Bonheur, Travail, Sens et Valeur

Voici une remarquable conférence d’André Comte-Sponville à USI 2011. Dans cette campagne, il est plus qu’utile de mettre du sens derrière les discours.

USI 2011 : conférence incontournable de l’IT en France

 

Le peuple sénégalais écrit une belle page d’histoire

Je salue ce matin la belle victoire sortie des urnes de Macky Sall qui vient d’être élu président du Sénégal.

Belle leçon de démocratie que celle donnée à l’Afrique et au monde avec cette victoire qui n’allait pas de soit.

Belle fraicheur également du système démocratique sénégalais qui a réussi à écarter par le vote un président qui cherchait à s’accrocher au pouvoir alors qu’à l’évidence il fallait qu’il parte, mais aussi qui été capable de faire concourir un poète (même si ce dernier n’a pu aller jusqu’au bout).

Voilà qui devrait rabaisser le caquet de certains petits prétentieux qui osaient affirmer que l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire. L’immense Nelson Mandela et maintenant Mack Sall ont chacun à leur manière et à des moments différents écrit une belle page de l’histoire de l’Afrique et de la démocratie.

Toulouse : Le droit de poser les questions

Il semblerait  qu’il soit interdit de poser des questions ou de s’exprimer sur la triste affaire Merah. Et bien tant pis, au risque de m’attirer les foudres de la cellule « riposte » de l’UMP, de ses officines et de son président border line, bien qu’instruit par la vindicte lancée à l’encontre de Jean-Jacques Urvoas hier,  je ne vais pas me limiter à un tweet mais je veux poser des questions, non en qualité de militant mais bien de citoyen qui s’interroge sur le fonctionnement de la police, des renseignements et de l’État Français.

Ces questions ne remettent pas en cause les fonctionnaires de la DCRI ou du RAID dont l’engagement et le courage a été démontré une fois encore dans cette affaire.

La DCRI

Le gouvernement Sarkozy a restructuré les renseignements français. Cette restructuration a-t-elle atteint ses objectifs, à savoir au minimum assurer aux Français d’avoir de meilleurs renseignements pour une meilleure sécurité ?

Il apparaît que la DCRI a eu, avant les tueries et durant la période de cette série d’assassinats, en sa possession beaucoup d’éléments qui pouvaient lui permettre au minimum d’appliquer une surveillance particulière à une personne dont les condamnations multiples montraient sa dangerosité, dont le discours, ses fréquentations,  ses voyages et les diverses plaintes contre lui montraient sa détermination. Pourquoi tous ces éléments n’ont-ils pas pu être assemblés à temps ? Est-ce un problème de moyens techniques ? Est-ce une conséquence de la baisse des effectives liée à la politique de non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux ? Autre chose ?

Le RAID

Le RAID comme le GIGN ont toujours prouvé aux Français qu’ils étaient des policiers et des gendarmes d’élites dont les missions ont été à de multiples reprises des succès. Or à Toulouse, la mort de Merah, les policiers blessés et le risque encouru par les habitants à cause d’une évacuation tardive conduisent à constater que c’est un échec. Les explications données par le responsable de l’opération laissent penser que Merah a été sous-estimé et que les choix tactiques n’ont pas été les bons. Je ne suis pas en mesure d’en juger précisément, mais qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi l’arrestation n’a-t-elle pas pu être faite au premier assaut ? Quels moyens ont réellement été engagés ?

Le ministre de l’intérieur

Eva Joly a évoqué la possibilité d’une faute de procédure concernant la présence et les actions menées par Guéant à Toulouse. A-t-il oui ou non outre-passé son rôle de ministre du pouvoir exécutif et privé le pouvoir judiciaire local de ses prérogatives ? Sa présence explique-t-elle en partie les dysfonctionnements de l’opération ? Sa politique du chiffre explique-t-elle que la police nationale n’a pas pu se concentrer sur ses actions de fond en matière de sécurité au profit d’actions permettant plus facilement de remplir les « quotas ». Ses multiples prises de position de stigmatisation communautaire (les roms, la viande halal pour les derniers en date) ont-elles contribué à renforcer le climat général qui a conforté Merah dans sa dérive vers la folie meurtrière ?

