Questions d’urbanisme (1ère partie)

Nos vies ont généralement deux ancrages : un ancrage humain composé des quelques personnes qui partagent notre quotidien et un « matériel » prenant la forme d’un abri tout à la fois refuge et point de départ de notre vie sociale et professionnelle. Une société ne peut pas espérer fonctionner harmonieusement si les hommes qui y vivent sont dans l’impossibilité de s’appuyer sur ces deux piliers. Or, si notre environnement humain ne doit dépendre que de la sphère privée et personnelle, il en est tout autrement de l’habitat.

La question de l’habitat n’a jamais été une question facile dans l’histoire. Habiter « chez soi » est un impératif culturel implanté dans nos esprits depuis notre plus jeune âge. Le bonheur parfait ne prend-il pas pour la plupart d’entre nous la forme d’une maison, d’un jardin avec des enfants qui rient ? Pouvoir y mettre en plus une piscine n’est-il pas l’expression même de la réussite ? Tout nous pousse à aspirer à devenir un jour propriétaire d’un ravissant pavillon. Cet élan se heurte pourtant à d’autres réalités.

Le coût tout d’abord : le foncier et la construction rendent l’image parfaite très hypothétique. Plus grave encore, même la location d’un logement a minima décent (salubre, propre et chauffé) n’est pas garanti. Ceci est profondément scandaleux dans un pays comme la France qui, même au pire des difficultés actuelles, pourrait, s’il le décidait, donner à chacun et chacune l’espace privé minimal de vie que la République lui doit. Toute politique d’urbanisme doit tendre vers cet objectif : rendre accessible, quelles que soient les difficultés personnelles, un espace de vie décent. Chacun pourra fixer le curseur de la décence où il le veut, mais l’action politique ne peut pas traiter le problème du logement comme un problème secondaire. Une personne qui ne loge pas dans un logement décent a peu de chance d’accéder pleinement à la citoyenneté.


D’autres éléments structurels s’opposent au besoin fondamental du logement. La croissance des populations et les migrations villes / banlieues / campagnes créent des besoins rapides de nouveaux terrains, besoins qui peuvent rencontrer d’autres forces comme des besoins fonciers industriels mais plus surement des besoins fonciers agricoles. L’idéal du pavillon personnel mite l’espace et consomme irrationnellement un espace souvent agricole. Les valeurs des terres agricoles, pavillonnaires ou industrielles étant tout à fait disproportionnées, aucun équilibre « de marché » ne peut fonctionner. Seuls des plans d’urbanisme réfléchis et établis à l’échelle d’un bassin géographique peuvent mener à une solution acceptable. Malgré toute leur bonne volonté, aucun maire ne pourra maintenir localement une politique équilibrée face à des forces structurelles puissantes.

L’équilibre entre terres agricoles, urbaines et industrielles doit être clairement un choix politique partagé.

Les journées du patrimoine en Iroise

Petite pause touristico-culturelle pour le blog. Je suis allé en famille visiter le blockhaus de Kéromnès sur la pointe de Saint Mathieu ce week-end, et j’en ai ramené quelques photos.

Visite très intéressante de ce lieu qui a ouvert ses portes (blindées) au public après son rachat par la commune de Plougonvelin. Joli terrain de jeu aussi pour l’association Brest 44 qui a assuré l’animation.



Agrandir le plan
Étrange collision aussi avec l’actualité du jour qui était l’annonce de la mort de Pierre Mondy. En visitant le blockhaus je n’ai pu m’empêcher d’avoir en tête l’explication de la stratégie de « la t’naille » de la 7ème compagnie.

  • On se bat, on se bat, c’est plutôt qu’on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que… comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
  • Pour les empêcher de reculer…
  • Non, pour euh…, la tenaille quoi.

Synthèse de la motion de Stéphane Hessel pour le congrès PS de Toulouse

Voici une version fidèle bien que personnelle de la motion « Osons, plus loin, plus vite » dont le premier signataire est Stéphane Hessel.

Préambule

Nous sommes dans la panade, c’est peu de le dire, ce n’est pas fini, mais le devoir de la gauche est de le dire clairement. Cette situation n’est pas particulière à la France, même le moteur chinois tousse.

