L’économie numérique : à la fois une chance et un danger mortel

Vous avez sans doute entendu parler ces derniers jours de la triste annonce de la liquidation du journal de petites annonces Paru Vendu. Ce journal de 1650 salariés qui était leader sur son marché des petites annonces gratuites, était apprécié de ses lecteurs et s’était développé depuis des années sur un modèle économique qui a longtemps fait son succès. Pourtant, malgré ses atouts, malgré la qualité et l’engagement de son personnel, la liquidation a été prononcée.

Pourquoi ?

La première explication donnée par l’administratrice judiciaire est conjoncturelle : la crise a largement fait diminuer les ressources publicitaires qui, dans ce modèle de gratuité journalistique, est un élément fondamental. C’est un argument important, pourtant, il me semble que crise ou pas crise, ce modèle économique n’aurait à terme pas tenu.

En effet, la seconde explication avancée est l’émergence d’autres sociétés travaillant sur un modèle d’économie numérique (comme le bon coin). La semaine dernière, je faisais référence dans un post à une conférence de Michel Serres sur le thème de « l’homme a changé », mais il n’y a pas que l’homme qui soit en train de changer. La mutation numérique de l’économie est en marche, et à marche extrêmement rapide. Le problème est que cette mutation est en grande partie silencieuse jusqu’au moment où un concurrent venu de nulle part explose votre marché (et votre entreprise par la même occasion). Cette rapidité et cette efficacité sont directement rendues possibles grâce aux nouvelles règles économiques issues de l’économie numérique. La mondialisation elle-même ne serait sans doute pas aussi marquée sans le numérique. C’est un changement profond, irrésistible auquel les entreprises et les gouvernements sont extrêmement mal préparés (lorsqu’ils ne sont pas tout bonnement inconscients de ce changement autre que par des signes qu’ils ne savent pas interpréter).

La numérisation de nos vies et de l’économie est à la fois une menace mortelle mais aussi une formidable opportunité pour nos sociétés qui sont arrivées au bout du modèle de la révolution industrielle et qui doivent se réinventer. Mais s’approprier ce modèle passe par une prise de conscience et de connaissance qui me semblent encore extrêmement éloignées de nos décideurs. Qu’on en juge par la mine déconfite des dirigeants au somment du G20, qui donnent pour certain l’impression d’être à la limite de la crise de nerf ou de la dépression. Ce monde est mort. Bonne nouvelle, nous avons les moyens d’inventer le nouveau, les outils et les conditions sont là, allons-y avec force et détermination. Le temps n’est plus au gestionnaire de patrimoine, il est au bâtisseur d’avenir.

Politique internationale

Ces derniers jours ont été particulièrement intenses en matière de politique internationale.

Commençons par l’entrée de la Palestine à l’UNESCO. La mission de l’organisation internationale est de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples ». Alors je sais bien que certains États n’ont pas apprécié cette reconnaissance, que les États-Unis ont eu la mesquinerie de retirer leur contribution financière, mais pour ma part, je vois là une très bonne nouvelle. Cela ne résout pas le problème de la souveraineté d’un État Palestinien sur un territoire qui reste à préciser, mais cette décision permet de reconnaître l’évidence : il existe bien un peuple palestinien qui a une culture et qui, lui comme les autres, a aussi droit à l’éducation, la science, le respect et la justice. Cette reconnaissance ne va pas faire disparaître le conflit avec Israël, mais cela ne va pas non plus l’aggraver. Quelques instants de considération, de retenue et de recul ne peuvent qu’être salutaires et bénéfiques, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Les valeurs portées par l’Unesco me semblent ouvrir la possibilité d’un tel moment.



Autre épisode international marquant, l’annonce d’un referendum en Grèce. Voilà une annonce surprise qui remet les choses en perspective. D’abord, oui la Grèce est largement fautive et responsable de sa situation actuelle, et oui les créanciers, États ou sociétés privées, sont tout à fait fondés à être fort mécontents de cette annonce qui a toutes les chances d’aboutir à un rejet des dernières décisions concernant la dette grecque. C’est vrai, comme il est vrai que le peuple grec est souverain et qu’en conséquence, il a parfaitement le droit de prendre ses décisions, fussent-elles a priori mauvaises. Les marchés doivent s’effacer devant la souveraineté des peuples. Je ne crois pas, à titre personnel, que le rejet du plan sur la dette grecque serait une bonne chose, et je souhaite que les Grecs prennent en considération leurs alliances et engagements au sein de l’Europe, et qu’au-delà de leurs malheurs, une mauvaise décision entraînerait toute l’Europe dans un ensemble de problèmes encore plus graves dont ils seraient responsables, mais encore une fois, ils sont souverains et nous sommes nous aussi coupables de pas mal d’erreurs, à commencer par le fait de ne pas avoir réussi à créer une souveraineté européenne commune, une citoyenneté européenne. Je regrette également qu’à force de cupidité et de cynisme, il n’existe plus d’autorité morale exemplaire capable de persuader chacun de faire les efforts nécessaires. Le système financier est largement responsable de la situation actuelle mais passé la tempête de 2008-2009, il a repris le « business as usual« . Les responsables politiques, au premier chef desquels on trouve le gouvernement français actuel, ont, pendant des années et encore jusqu’à il y a peu, joué avec la dette (souvenez-vous de la bonne dette de Sarkozy). Que le plus vertueux s’avance, parle vrai, et les peuples le suivront. Mais qu’entendrons-nous au G20 ?

