Liberté de gourance

Je craints fort que la plume qui a écrit le discours de François Hollande pour le congrès des Maires de France ne se soit emmêlé les touches du clavier entre la déclaration Dignitatis Humanae de Vatican II et les textes fondateurs de la République.

Tout d’abord, le laïc, du point de vue de la République, n’est pas le non-religieux, mais simplement celui ou celle qui exerce sa citoyenneté en faisant abstraction de ses convictions philosophiques et religieuses, les siennes et surtout celles des autres.

Que Vatican II ait reconnu la liberté de conscience des laïcs est fort aimable de la part de la papauté, mais la laïcité n’est pas le symétrique de la religiosité.

La République n’a pas à accepter ou réfuter la religion et ses obligations.

Elle n’a pas à imposer ou réfuter une liberté de conviction.

Elle ne s’intéresse qu’à l’écriture de lois démocratiquement établies et à leur application, en permettant à chacun d’avoir et d’exercer ses convictions religieuses comme il l’entend du moment qu’il respecte la loi.

De deux choses l’une :

  • soit les députés écrivent et votent la loi sur le mariage pour tous en lui donnant la définition qui est celle de la République et pas d’un groupe religieux, philosophique, ethnique, culturel ou de n’importe quelle autre nature. Dans ce cas la loi s’impose à tous et pour tous sur le territoire de la République
  • soit ils jugent une telle loi comme allant contre la volonté démocratique dont ils sont les représentants, et ils ne la votent pas.

La liberté de conscience pour un Maire dans le cas qui nous occupe se limitera donc soit à officier en personne, soit à déléguer la charge de la cérémonie à un autre élu de son conseil municipal, soit à démissionner. Je pense qu’au-delà de l’expression maladroite qui fait buzzer tout internet, c’est bien là la pensée de François Hollande.

L’idée générale de liberté de conscience dans l’application de la loi semble d’ailleurs tellement étrange que je ne vois pas bien comment elle passerait le conseil constitutionnel. Dans le cas contraire, n’importe qui pourrait objecter sa liberté de conscience pour toutes les lois qui le heurtent : voilà qui ravira les groupes anarchistes…

Le mariage est fondamental pour la République, il est nécessaire à sa survie, la question n’est pas que d’ordre privé.

La définition républicaine pourrait être (de mon point de vue) : une union entre deux personnes majeures ou émancipées, s’engageant formellement sur la durée et ayant un projet d’enfant.

En contrepartie, l’État aidera les mariés à travers des lois ad hoc et des avantages fiscaux. On notera que cette définition est suffisamment large pour y inclure naturellement les couples homosexuels et traite sans soucis les versions transsexuelles

Communication de Violeta Bucur pour son élection à Ploudalmézeau

 

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Merci de la confiance que vous m’avez accordée en m’élisant Secrétaire de la section P.S. du canton de Ploudalmézeau avec 88,23 % des voix.

Comme je l’ai déjà dit dans ma profession de foi, mon souhait est de développer la section cantonale en relation avec la fédération. D’être la porte-parole des adhérents tout en continuant à faire prévaloir les idées de gauche et faire en sorte que les prochaines élections municipales de 2014 voient un changement de majorité sur les communes qui ne nous sont pas encore acquises.

Amitiés socialistes,

Violeta BUCUR-GUENA

 

Résultats provisoires des élections fédérales PS

Après une campagne très intéressante, les militants se sont déplacés (plutôt largement au moins pour ma section) pour élire leurs nouveaux cadres fédéraux.

Les résultats provisoires pour l’élection du premier secrétaire fédéral sont les suivants :

  1. Marc Coatanéa (élu)
  2. Yohann Nédélec
  3. Nadia Djabali

Sur la troisième circonscription Brest Iroise, Natacha Tessier est élue au poste de délégué de circonscription (et de secrétaire de la section Iroise).

Bravo aux nouveaux élus, merci à ceux qui m’ont accordé leur confiance et rendez-vous très bientôt pour de nouvelles aventures politiques !

Question d’éducation (seconde partie)

Et pour l’école de mon village aujourd’hui ?

Contrairement à l’époque de Jules Ferry, la situation actuelle peut parfaitement être prise en charge au niveau local, puisque les ressources sont déjà universelles et largement gratuites.

Qui sait que l’on peut dores et déjà bénéficier gratuitement des cours des plus prestigieuses universités mondiales via Coursera ? Plus près de nous, Télécom Bretagne met en ligne un certain nombre de cours sous forme numérique.