La crise climatique

Nous allons d’échecs en échecs depuis 30 ans, la prise de conscience véritable n’est pas là (note personnelle : pour fixer les idées, une hausse de température de +2°C c’est le début des problèmes, +4°C c’est le début de l’inconnue, +6°C c’est la fin).

La crise énergétique

La sortie de l’ère du pétrole n’est pas préparée alors que les signes sont là.

L’humanité risque une sortie de route
Crise sociale, crise financière, crise climatique, crise énergétique, crise alimentaire, crise
démocratique… Dans tous ces domaines, nous sommes proches d’un point de non‐retour.
L’humanité risque une sortie de route.
Réveillons‐nous. Ouvrons les yeux. Le problème, ce n’est pas seulement la Grèce ou les banques
espagnoles. Nous sommes face à une crise globale. C’est l’ensemble de notre modèle de
développement qu’il faut revoir, de toute urgence.

Le changement [cela peut être] maintenant

En 1933, Rooselvelt a renversé la table dès son arrivée au pouvoir et a lancé les réformes majeures en 3 mois (y compris celles qui ont maté les marchés financiers). Le changement doit associer largement les citoyens, le PS a montré qu’il pouvait le faire avec les primaires, nous devons continuer à avancer dans ce sens.

L’Union Européenne est la première puissance mondiale, d’elle doit venir les solutions de sortie de crise.

Diagnostic

Le ratio dette / PIB est le marqueur de nos maux. Les politiques libérales (depuis Reagan, Bush, Thatcher) sont la cause directe de l’explosion de la dette et de la diminution de la part des salaires dans le PIB ce qui favorise encore plus la dette.

« Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la part des salaires représentait 67 % du PIB en 1982. Elle n’en
représente plus que 57 %. »

Une grande partie de ce qui ne va plus aux salaires va aux marchés.

« Au total, en 30 ans, ce sont quelques 150 % du PIB de l’ensemble de nos pays qui sont partis vers les marchés financiers au lieu d’aller aux salariés et donc aussi à l’Etat, via la TVA. »

Ceci a favorisé le chômage qui est une des causes de la crise actuelle. Il n’y aura par ailleurs pas de croissance miraculeuse si on continue sur ce modèle et nous risquons de suivre l’exemple japonais avec ses 0.7% de croissance moyenne sur les 10 dernières années .

9 mesures d’urgence

  1. Court‐circuiter les banques privées pour financer l’essentiel des dettes publiques
  2. Pour mettre fin au dumping fiscal européen, créer un impôt européen sur les dividendes
  3. Mettre fin au sabordage fiscal national et oser une vraie « révolution fiscale »
  4. Lutter radicalement contre les paradis fiscaux
  5. Sécuriser les salariés, Lutter contre les licenciements (comme en Allemangne)
  6. Sécuriser les chômeurs
  7. Pour interdire aux banques de spéculer avec notre argent, séparer les banques de
    dépôt et les banques d’affaires (enfin !)
  8. Créer une vraie taxe sur les transactions financières
  9. Pour lutter contre les délocalisations, il faut imposer le respect des normes sociales et
    environnementales dans le commerce mondial en convoquant un nouveau sommet de
    Philadelphie

5 propositions pour lutter radicalement contre le le chômage et la précarité en faisant naître un nouveau modèle de développement.

  1. Investir massivement dans le logement
  2. Déclarer la guerre au dérèglement climatique
  3. Développer l’économie sociale et solidaire
  4. La France doit devenir un pays d’entrepreneurs
  5. Réduction du temps de travail (la cause fondamentale du chômage est notre mauvaise gestion des gains de productivité qu ont explosé en 30 ans)

Crise environnementale

  • Il faut accélérer la transition énergétique.
  • Il faut convertir la France à l’agroécologie.

Construire enfin une Europe sociale et démocratique

Il faut mettre en place un nouveau parlementarisme et signer un traiter de l’Europe sociale :

  • Parlement et gouvernement européen  :diplomatie, défense, sécurité intérieure, monnaie,
    recherche, politique agricole, commerce, développement durable…
  • Parlement et gouvernement national : éducation, santé, culture, logement, emploi, retraites
  • Parlement et gouvernement régional : entretien des lycées et des routes, développement
    économique, coordination formation des adultes

Crise démocratique

  • Les citoyens doivent être plus acteurs de la démocratie, l’égalité doit être réelle pour tous, ce qui devrait aboutir à une nouvelle République.
  • Le PS doit montrer la voie, être exemplaire, oser, s’ouvrir plus largement.