Décidément, la Méditerranée est en effervescence, et balance depuis un an entre espoirs et craintes. Mon diagnostic n’a pas changé : il se passe à mon sens quelque chose de particulier et de spécifique dans le bassin méditerranéen. Il n’y a pas d’un côté les révolutions tunisiennes, libyennes, égyptiennes, de l’autre des soubresauts syriens, des contestations grecques, des indignés espagnols, et au milieu l’éternel désordre israëlo-palestinien. Non, il y a là un bassin pluri-millénaire qui s’est approprié les moyens modernes de communication et qui cherche à réinventer l’exercice de sa souveraineté. L’ancien monde est à l’agonie, le nouveau cherche à naître. Il nous faut des gouvernements capables de comprendre cet instant particulier et capables de s’engager dans une transition aussi douce et maîtrisée que possible. Vivement 2012 pour qu’en France au moins, on en finisse avec ceux qui nous ont mis dans le mur.

Un beau dimanche, une belle victoire

J’ai pris une petite journée de décompression avant d’écrire ce post rapide.
Dimanche fut l’aboutissement d’un pari sur la possibilité de faire de la politique (un peu) autrement. Ce premier pas a été gagné haut la main, à la fois par sa réussite technique, la tenue des débats (quoi qu’en disent Copé et Morano les échanges les plus vifs n’ont rien eu à voir avec les crocs de boucher que certains « ténors » de l’UMP se promettent mutuellement), et plus encore par la réponse des Français et même la sagesse de leur verdict.

Alors bien sûr que les choses sont améliorables et qu’elles le seront, mais oui, je suis fier sur ce coup là, fier d’avoir quitté le café du commerce pour militer au PS, et fier d’avoir rencontré tant de sympathisants heureux d’être venus voter dans mon bureau (qui soit dit en passant, avec sa vue sur l’anse de mer, son lever de soleil à 8h30, la sortie des avirons, l’arrivée d’un trois mats à 12h et les enfants qui jouent sur la plage l’après-midi, arrive probablement sur le podium des bureaux de vote les plus sympas de France !).

Fier aussi d’avoir vu en soirée tous les candidats ensemble, fier d’avoir vu Martine Aubry reconnaître avec classe la victoire de François Hollande. Je suis maintenant heureux de retrouver les militants qui jusqu’à dimanche avaient fait d’autres choix que le mien, et particulièrement impatient de retrouver en particulier tous mes camarades socdems.

Politiquement, non seulement la gauche a redoré son blason dimanche, mais la droite a fait plus que perdre avec ses dénégations puériles. Depuis 10 ans, ils auront décidément été épouvantablement mauvais sur tout : économie, social, image de la France, respect de la République et maintenant respect de l’expression démocratique.

Primaires Hollande Aubry : un résultat prévisible et nécessaire ?

Plus qu’un débat et quelques jours avant le verdict des primaires. Nous avons constaté dimanche que les résultats étaient marqués : un vrai premier devant une vraie deuxième devant un vrai troisième. Le podium de l’étape n’est pas contestable.

L’interrogation de ce début de semaine concernait surtout les choix des candidats évincés. À l’exception d’Arnaud Montebourg en situation de jouer une carte personnelle, le verdict est là aussi connu : Manuel Valls, Jean-Michel Baylet et Ségolène Royal, totalisant à eux trois 14% des votes, ont tous appelé à choisir François Hollande. En clair, si Arnaud Montebourg n’appelle pas à voter avec force et conviction pour Martine Aubry, le sort de cette dernière est scellée.