Conclusion

Si nous n’étions pas en campagne, ces questions seraient normales et chacun chercherait ensuite à en tirer les leçons pour améliorer le fonctionnement des renseignements, de la police et de l’État. Ne laissons donc pas des gens comme Copé essayer de faire diversion. A gauche, au centre, comme à droite avec Alain Juppé qui se montre comme un homme d’État responsable, nous demandons à comprendre où sont les failles actuelles des services assurant la sécurité des Français.

Revenu de Base, Revenu de Citoyenneté, Allocation Citoyenne Universelle

Revenons aux idées de fond et à l’avenir de la France. Il y a longtemps déjà j’avais théorisé l’idée que l’idéologie politique devait marcher sur deux jambes :

  1. les outils (programmatiques) à mettre en œuvre pour gérer le quotidien
  2. une « utopie » permettant  de dessiner l’horizon, le cap vers lequel nous devions diriger la société.

Un film dont le lien m’a été envoyé par Laurence (merci à elle), me permet de vous soumettre un sujet de réflexion sur lequel j’avais travaillé avec plusieurs de mes camarades il y a aussi pas mal de temps (c’est le week-end ce qui nous laisse un peu plus de loisirs).

Ce sujet « utopique » a la particularité d’être un sujet discuté et défendu par un large panel de personnes d’opinions très différentes, de droite et de gauche, mais pour des raisons et selon des modalités assez différentes. Il s’agit de l’idée de ce que j’appelle personnellement l’Allocation Citoyenne Universelle, que d’autres nomment Revenu de Citoyenneté en encore dans le film ci-dessous « salaire de base ». Cela consiste (en très synthétique) à assurer à chacun et chacune un revenu minimum soumis à aucune condition particulière.

Pour ma part, le point de départ de cette idée est que pour être citoyen, il faut pouvoir l’être ce qui ne se limite pas à un critère d’âge et de nationalité. Si l’on prend une approche Maslowienne une personne qui vit dans la rue, qui n’a pas de moyens de transport ou de communication, pas d’éducation, est mal nourri ou mal soigné, n’a pas la possibilité dans les faits d’être un citoyen, c’est à dire participer vraiment à la vie de la République et travailler pour un avenir commun. La citoyenneté est un contrat entre la République et un individu, la République lui donnant les moyens nécessaires pour qu’il tienne son rôle, ces moyens pouvant être financiers (le plus facile mais pas forcément le plus efficace) ou en nature (la CMU, l’école gratuite par exemple en sont des exemples).

Il s’agit donc à la fois d’une révolution et d’un prolongement retravaillé de bien des choses qui ont été mises en place, majoritairement d’ailleurs par la gauche.

Je vous invite donc à prendre le temps de voir ce film, de comprendre certains mécanismes ou certaines objections comme ce paradoxe :

Avec le « revenu de base », 90% des gens déclarent qu’ils iraient quand même travailler, 80% pensent que les autres n’iraient plus travailler.

 

Toulouse : après l’émotion l’analyse politique

Une des conséquences de la série de meurtres à laquelle nous venons d’assister, est de remettre les choses en perspective, le combat politique en particulier.

Il y a une semaine, le débat sur l’avenir de la France se résumait dans les médias à savoir si Sarkozy dépasserait Hollande dans les sondages. Or ces tragiques événements nous ramènent à d’autres réalités, à d’autres choix.

La laïcité a perdu une bataille

Je suis d’abord frappé de voir combien le communautarisme est triomphant dans cette actualité. Les médias n’ont pas relaté une série d’assassinats odieux contre des citoyens, non, dans leur grande majorité ils ont relatés des assassinats contre des juifs, des militaires, musulmans, des antillais. Étrange amalgame en vérité que celui-ci. « Antillais » serait-il une nouvelle religion ? « Militaire » serait-il un sacerdoce ?

Même dans leur volonté de bien faire et d’apaiser, beaucoup de ceux qui sont intervenus n’ont fait que renforcer l’esprit communautaire en appelant à la fraternité entre les communautés ! C’est tout de même extraordinaire : en quoi les convictions spirituelles ont-elles à intervenir dans la compassion que l’on ressent pour la famille d’une fillette assassinée !