 

 

 

 

 

 

 

 

La question du mariage

Ce 15 août est animé d’un débat en forme de prière catholique sur la question du mariage. L’église de France s’est en effet emparée de la question, voulant réfuter par avance la mise en œuvre de l’évolution législative prévue par le nouveau gouvernement en application du programme approuvé par les Français.

Mais pourquoi cette question provoque-t-elle tant de passion, et in fine, qu’est-ce que le mariage puisque le fond du problème est bien là ?

Si vous vous amusez à poser la question autour de vous, y compris au sein de votre propre couple, vous vous apercevrez vite qu’il n’y a pas une définition universelle du mariage, mais bien des définitions personnelles.

L’église catholique définit le mariage par rapport au sacrement, l’union d’un homme et d’une femme devant dieu.  De ce point de vue, il n’y a aucun sens à vouloir une évolution. Mais cette définition est loin d’être la seule, loin d’être majoritaire.

Le fondement du mariage contemporain est plutôt celui, très romantique, du prolongement du sentiment amoureux, supposé éternel au moment où il est scellé.

La définition bourgeoise du mariage est elle basée sur l’union des patrimoines et la préservation des biens matériels. On notera au passage que le PACS est en fait la version la plus moderne du mariage bourgeois lorsqu’on y réfléchit bien.

La définition du mariage de la noblesse vise elle à préserver le nom et l’histoire familiale.

Bien d’autres définitions sont possibles, comme la volonté de transmettre ses gènes, où encore ce que j’appelle le mariage « a contrario » (l’union libre) qui est un mariage se définissant comme un anti-mariage puisque qu’on ne scelle l’union dans aucun contrat mais sous la forme d’une libre acceptation sans autres contraintes que la volonté de rester ensemble.

Enfin, et sans avoir vraiment fait le tour complet des définitions possibles, on retiendra que la question de l’enfant est très souvent un point majeur qui scelle ou découle du mariage.

Certes, mais pourquoi diable l’État se mêle-t-il d’une question qui finalement pourrait n’être qu’un élément très personnel ne concernant que les mariés ? Parce que justement, l’État a un intérêt à donner sa propre définition du mariage, dans sa propre logique. À travers le mariage, la République voit un moyen de stabiliser le comportement des individus, à les rendre plus responsables, à les impliquer plus fortement dans la vie collective et surtout, à être l’élément qui va faire émerger les futurs citoyens éduqués, responsables et impliqués.

Le mariage est donc fondamental pour la République, il est nécessaire à sa survie, la question n’est pas que d’ordre privé. La définition républicaine pourrait donc être que c’est une union entre deux personnes, s’engageant formellement sur la durée et ayant un projet d’enfant. En contrepartie, l’État aidera les mariés à travers des lois ad hoc et des avantages fiscaux. On notera que cette définition est suffisamment large pour y inclure naturellement les couples homosexuels et traite sans soucis les versions transsexuelles (l’église catholique est bien empruntée avec les couples XX/XY transsexuels qui pourtant répondent à leur définition !).

Dernière question, celle du nombre. Pourquoi ne pas admettre des mariages polygames ou polyandres ? Si on ne prend que le strict point de vue rationnel, parce que ce type d’union n’aurait de sens qu’en cas de déséquilibre démographique persistant très marqué entre hommes et femmes. C’est le seul cas, où pour des raisons de stabilité sociale, on peut admettre un mariage étendu au-delà d’un couple, ce qui se produit très rarement.

Il est donc plus que temps que nos lois sur le mariage s’accordent enfin avec la raison et les aspirations des couples quelle que soit leur nature, cette réforme allant de pair avec celles des lois sur l’adoption et la procréation. La définition du mariage du point de vue de la République peut être différent des définitions personnelles que nous avons tous, elle ne s’y oppose cependant pas. Quelle que soit la loi de la République, cela ne changera en rien la raison pour laquelle chacun de nous s’est unit (ou pas) avec quelqu’un(e), par contre cela supprimera une source de souffrance pour certains couples et harmonisera la société.