Voilà donc pour l’arithmétique, et j’entends bien l’objection qui consiste à avancer le fait qu’un candidat n’est pas propriétaire de ses voix. C’est tout à fait exact, mais on peut quand même admettre que lorsqu’un choix est clairement rendu public, les électeurs y portent une attention certaine. Par ailleurs les électeurs de Manuel Valls et de Jean-Michel Baylet se sentent idéologiquement plus proches de François Hollande. Le cas des électeurs royalistes est un peu différent dans le sens où ils sont émotionnellement très liés à Royal, alors même si à brûle pourpoint une majorité seraient plus tentée par Martine Aubry (64%) après l’appel à voter Hollande, les choses ont de grandes chances d’évoluer en sa faveur.

Il est d’ailleurs très intéressant de regarder le motif avancé par Ségolène Royal : « elle soutiendra au second tour François Hollande, notamment pour « amplifier » l’avance qu’il a prise dimanche dernier sur ses rivaux« . On trouve ici l’objet essentiel de mon billet du jour. Imaginons qu’Arnaud Montebourg soutienne avec force Martine Aubry (ce que je juge peu probable) et que cette dernière gagne in extremis dimanche. On se retrouverait avec la deuxième et le troisième du premier tour, gagnants contre le 1er plus le quatrième plus le cinquième plus le sixième. Reims en pire… On comprend alors mieux le sens su mot « amplifier » utilisé par Ségolène Royal : dimanche, la gauche a besoin d’un résultat qui soit logique, qui soit cohérent avec les tendances du premier tour, et qui ne souffre d’aucune contestation ou malaise. Si François Hollande avait eu contre lui une large coalition des ses adversaires, la défaite aurait pu être envisagée, mais ce n’est clairement pas le cas ici.

Le deuxième tour des primaires dimanche devra donc régler deux problèmes : trouver une majorité claire, mais aussi trouver une majorité qui puisse enterrer définitivement les problèmes passés. Au premier tour, les électeurs ont exprimé leurs préférences parmi un panel de candidats qui ont pu montrer leur valeur. Aucun n’a démérité, merci à eux. Au deuxième tour, nous votons pour plus qu’une personne, nous votons pour que la gauche ait un candidat incontestable à opposer à Nicolas Sarkozy, un candidat élu sans malaise, un candidat qui dès le résultat pourra entamer le travail de fusion de tous les courants autour de son nom.

Une victoire nette de François Hollande résout cette équation.

Une belle primaire

Décidément, les temps sont durs pour les sarkozystes et l’ump ! 2,5 millions de personnes qui sont allés voter, avec autant de détermination que d’espoir, cela a de quoi rabaisser le caquet de certains. J’en profite pour adresser mes salutations à la mamie qui est venu à mon bureau de vote sans pouvoir mettre son bulletin dans l’urne : la pauvre était fort déçue, il est vrai qu’elle pensait que la primaire concernait aussi la droite et quand nous lui avons expliqué la terrible vérité, elle s’en est retournée fort marri…

Ce dimanche fut donc une victoire car le vote a eu lieu, a dans l’immense majorité des cas été bien organisé (un petit regret quand même pour les insulaires : pour eux il faudra améliorer le processus et réfléchir à un vote à distance), le débat a été intéressant et n’a pas donné lieu à des sorties de route. Ce premier tour restera comme une vraie victoire : celle de la reconquête du processus démocratique du peuple de gauche.

Le vote fut donc fort et massif. Autre élément de satisfaction, les écarts entre candidats sont marqués : pas de discussion possible, le premier a une nette avance sur la deuxième, qui elle-même a une nette avance sur le troisième. Certain (dont je suis) ont pu espérer une victoire dès le premier tour (49.9% pour FH dans mon village !), ce n’est pas le cas, mais cela procure tout de même un avantage notable : nous sommes bien dans un vrai processus de débat démocratique, la victoire se conquiert donc et n’est pas donnée. Le vainqueur ne sera pas sacré sans péril, il devra conquérir la gloire.

Nous aurons donc un second tour Martine Aubry / François Hollande.

MA a pour elle une image plus à gauche et une expérience ministérielle saillante, sa réussite en qualité de première secrétaire. Mais cela a son pendant : l’image plus à gauche signifie un élargissement au centre et un débordement vers la droite modéré plus que compromis (or c’est nécessaire pour gagner contre l’UMP), son passage de ministre l’a marquée comme « la dame des 35h », en qualité de 1ère secrétaire sa gestion de l’affaire Guérini fut très discutable. Ce dernier point pèsera sans doute lourd dans la balance des échanges avec Montebourg.

