Politique énergétique en nord Finistère

Le ministère de l’industrie vient d’annoncer en présence du président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, que le site de Landivisiau était retenu pour l’implantation de la future centrale électrique à cycle combiné au gaz dont le démarrage devrait être effectif en 2016. Cette annonce s’inscrit dans le pacte énergétique breton destiné à sécuriser l’approvisionnement en électricité et connu sous le nom Triskell Breton.

Un plan nécessaire et porté par les socialistes bretons

La région Bretagne ne produit qu’un peu plus de 8% de l’électricité qu’elle consomme, et l’on sait que la demande va être croissante dans le futur. Les habitants comme les entreprises demandent plus d’énergie, il faut donc répondre à cette demande par plusieurs moyens.

Produire pour sécuriser

D’abord à court-moyen terme, en augmentant les capacités de production par des moyens qui allient puissance et souplesse. Les centrales au gaz ne sont pas idéales du point de vue rejet de CO2, mais à court terme, elles répondent à l’exigence de notre société et de ses citoyens. C’est pourquoi les élus PS nord finistériens soutiennent le Triskell Breton alors que d’autres partis ou comités le combattent. Il serait bon d’ailleurs que la candidate EELV à la législative dans la troisième circonscription du Finistère (Brest-rural) clarifie sa position sur le sujet et donne sa position aux citoyens d’Iroise.

Produire avec un impact minimal sur les écosystèmes

Mais le programme de production ne se limite pas à cette décision. Le pacte énergétique donne pour objectif principal à terme, la production énergétique à partir de sources renouvelables, solaire, éolien et bien sûr hydrolien dont Brest pourrait devenir un des pôles majeurs pour peu que nos futurs députés puissent s’emparer de façon concertée du dossier pour parler d’une seule voix et défendre un projet stratégique pour le nord Finistère. Une énergie abondante et peu chère est un élément fondamental de compétitivité et de création de richesse.

On notera au passage l’échec de la politique UMP sur le sujet : concernant EDF, on a depuis quelques années longuement entendu parlé de la nomination rocambolesque de M. Proglio, de sa bataille avec la patronne d’Aréva, de l’augmentation des tarifs de l’électricité, des centrales nucléaires à l’arrêt ou mal protégées ou encore des actions EDF en chute libre. Par contre les annonces sur les succès de la compagnie nationale et de l’amélioration du service public de l’énergie ont été plus que rares pour ne pas dire absentes !

Économiser

Le triskell est basé sur trois piliers, sécuriser, produire renouvelable mais aussi économiser. Loin des polémiques autour d’une vision malthusienne du problème énergétique, d’une contestation systématique quelle que soit la proposition (contre le nucléaire, contre le gaz, contre l’éolien, contre l’hydrolien, …) qui reporte hypocritement la responsabilité de produire chez le voisin (le plus lointain possible ce qui est une aberration puisque plus le centre de production est loin et plus on gaspille de l’énergie pour le transport !). Les choix de la région Bretagne en général et des socialistes Bretons en particulier sont faits dans l’intérêt des citoyens, en prenant en compte toutes les contraintes pour aboutir au meilleur compromis possible, compromis qui ouvre les perspectives d’avenir tout en assumant ses responsabilités.

Avec le cas Breton, c’est toute la future politique énergétique du futur gouvernement socialiste qui est concrètement illustrée ici, une politique équilibrée et efficace qui renvoie dos à dos ceux qui soutiennent l’imprévoyance de la politique énergétique UMP et ceux qui soutiennent un replis sur soi égoïste et malthusien.

Il ne manque donc plus pour généraliser ce progrès, que d’élire un président qui défend cette orientation, et des députés qui la soutiennent et voteront les lois nécessaires.

Brest : Manifestation pour la Sobrena

Mon agenda familial ne me permettra hélas pas d’être à Brest cet après-midi pour la manifestation de soutien aux salariés de la Sobrena. Je joints donc ma voix à tous ceux qui y seront par ce canal internet.

D’abord un petit rappel pour ceux qui me lisent d’une région un peu éloignée de Brest. La Sobréna est une société bretonne de réparation navale créée en 1987. Ce chantier s’est taillé une solide réputation sur des marchés de haute technicité (méthaniers, pétrolier, ferries) et est en mesure de travailler sur les plus gros navires du monde (la plus grande cale fait 80 m de large sur 420 m de long). En 2010, la Sobrena affichait un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros avec un peu moins de 250 salariés plus les emplois induits. Or depuis de trop nombreux mois, la société va mal et a été mise en redressement judiciaire avec un appel à repreneurs. Plusieurs se sont déjà fait connaître : le chantier Gibdock de Gibraltar, Eiffage et l’Italien Palumbo et peut-être le Néerlandais Damen. Les dossiers doivent être déposés au tribunal de commerce lundi au plus tard.

Lors de sa visite lundi, François Hollande (qui a déclaré Brest capitale maritime de la France) a rencontré les salariés de la Sobrena en compagnie de François Cuillandre le maire de Brest et Jean-Yves Le-Drian notre président de région. Il a rappelé l’engagement des élus locaux dans ce dossier : « Avec les élus locaux, il y a une volonté de trouver une reprise durable pour cette activité« .