La seule fraternité qui vaille est celle de la République dans son ensemble, sans aucune distinction directe ou indirecte, positive ou discriminatoire ! Il n’existe dans notre pays qu’une seule communauté : la France !

Alors oui il faut redonner à la laïcité sa place, dans la constitution, dans les esprits, dans les faits. Et le travail est immense !

La politique étrangère de la France

Le parcours du ou des tueurs présumés leur est à la fois personnel et très lié à nos choix en matière de politique étrangère. Que ce soit de leur part un prétexte à leur folie ou un vrai raisonnement, ces actes s’appuient sur notre présence en Afghanistan et sur la position française dans le conflit israelo-palestinien. J’ai à de multiples reprises, hélas, rencontré ce genre de positions sur internet, positions tout à la fois défendues par l’extrême droite et par l’extrême gauche. Que le courage politique manque face à ces extrêmes aussi détestables l’un que l’autre !

La politique étrangère de la France doit être fondée sur les valeurs universelles que nous prétendons porter, sur l’intérêt de la France et des Français, de l’Europe et de nos alliés. Il arrive parfois que nous ayons à défendre une politique qui nous coûte douloureusement, mais tel est le prix que nous devons assumer. Par contre, en ce qui concerne l’Afghanistan, plus rien ne justifie notre présence là-bas depuis longtemps et il y a des mois que notre retrait aurait dû être engagé. Nous sommes fautifs, en dehors de cette actualité, de ne pas l’avoir fait.

En ce qui concerne le conflit israelo-palestinien (qui soit dit en passant risque fort de repartir lorsque la Syrie sera tombée si on n’avance pas sur le sujet), la France a eu tord de louvoyer. Les Palestiniens, comme les Israéliens ont droit à un pays libre, indépendant et sûr. Aucune autre position n’est moralement défendable. Aucune autre position n’amènera à la paix. Ce problème concerne tout le bassin méditerranéen, il nous concerne.

La sécurité en France

Sentiment partagé sur le sujet. On ne peut que regretter que la police n’ait pas réussi à arrêter cette tuerie à temps, mais on ne peut pas dire qu’elle ait été inefficace, loin de là. Notre police vaut mieux que son ministre de l’intérieur qui il y a peu encore s’occupait plus de créer une polémique sur la viande halal que de régler les problèmes. Trop d’armes circulent en France, en particulier d’armes de guerre, et elles ne servent pas qu’à assassiner des voyous dans les bas quartiers de Marseille. On voit aussi que les statistiques dont on nous rebat régulièrement les oreilles ne disent rien du danger ou du niveau de sécurité réel. La politique du chiffre, en matière de sécurité comme ailleurs, est totalement inappropriée. C’est une politique de gribouille qui permet de maquiller la réalité, une politique de petit chef incompétent.

Conclusion

Puisse un bien sortir d’un mal absolu. Laîcité, politique étrangère, sécurité et naturellement économie, voilà de quoi remplir la deuxième phase de la campagne présidentielle. Que chacun s’avance avec son bilan, ses idées, son programme et que tous soient jugés là-dessus à l’heure du vote.

Elections législatives 2012 : un candidat divers gauche pour Brest Rural

Nous avons relayé plusieurs fois sur ce blog le malaise que provoquait auprès des militants et sympathisants, l’absence d’un candidat socialiste, radical de gauche ou proche de ces deux partis qui avaient participé aux primaires à l’automne dernier.

La politique comme la nature ayant horreur du vide, Jean-Luc Bleunven maire de Plabennec s’est donc déclaré cette semaine.

Nulle doute que nous reviendrons sur le parcours de ce candidat.


Victoire de Jean Luc Bleunven et de sa liste… par VivrePlabennec

Douleur

Les enfants de la République n’ont pas de couleur, pas d’ethnie, pas d’origine, pas de communauté, leur âme n’appartient à personne.

Ils sont les enfants au sein d’une famille, ils sont les enfants dans les bras protecteurs de la République.

Les larmes de ceux qui les pleurent ce soir appellent en nous-même celles que nous aurions versées pour nos propres enfants si le hasard et la folie avaient par malheur frappé à notre porte.