François Hollande a lui l’image de l’homme du consensus, une expérience d’élu mais pas de ministre, un long mandat de 1er secrétaire jalonnés d’échecs et de succès parfois retentissants. Là aussi, le négatif a son pendant positif : face à l’agité stérile de l’Élisée, Hollande donne la figure de la sérénité bienveillante et rassurante, il n’est relié à aucun scandale ou politique controversée, il est l’homme qui dans cette campagne est parti de zéro pour arriver en tête du premier tour.

Enfin, l’équipe de MA est politiquement moins cohérente que celle de FH. D’un côté un attelage Hamon/Emmanuelli, Fabius, Cambadélis et de l’autre les « légitimistes PS » associés aux sociaux-démocrates (Moscovici en tête). Valls a officiellement apporté son soutien à l’équipe de Hollande, soutien qui pèse plus de 5% et qui a la caractéristique d’être homogène (on peut supposer sans risque que la grande majorité des soutiens de MV suivront les consignes).

Côté AM*, ce sera sans doute plus compliqué. D’abord parce que c’est sans doute là que l’on retrouve le vote contestataire à gauche : fédérer la contestation est une chose, dire comment voter à des contestataires en est une autre. Ensuite parce qu’AM s’est vertement opposé à MA concernant Guérini : la rejoindre pourrait être vu comme se déjuger pour obtenir quelque chose. Enfin parce que dans le passé, AM a travaillé avec les sociaux-démocrates de Besoin de Gauche (Moscovici) contre les reconstructeurs de… Martine Aubry. Pas simple pour elle…

Enfin, concernant Ségolène Royal, je suis bien incapable de deviner ce que ses troupes feront. Politiquement ils en veulent à MA pour Reims, émotionnellement ils en veulent à FH pour sa vie privée avec SR. Je ne suis pas entièrement sûr qu’on les reverra dimanche au second tour mais j’espère qu’ils auront fait leur deuil d’ici 2012. On notera à son propos que je ne m’étais pas trompé sur le fait qu’elle aurait du mal à garder sa 3ème place contre Montebourg (pas la peine de payer des sondages, demandez moi…).

Conclusion.

J’ai choisi de soutenir François Hollande depuis plusieurs semaines déjà et je ne le regrette pas. Finalement, mon principal reproche vis-à-vis de Martine Aubry concerne sa façon de manager les gens, de leur parler. Elle est trop dirigiste pour moi, pas assez ouverte à la discussion, à la contestation et surtout à l’innovation. Or nous sommes dans une époque où la contestation monte et où l’innovation, le changement, la transformation sont nécessaires.

Et puis, il y a une dernière chose qui ne passe vraiment pas, et qui concerne la politique locale. Dans ma circonscription du Finistère (3ème circonscription – Iroise), Martine Aubry a décidé qu’il n’y aurait pas… de candidature PS à la législative au nom d’un accord arbitraire et obscure entre Solférino et EELV. C’est doublement insupportable : d’abord parce que si un candidat PS aurait des chances raisonnables d’être élu, un candidat écolo n’en n’a strictement aucune (en Iroise on est plutôt centre-droit, artisans, entrepreneurs et surtout agriculteurs), ensuite parce que cela m’agace suprêmement de me démener avec mes camarades pour réussir des primaires démocratiques pour la présidentielle et de me voir retirer ma citoyenneté pour la législative. Pour les législatives comme pour les présidentielles, je me bats pour plus de démocratie, pour refonder la gauche, ses idées comme ses pratiques. Dimanche fut une belle bataille, il est hors de question que nous nous arrêtions là !

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* Je viens de m’apercevoir qu’AM (Arnaud Montebourg) était l’opposé de MA (Martine Aubry). Mais seul les cabalistes en tireront des conclusions…

Primaires citoyennes : les différents, les improbables et les acceptables

Cette dernière semaine de campagne avant le vote me semble avoir quelque peu baissé dans son intérêt. Cela est sans doute dû au fait que puisqu’il s’agit d’une primaire interne à la gauche, les différences (bien réelles) entre candidats sont plus faciles à décrypter et qu’il faut une campagne plus courte pour situer chacun, surtout lorsque le socle programmatique part d’une base commune. Et peut-être aussi, hélas, parce qu’on a vu ressurgir les petites phrases stériles en lieu et place des arguments constructifs.

Qu’en retirer ?