Enfin, oui, mais pas tous les élus du bassin brestois manifestement si l’on en croit cette déclaration de Patricia Adam (députée de Brest – même -) à propos de la députée UMP de la troisième circonscription d’Iroise (Brest rural) : « Souhaitons que sur ce dossier Mme Lamour mettra bien plus d’énergie qu’elle en a démontrée jusqu’à présent pour défendre le tissu industriel et les emplois du bassin brestois, poursuit l’élue socialiste. Depuis son élection en 2002, cela aurait été bien utile pour l’économie locale que Mme Lamour affiche autant de détermination, aux côtés de François Cuillandre et moi-même, pour essayer de sauver la construction navale militaire, défendre le choix de Brest comme port d’entretien des futurs sous-marins d’attaque, ou dénoncer la perte de plus de 2 000 emplois civils et militaires, conséquences des réformes votées par sa majorité à l’Assemblée nationale. » (décembre 2011). En fait, il faut retourner bien loin dans le temps pour trouver trace de quelques actions marquantes de madame la députée Lamour, la plus « significative » étant une intervention d’octobre 2011 en séance à l’assemblée nationale à l’endroit d’Eric Besson. Voilà un engagement pour le moins limité sur un dossier qui aurait pu être la priorité numéro un de sa fin de mandat. Il est vrai que ces derniers temps Marguerite Lamour a préféré s’engager pour la marche Jansatyagraha des Indiens plutôt que pour les ouvriers des cales de Brest !

Madame Lamour est à l’image des différents gouvernements UMP qu’elle a soutenu : l’artisan obstinée d’échecs successifs. Comme Nicolas Sarkozy elle est prompte à se montrer en public et à gratifier l’auditoire d’un discours qui flatte (le petit hommage à telle ou tel, la petite phrase en breton pour la culture locale, la petite citation – même celle de Jean Jaurès !) tout y est sauf le fond. Les salaries de la Sobrena sont il me semble peu sensibles aux discours petits fours, ce qu’ils attendent c’est un projet industriel pour leur entreprise, du travail pour leur avenir. Là est le travail d’un député, et il est vrai que Patricia Adam n’a pas pu faire grand chose d’autre que dénoncer l’inaction de Marguerite Lamour dans le passé. Mais à partir de juin, il serait plus que souhaitable qu’elle puisse défendre le savoir-faire brestois en force, appuyée par d’autres députés, en particulier celui de la 3ème circonscription de Brest rural.

Il y a tellement de possibilités d’avenir pour la Sobréna, il y a de nouveaux marchés à aller chercher sur le pôle énergie marine brestois ou encore en matière de commerce et l’industrie maritime qui ne manqueront pas eux aussi d’être impactés par la rupture énergétique pétrolière. Projetons-nous sur l’avenir, imaginons, inventons, innovons ! Il faut des députés capables de comprendre l’industrie, l’économie, de voir a minima les évolutions profondes. Marguerite Lamour a montré qu’elle en était bien incapable et que son ambition se bornait à faire de la présence dans une circonscription qui vote traditionnellement à droite. Ce qui était un cynisme en temps normal devient une imposture politique à l’heure où frappent à nos portes la rupture énergétique, le changement climatique, la bascule démographique et le bouleversement numérique de notre société. Il faut envoyer à l’assemblée nationale des députés ancrés dans leur territoire et capables de comprendre et d’orienter les grands choix nationaux. Il faudra à François Hollande une majorité forte et particulièrement aiguisée, presque visionnaire pour éviter le chaos. L’UMP nous lègue 10 années d’erreurs et de fiasco, il nous faudra le réparer, mais il faudra être aussi particulièrement forts pour affronter des défis plus que dangereux. Or, pour l’heure, l’appareil du PS, contre l’avis des militants de la troisième circonscription, a imposé une candidate EELV qui ont le sait, ne votera pas certaines lois du futur gouvernement de gauche. Comment une candidate EELV pourrait-elle défendre une politique économique de décroissance et prétendre développer l’industrie de la réparation navale de pétroliers ou de méthaniers géants ?

Avec les salariés de la Sobrena, nous défendons la politique industrielle et énergétique de François Hollande parce que c’est un cas concret où l’on constate que nos combats sont bien en phase avec la réalité du terrain. Les militants d’Iroise sont mobilisés pour ce combat qui devra aboutir à une première victoire à l’élection présidentielle. Mais cette victoire devra impérativement être prolongée par une seconde à la législative. Les sympathisants qui nous ont fait confiance à la primaire socialiste, et au-delà tous les citoyens de la troisième circonscription, méritent d’être représentés à Paris par un député capable de comprendre la réalité industrielle nord Finistérienne, capable de comprendre les menaces profondes que nous allons affronter, capable de défendre une politique puissante et audacieuse. Les militants ont exprimés leurs désaccords avec des choix d’appareil qui n’ont rien à voir avec de tels enjeux. Il n’est pas trop tard, ni pour la Sobrena, ni pour l’Iroise.

Indignez-vous, mobilisez-vous !

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