L’avenir dira sans doute quel est le chemin qui a mené un homme à perdre son humanité en versant gratuitement le sang, mais je doute que son histoire soit autre chose qu’une suite d’échecs et de renoncements, et je ne crois pas que nous y trouvions un quelconque motif de soulagement ou d’apaisement.

Cet homme a tué. Nous sommes fautifs de ne pas avoir pu l’en empêcher.

Fautifs pour certains d’avoir cultivé jusqu’à l’ivresse la haine de l’autre.

Fautifs pour d’autres d’avoir transformé ce discours de haine en discours politique cultivant l’exclusion, l’ostracisme, la catégorisation, la différence, en désignant tour à tour la couleur, l’ethnie, l’origine, la communauté, la religion, en un mot la différence, comme source des maux, source du mal.

Fautifs enfin pour tous de ne pas s’être assez révoltés contre cette idéologie, ce discours.

Fautifs de croire qu’il n’y a pas de conséquences, de liens entre la violence ordinaire des mots et l’impact des balles. Chaque jour des milliers de balles faites d’idées malsaines sont tirées, certaines se sont changées en plomb au petit matin.

Qu’au moins ces enfants ne soient pas morts en vain. Montrez et regardez ces petits corps sans vie ! Que nos yeux voient le résultat de notre impuissance !

Ils sont morts parce que nous avons renoncé à les défendre en ne défendant pas assez nos valeurs, notre foi en la vie, la solidarité entre les hommes, la fraternité et l’amour.

Ils sont morts parce que nous nous sommes habitués à l’inacceptable.

Je ne peux ce soir qu’écrire ces quelques mots et envoyer mes condoléances aux parents de ces enfants. C’est bien peu, bien trop peu.

Brêve de campagne en Finistère : l’histoire de « cons » de la semaine

La campagne électorale continue de battre son plein à gauche et nous préparons toujours activement la venue de Benoit Hamon mercredi prochain.

J’ai également remarqué que les militants du FN étaient de sortie pour coller les affiches de leur candidate qui a mis un point final à l’interminable drame familial rejoué à toute les élections présidentielles : la famille LePen aura-t-elle ses 500 signatures pour pouvoir se présenter ?

Et une fois encore, le « miracle » s’est produit, la fille comme son père pourra concourir. Ouf, on a eu peur pour la démocratie !

Côté UMP, cela semble également se préciser puisqu’ils se sont décidés à présenter leurs candidats à la législatives. Et j’ai peut être également trouvé pourquoi l’UMP finistérienne en général et Marguerite Lamour en particulier mettaient si peu d’entrain à entrer en campagne.

Il y a certes un bilan apocalyptique qui peut difficilement être défendu sinon avec une incroyable dose de mauvaise foi et de cynisme, mais il y a aussi une gêne certaine à représenter l’UMP et le sarkozysme lorsque l’on est Breton avec un peu de mémoire. En effet, il n’y a pas que les Basques qui aient quelques sujets de récriminations envers le naufrageur de la France, il n’y a qu’à se souvenir de ses déclaration de mai 2007 alors qu’il devait venir en terre Bretonne : « Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte! ».

Et qui l’accompagnait pour cette mémorable lecture des cartes du Corsen ? Notre députée sortante Marguerite Lamour qui depuis 10 ans vote sans broncher les lois des pirates de la République ! Il est plus que temps pour Messire Hervé de Porzmoguer de reprendre la mer et d’aller faire exploser les vaisseaux ump en mai puis en juin !

L’art de la manipulation politique numérique

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de faire une étude de cas sur le sujet. Nous avons tous pu constater que depuis 1 bon mois, l’UMP dépensait des sommes assez faramineuses pour permettre à son candidat sortant d’une part de passer sous silence la montagne d’erreurs et de résultats catastrophiques de son mandat et d’autre part d’atteindre le Graal sondagier supposé lui permettre de rattraper le retard accumulé sur François Hollande et l’empêcher d’être avalé par Marine LePen.