Voilà une réforme au combien humaine et nécessaire.

Le refus du malthusianisme ambiant

Je sorts quelques instant de la torpeur estivale pour quelques réflexions sur un sujet  qui me trotte dans la tête depuis un bon petit bout de temps.

Je n’aime pas trop l’atmosphère actuelle, certes parce que les temps sont particulièrement durs et que notre nouveau gouvernement n’a fait qu’entamer son travail de réforme, mais surtout parce qu’elle est animée par un profond mouvement de recul et de repli sur des valeurs passéistes (« c’était mieux avant« ) lorsqu’elles ne sont pas carrément anti-progrès.

Cela prend mille et une formes, mais le débat sur l’économie en est une bonne synthèse. Il me semble que ce débat, qu’il prenne l’angle de la « démondialisation« , de la « décroissance« , ou de la sempiternelle invasion (dont on ne sait plus très bien d’où elle vient d’ailleurs), se nourrit à la fois d’éléments très objectifs (la crise, la perte d’emploi avec les sociétés qui ferment, …), d’éléments plus ou moins philosophiques (l’insatisfaction et le mal-être de la société de consommation) et d’erreurs de compréhension.

L’une des erreurs les plus graves pourrait être lié au constat du monde fini dans lequel les sociétés humaines évoluent. Le XXième siècle a été le siècle où les hommes ont effectivement compris que leurs frontières géographiques ne pouvaient plus être poussées plus loin et qu’en plus, les moyens mis à leur disposition pouvaient parfaitement aboutir à l’épuisement complet des ressources de leurs territoires. De là nait un raccourcis malthusien : si les ressources sont finies dans un espace fini, il faut arrêter de croître, en particulier de façon économique.

Raisonnement simple mais parfaitement faux puisqu’il postule sans le dire que la croissance n’est issue que des biens physiques (matières premières, production agricole, …) alors que la croissance peut aussi se nourrir de l’énergie (dont nous n’avons pas atteint les limites), des services (la « matière première » des sociétés humaines) et de la connaissance (on pourrait ajouter à cette liste la finance, mais malgré la capacité de croissance de ce secteur, les années que nous vivons montrent combien les risques de cette industrie sont mal maîtrisés !).

Chercher à opérer un recul économique malthusien est une position qu’un parti de progrès comme le PS ne peut en aucun cas défendre. Notre combat en la matière doit être d’optimiser et d’équilibrer l’économie liée aux secteurs qui consomment les ressources physiques des écosystèmes et de réorienter l’économie pour développer l’économie de l’énergie, des services et de la connaissance.

Nous devons favoriser tout ce qui permet d’avoir de l’énergie, des services et des connaissances abondants et bon marché. Nous devons le faire avec force, conviction et enthousiasme.

Un monde malthusien est un monde de rareté et de récession, un monde qui ne peut que s’éteindre. Nous n’avons aucune raison d’entrer dans ce monde là, et au contraire, nous devons repartir à la conquête des espaces qui restent infinis et inépuisables et baser nos économies là-dessus. Nous sommes aujourd’hui à un point d’inflexion puisque les modèles marxistes & capitalistes sont arrivés à leur terme, à nous de faire les bons choix pour construire le nouveau monde.

PSA : changer les modèles économiques

L’annonce du plan de PSA a créé une vive émotion largement justifiée à la fois par l’ampleur du désastre annoncé et la façon dont la direction de PSA a traité ce problème depuis maintenant plus d’un an. Il se trouve que ce cas me touche tout particulièrement pour différentes raisons :

  • je suis un enfant du monde ouvrier de l’automobile, une partie de ma famille a travaillé ou travaille encore pour Peugeot, et j’y ai moi-même passé quelques temps, soit comme stagiaire soit en job d’été,
  • j’ai eu il y a plus d’un an maintenant l’occasion d’échanger avec une personne qui a travaillé sur la stratégie de PSA et qui m’avait déjà expliqué à l’époque que le maintien de certains services comme la R&D était  problématique en France, non pas pour des questions de charges salariales, mais bien d’écart entre le rapport créativité/coût des salariés Français et des salariés asiatiques,
  • enfin, j’ai eu dernièrement à réfléchir sur un nouveau modèle industriel numérique de l’industrie automobile.