Il est de bon ton au café du commerce de clamer haut et fort que « la droite et la gauche c’est pareil ». Cette sentence définitive perd vite de sa pertinence lorsque l’on constate l’écart entre un Montebourg bien ancré à gauche avec son improbable concept de démondialisation et un Valls que l’on donne comme le libéral de gauche de service (sans pourtant avoir à se mettre sous la dent un vrai symbole libéral d’ailleurs). Si on constate de tels écarts entre courants d’un parti, il est évident qu’entre partis la différence est encore plus marquée. Finalement, Valls aurait à mon sens gagné à aller au bout de sa démarche, comme Montebourg l’a fait. Je ne crois pas qu’un des deux ait une chance d’être choisi, au mieux semble-t-il, Montebourg peut-il arriver deuxième si la gauche radicale se mobilise comme un seul homme, ce qui n’est pas gagné car la coalition d’Aubry intègre Hamon et la vieille garde représentée par Emmanuelli en plus de Fabius et de quelques anciens de socialisme & démocratie (Cambadélis en tête). Voilà pour le groupe des « différents« .

Un deuxième groupe semble pourvoir être discerné des autres : celui des « improbables« . On y trouve Baylet, intéressant mais qui semble devoir irrésistiblement générer la question « oui et alors ?« . On a aimé l’entendre défendre l’Europe, on a aimé sa pointe d’accent, « oui et alors ? » On y trouve également Royal, partie très tôt pour refaire son retard et essayer de rejouer 2006 sur le même tempo, mais qui manifestement n’est plus en mesure d’avoir un discours qui accroche, qui interpelle.

Enfin dernier groupe, celui des « acceptables pour une majorité à gauche« , regroupant Aubry et Hollande. Tout deux peuvent être choisi et entraîner après la primaire l’adhésion capable de vaincre Sarkozy. Pourtant, le match semble fortement pencher pour Hollande, celui qui, contrairement à Aubry, a réussi à se présenter comme le présidentiable, et celui qui est perçu comme tel. Il est clair que s’il arrive en tête dimanche, voire largement, cela n’étonnera personne.

C’est ce que disent d’ailleurs les sondages. Ah les sondages, adulés par certains lorsqu’ils placent leur candidat(e) devant la photo, tout autant détesté lorsqu’il ou elle disparaît de cette photo ! L’argument de la manipulation est largement avancée. Je suis personnellement très vigilant concernant ces possibles manipulations, mais un sondage ne donne lieu à une manipulation que dans de rares circonstances parfaitement identifiables :

  • s’il est fait dans des conditions peu rigoureuses (sondage en ligne par exemple)
  • si la question est biaisée (ce qui n’est pas ici puisque la question est simple : « pour qui allez-vous voter »)
  • si le sondage est interprété dans un autre contexte ou si le sondage est publié dans une dynamique temporelle qui en change le sens (fait avant un grand discours par exemple et publié le jour d’après)

A l’évidence, les sondages publiés ces derniers temps ne tombent pas dans ces cas, et nous sommes suffisamment proches de l’élection pour les considérer comme prédictifs, c’est à dire de considérer qu’effectivement François Hollande reçoit l’assentiment d’une grosse proportion des Français qui iront voter dimanche. Une dernière chose permet de vérifier cette tendance, même si c’est une vérification indirecte : c’est la mesurer de l’intérêt des Français pour les différents candidats, en particulier ces dernières semaines. Or nous disposons d’un outil permettant de faire cela : ce sont les statistiques des recherches google.



Les recherches Google (restreintes à la France) confirment le fort intérêt créé par le premier débat, suivi d’un intérêt pour MA supérieur à FH pendant quelques jours avant que ce dernier ne repasse devant. Le deuxième débat a eu moins d’impact mais a cette fois clairement profité à Montebourg et Valls, le premier allant jusqu’à faire jeu égal avec l’intérêt pour Aubry. Même si les courbes de google vont plutôt dans le sens des sondages, on se limitera à regarder les tendances puisque le moteur de recherche ne mesure par définition que les mots cherchés, pas la motivation (recherche positive ou négative ?). En tout cas, les résultats ne permettent pas de constater un hiatus entre les recherches des internautes et le résultat des sondages.

Quoi qu’il en soit, dimanche participez à un moment démocratique exceptionnel : allez voter à la première primaire citoyenne de l’histoire de France.

Pour Jean-Jacques Urvoas c’est François Hollande !

Jean-Jacques Urvoas vient de rendre officiel son soutien à François Hollande pour la primaire citoyenne.

Dans le Finistère la balance des grands élus penche maintenant très fortement en faveur de François Hollande (Patricia Adam, Maryvonne Blondin, François Cuyandre, Yvon Hervé, Annick Le Loch, Stéphane LeFoll, Jean-Yves LeDrian, Pierre Maille, Louis LePensec, Bernard Poignan, …)

La tendance est claire et puissante, il ne fait pas de toute que cela se traduira dimanche dans les urnes.