Le dernier meeting de Villepinte a en effet coûté aux alentours de 3  millions d’euros (sur un budget maximal au premier tour de 16,8 millions d’euros, soit 20%), ce qui fait cher de la journée…

Le point de départ de notre analyse est un coup classique en matière de sondage lié à un grand meeting, à savoir le faire au bon moment. En 2007, l’ump avait commandé un sondage juste avant le meeting d’investiture de la candidate socialiste, ce qui correspondait à une période où ses intentions de vote baissaient, le meeting devant stopper cette baisse. Mais, timing futé, le résultat de sondage obtenu avant le meeting fut publié juste après, faisant croire à un mauvais impact de l’événement.

La manip se répète aujourd’hui d’une façon un peu différente puisque l’objectif visé est de présenter comme une victoire décisive le croisement des courbes d’intention de vote au 1er tour (enfin d’un seul sondage en l’occurrence). Depuis plusieurs semaines, NS et FH ont un score proche, avec un léger avantage à François Hollande (ce qui au passage n’a aucun précédent dans la Vème République pour un candidat socialiste). L’UMP s’est donc débrouillé pour mettre en avant un sondage effectué juste après le meeting de Villepinte qui fut un extraordinairement coûteux exercice de communication. Objectif sondagier atteint mais l’opération ne pourra certes pas être refaite 2 fois et le risque est grand pour la droite de voir les choses s’arrêter là, voir être infirmées par les futurs sondages, à commencer par le « rolling ifop – Ficucial – Paris Match« … d’aujourd’hui :

Visitez le QG de François Hollande Visitez le QG de Nicolas Sarkozy Visitez le QG de Marine Le Pen Visitez le QG de François Bayrou Visitez le QG de Jean-Luc Melenchon

    FH : 28.5%        NS : 28%       MLP : 16.5%      FB : 12%       J-LM : 9.5%

L’Ifop publie donc 2 sondages contradictoires le même jour alors que la Sofres annonce… une chute de 2 points de Sarkozy !

Et le numérique dans tout cela me direz-vous ? Ces derniers temps, on constate une augmentation de la présence des petites mains sur les blogs, ce qui n’est pas étonnant. Mais il y a mieux. Avez-vous entendu parler de l’institut électionscope ? En fait d’institut, on trouve surtout un site internet (mal fichu d’ailleurs) dont les archives remontent toutes au… 17/02/2012 (toutes publiées à la même date très récente, certaines pages du site remontent cependant à 2011). Ce site n’a pas de mentions légales et semble être dirigé en tout et pour tout par deux personnes qui sont par ailleurs très actives sur internet et sur les ondes, la radio d’opinion BFM Business en tête. Et que nous dit cet institut ? Que leurs dernières analyses montrent que Nicolas Sarkozy va gagner, c’est sûr, leur simulation politico-économique (?) le démontre. J’ai bien cherché la description de leur méthodologie, leurs hypothèses, leur modèle de simulation, que nenni, il faut nous contenter de quelques tableaux de chiffres, des courbes ou leur écrire ce qui est une façon de procéder un peu étrange et méthodologiquement peu scientifique. Difficile d’y voir définitivement malice, mais clairement, si on ne creuse pas la question, la reprise d’éléments ponctuels hors contexte et la répétition à haute dose de ce genre d’affirmation peut passer pour une vérité ce qui arrangerait bien les affaires très mal engagées de l’UMP…

Résumons. Pour une bonne manipulation d’opinion il faut :

  • des sous (beaucoup si on est vraiment dans les choux)
  • un gros meeting relayé largement par les médias (d’où l’intérêt d’y avoir des amis)
  • l’art du bon timing dans la publication de sondage
  • un argument d’autorité comme une étude non ou difficilement vérifiable issue d’un site internet que vous baptisez institut (augmentation de l’argument d’autorité) et qui vous permet de renforcer l’effet sondage en faisant croire que c’était écrit, inévitable, etc…
  • en utilisant massivement les médias numériques (facile, rapide et assez peu coûteux)
  • et… ne pas vous faire prendre par la patrouille !

Conclusion

Comme je le répète souvent, les sondages ne sont pas en eux-même bidonnés, mais le diable se cache généralement dans leur timing, leur construction et la capacité à imposer une interprétation. Internet est à la fois un canal de liberté, d’émancipation, d’information, mais aussi de coercition et de formatage des esprits et du jugement. Ne tenez pour vrai que ce que vous pouvez vérifier ou à défaut recouper.