Trois raisons qui me donnent donc l’occasion de donner un éclairage particulier à ce cas, et peut-être contribuer à penser différemment le problème de l’industrie française en général.

Le gouvernement a annoncé sa volonté de ne pas laisser passer ce plan dans la colonne pertes & profits, mais nous ne pouvons cependant pas ignorer des éléments très structurants : en l’état, le développement du marché ne se fait plus en Europe mais bien sur les autres continents et les nouveaux entrants de l’industrie automobile ne sont plus de mauvais copistes mais sont d’ores et déjà en capacité d’être au moins aussi compétitifs et créatifs que nous. Il ne s’agit donc plus d’un simple problème de main d’œuvre à bas coût, mais bien d’un problème de compétitivité qui touche aussi l’innovation et la qualité.

Dit autrement, on pourrait bien diviser les coûts salariaux par 10, il n’en reste pas moins que nous ne produisons pas forcément au bon endroit et que nous n’avons plus assez d’avantage concurrentiel en matière d’innovation et de qualité !

Que faire ?

Sur ce blog (et ailleurs), j’ai déjà largement défendu l’idée de l’évolution vers un monde transformé par le numérique, un nouveau modèle développant la prééminence de services s’appuyant sur un élément matériel. Le tout ne serait plus vendu (on ne possède plus les choses), mais payé à l’usage (ce que l’on possède à moins d’importance que ce que l’on veut faire). Appliqué à l’automobile, qu’est-ce que cela pourra donner, ou plutôt qu’est-ce que cela donne car des expériences concrètes ont déjà été menées à bien.

Les nouvelles technologies numériques permettent de repenser les entreprises et d’avoir de nouvelles relations avec les autres sociétés mais aussi les clients. Un exemple venu des États-Unis nous montre comment le service de R&D et le service commercial peuvent être largement délégué à une communauté d’internautes pour designer et promouvoir un nouveau modèle de voiture.

Cette voiture c’est la Rally Fighter de Local Motors, réalisé selon le principe du « crowd » (par la foule) sur une plateforme numérique. Le mode de production est également différent de l’industrie automobile classique (ils ne font d’ailleurs pas que des voitures).

Cette société a changé le modèle industriel de l’automobile. Ce modèle s’appuie sur des technologies numériques et l’économie dite du « don ». Ce modèle ne se limite pas à une recherche des coûts les plus bas possibles puisque dès le départ il l’évacue à travers la gratuité ! Mais ce n’est qu’un aspect puisqu’ici nous traitons de conception, de production et de vente, mais les modèles style « AutoLib » nous montrent également une autre évolution de l’économie automobile fondée cette fois sur l’usage (je me déplace) et non la possession d’un véhicule (ce qui est une totale hérésie économique puisque l’auto reste la majeure partie de son temps à l’arrêt sur un parking).

Ce post est trop court pour traiter correctement d’un tel problème, mais il montre qu’aujourd’hui déjà, l’industrie automobile a déjà commencé à changer, et que la crise de PSA doit être traitée avec une approche beaucoup plus large et innovante qu’une vision industrielle datant des années 80.

Elections législatives : analyse du local au général

Même si elle n’a pas déclenché une marée de bulletins de vote, cette élection législative me semble particulièrement instructive, et il se trouve que la troisième circonscription du Finistère est tout à fait emblématique.

C’est d’abord une circonscription qui se confirme comme gagnable par la gauche. Les militants d’Iroise en étaient convaincus depuis plus d’un an, l’appareil socialiste et les observateurs moins. Cette fois, les résultats sont là : rien n’est gagné mais il n’y a pas besoin de la méthode Coué ou d’une double dose de chouchen pour dire que c’est gagnable. Cependant, comme au national, rien n’est fait d’avance et même si les citoyens ont confirmé leur intérêt pour notre programme et nos idées, ils ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc.