Certes la majorité de ces cours sont en anglais, ne sont que des transpositions numériques encore basiques, mais ce n’est qu’une question de temps pour que la puissance du numérique fasse dépasser en qualité les cours originaux, pour que plus de cours soient en français. Sans oublier que nous verrons un jour arriver le traducteur universel.

Coursera et Télécom Bretagne nous montrent un chemin possible : la mise à disposition d’un enseignement de très haute qualité n’est pas très compliquée et bien moins chère qu’une université « en dur ». En matière d’éducation numérique, la priorité numéro une des collectivités et d’aller chercher la connaissance locale, toute la connaissance, et de la mettre en forme pour la rendre accessible à tous. Cette mise en forme pourra ensuite être agrégée au niveau national, ou plus exactement, au niveau de la communauté linguistique la plus large (francophonie en l’occurrence).

Si l’accès à la connaissance numérique s’offre à nous, nous ne pourrons en bénéficier pleinement qu’à une seule condition : que nous maîtrisions les principes de base du numérique, que nous en comprenions la logique. Pour faire un parallèle, lorsque nous apprenons à lire nous devons nous approprier l’écrit (les lettres et leur agencement en syllabes puis l’orthographe). Nous devons également nous approprier la grammaire.

Le numérique a son orthographe et sa grammaire. L’enjeu de la bataille est là : qui ne sait lire et écrire, ne peut prendre pleinement sa place dans le monde numérique. Qui ne maîtrise pas les outils et les modèles numériques ne peut accéder pleinement au monde qui se construit. Ceci est vrai pour toutes les générations, toutes les catégories socio-professionnelles, y compris les classes dirigeantes.

La République a su mettre en place des lois, un tissu dense d’enseignement et des « hussards » pour gagner la bataille de l’alphabétisation et de la connaissance pour tous.

La République doit mettre en place des structures similaires pour gagner la bataille de l’alphabétisation numérique. Qui ne sait pas correctement lire ne peut pas accéder à la connaissance d’une bibliothèque.

Résultats provisoire du Finistère sur le vote pour le congrès PS

La fédération PS du Finistère a publié les résultats suivants sur son site :

inscrits      2148
votants       1159
blancs et nuls       37
exprimés      1122
[important]motion 1      70,41%[/important]
motion 2      6,24%
motion 3      9,80%
[important]motion 4      12,12%[/important]
motion 5      0,53%

Un peu d’émotion pour le vote des motions ?

Lorsque le processus pour le futur congrès du PS a été lancé, j’étais bien embêté. Pour cause de solidarité gouvernementale, il n’était pas question que Besoin de Gauche fasse valoir sa différence par un texte autonome. Nous en avons été réduits à produire quelques contributions en ordre dispersé.

Solidarité avec François Hollande et le gouvernement Ayrault certes, mais le texte proposé n’avait pas grand chose pour soulever l’enthousiasme (j’ai été sauvé de l’assoupissement en toute fin de texte par la volonté affichée de prolonger la rénovation démocratique du parti, ouf !). La présentation des choses et la désignation extraordinairement maladroite du premier signataire avaient en plus tout pour repousser les militants à la recherche d’une ligne forte et conquérante dans la continuité de ce début d’année.

J’étais fort marri mais quand même pas assez agacé pour être prêt à exprimer ma mauvaise humeur en allant soutenir le camarade Filoche et la gauche du PS.

Entre Harlem et le Venezuela se trouvait un océan de perplexité, morne étendue salée en vue d’un morne congrès…

Puis, sortie du diable vauvert est arrivée la motion Hessel. La force de cette motion ne réside pas tant dans ses propositions que l’on retrouve facilement dans le corpus général du PS, non elle réside à la fois dans le volontarisme et l’intensité de ces propositions (plus loin, plus vite, plus fort !) et dans la personnalité de Stéphane Hessel. Les socialistes se méfient (avec raison) des « sauveurs » ou grandes figures tutélaires, mais il s’agit là de toute autre chose.

Imaginez pendant quelques minutes la victoire de cette motion. Stéphane Hessel vu son âge ne pourrait prétendre à être un premier secrétaire « exécutif », mais comme caution morale du parti, quel extraordinaire impact cela aurait ! Copé et ses petits (co)pains, LePen fille et son fond de commerce, Borloo et sa recherche d’un compas centriste perdu en seraient réduits aux deuxièmes parties de soirées pour émissions d’insomniaques atrabilaires.

Stéphane Hessel porte sur son visage le poids de l’histoire autant que la force de l’indignation. Nous savons d’où nous venons mais nous n’irons nulle part sans énergie, sans puissance dans le mouvement, sans enthousiasme à l’heure des choix. Pendant un à deux ans, notre gouvernement va naviguer au cœur d’une effroyable tempête. Les militants socialistes peuvent-il se contenter d’être d’aimables gestionnaires d’un agenda vidé de substance ? La bataille se mène au gouvernement et au parlement, mais elle se gagne au plus près des Français. Et au plus près des Français, je veux me battre avec force et enthousiasme, en m’appuyant sur une personnalité qui inspire le respect, qui incarne la sagesse.

Indignons-nous, osons plus fort et plus vite !

La réindustrialisation est là !

En complément de la vidéo d’hier sur le débat du numérique à l’assemblée des Côtes d’Armor, voici deux vidéos sur un maillon numérique qui donne une vision très personnelle et singulière de l’industrie : l’auto-fabrication.

Dans le monde numérique qui se construit, le modèle n’est plus la production à grande échelle de produits standard, mais la production à grande échelle de machines-outils paramétrables et utilisables par monsieur et madame tout le monde (j’essaierai de développer cet aspect dans un autre post).


Xerfi Canal Franck Barnu La fabrication… par GroupeXerfi

Le techshop (vidéo en anglais, mais on comprend facilement ce qu’ils font) :


En voici l’illustration concrête.

 

Question d’urbanisme (seconde partie)

L’équilibre entre terres agricoles, urbaines et industrielles doit être clairement un choix politique partagé.

Mais ce choix, ne peut pas se limiter à la recherche d’un équilibre entre ceux qui ont besoin du foncier. Notre époque est celle de défis extraordinairement difficiles ayant peu de précédents dans l’histoire. La bascule climatique et la rupture énergétique n’étant pas les moindre. Et bien évidemment, la façon dont nous concevons notre habitat et nos villes et villages sont un vrai pas vers des solutions.

Aujourd’hui, les normes de construction vont dans le sens de la baisse drastique des besoins énergétiques de la maison. C’est bien mais certains éléments comme la micro-production d’énergie n’ont rationnellement pas de sens à l’échelle d’une maison. Nous devons repenser nos villes et villages de façon à tendre vers l’auto-suffisance en matière d’énergie (hors besoins industriels locaux). Si une éolienne dans son jardin pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solution, il en est autrement dans les zones industrielles. Si un particulier paiera son équipement au prix fort, il en sera autrement si une communauté de communes se regroupe pour mettre en place un plan intercommunal d’urbanisme HQE.

Ce qui est fait pour les transports (autre source de gaspillage engendré par l’urbanisme actuel) peut aussi être fait pour l’auto-suffisance énergétique quotidienne. Nous aurions alors une production locale pour les besoins des particuliers et un recours à la production nationale pour les besoins industriels. La production énergétique locale a également une autre vertu car elle permettrait de prendre en charge la précarité énergétique des foyers les plus pauvres. Dans l’idéal, tout comme pour l’habitat, la République devrait assurer à chacun un niveau minimal d’énergie gratuite, car on ne peut espérer être un citoyen prenant sa pleine part dans la société si l’on est à la rue ou si l’on n’a pas le minimum vital énergétique. Le coût individuel de quelques kilowatts étant par ailleurs dérisoires et pouvant être assumé sans douleur par tous ceux qui consommeront plus que le minimum vital (modèle dit freemium appliqué au marché de l’énergie et aux services publics).

Enfin, dernier éléments, il faut absolument associer les citoyens à une telle évolution, et travailler en profondeur pour changer l’imaginaire collectif qui nous pousse à choisir un modèle d’urbanisme que l’on sait objectivement mauvais. Après tout, si l’image de l’habitat personnel idéal est le pavillon, l’image de la ville idéale est très différentes. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gens à rêver de la banlieue « desperate housewife », cet alignement sans âme de villas parfaites. Joli paradoxe, on citera plutôt le petit village de Provence ou on vantera les charmes de Locronan en Bretagne. Nous avons là la source d’une solution possible. En nous appuyant sur les moyens modernes de communication et d’élaboration collective de projet, mettons en place des plateformes numériques avec des appels à projet sur le quartier rêvé à bâtir sur la colline d’en face.

Co-construisons à partir de tels projets le plan d’urbanisme qui demain répondra aux aspirations individuelles comme aux contraintes de nos pays.