La victoire devra se mériter en Iroise comme à l’assemblée, et de façon assez cocasse, cette élection dans une circonscription qui n’intéressait pas grand monde hors du pays de Brest, fera partie de celles qui feront ou pas une majorité absolue à l’assemblée. Les projections montrent que le PS est en mesure d’obtenir cette majorité absolue (en incluant le PRG), mais cela se jouera à un ou deux sièges. Si le destin électoral se montre taquin, ce siège pourrait parfaitement être celui d’Iroise. Voilà qui est source de réflexion pour tous ceux qui n’ont pas assez entendu nos appels à une candidature socialiste ! J’espère que Jean-Luc Bleunven pourra rectifier le tir au nom du poing à la rose.

La situation en Iroise n’est cependant pas singulière et l’on constate que dans la plupart des circonscriptions où la stratégie nationale a été contestée, soit sur l’accord sur les désaccords, soit sur les parachutages, ce sont les contestataires locaux qui ont eu l’appui des électeurs, le cas le plus symbolique étant La Rochelle. Je milite au sein du PS pour une refondation. Jusqu’ici nous avons eu une vraie évolution avec les primaires mais cette opposition entre militantisme local et stratégie nationale me semble être un vrai révélateur d’une évolution globale de la façon d’être un citoyen. Le monde a changé, les moyens de communication, les moyens de faire de la politique, ont profondément évolué. Sans en arriver au paroxysme des révolutions méditerranéennes où le pouvoir a été déchu sans avoir rien vu venir, toutes les organisations politiques classiques doivent faire face à une nouvelle organisation politique qui conteste la hiérarchie séculaire (NB : c’est aussi vrai en entreprise).

Le parti socialiste doit s’engager dans le XXIème politique, il peut le faire sans douleur grâce au soutien actuel des Français, mais il faut commencer le travail dès le prochain congrès, en prenant comme base de travail ce qui se passe actuellement pour les législatives, en particulier en Iroise (et quel que soit le résultat de dimanche prochain).

En attendant, il reste quelques jours pour finir le travail partout en France. La gauche est forte, souvent majoritaire, la droite est discréditée par 10 ans d’UMP et 5 de Sarkozysme, unissons-nous pour finir le job. Ce fut notre leitmotiv depuis le début de cette campagne : François Hollande et le gouvernement Ayrault doivent pouvoir compter sur une majorité cohérente qui appuie chaque loi et réforme. Pour cela, c’est dimanche que tout se joue.

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Les résultats en Iroise :

3ème circonscription                        RESULTATS OFFICIELS

 

Résultats* 1er tour

Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 86 268
Abstentions 33 665 39,02
Votants 52 603 60,98
Blancs ou nuls 623 0,72 1,18
Exprimés 51 980 60,25 98,82

 

Liste des candidats Voix % Inscrits % Exprimés Elu(e)
M. Joël MENARD (FN) 3 913 4,53 7,53
Mme Marguerite LAMOUR (UMP) 20 177 23,38 38,82
Mme Magali DEVAL (VEC) 10 799 12,51 20,78
M. Bertrand SEYS (FG) 2 602 3,01 5,01
M. Patrick PELISSARD (CEN) 1 170 1,35 2,25
M. Chris PERROT (EXG) 488 0,56 0,94
M. Fabrice MERLIN (EXG) 251 0,29 0,48
Mme Christiane MIGOT (RDG) 1 676 1,94 3,22
M. Jean-Luc BLEUNVEN (DVG) 10 904(+150 après rectification) 12,63 20,98

Elections législatives sur Brest rural : un deuxième tour Bleunven – Lamour

La bataille fut longtemps indécise, mais Jean-Luc Bleunven a gagné son ticket pour le second tour.

Ce résultat confirme une fois encore, que le combat mené par les militants et élus PS de l’Iroise était totalement fondé et que la réalité du pays d’Iroise s’impose contre la logique d’un accord national qui a été largement désavoué dans cette élection. Ce désaveu n’est pas lié à la personnalité des candidats qui comme Magali Deval ont mené une campagne tout à fait respectable : cette dernière a par ailleurs apporté immédiatement son soutien à Jean-Luc Bleunven pour le second tour.

La semaine s’annonce intense et à la lecture des résultats de ce dimanche, la sortante UMP Marguerite Lamour pourrait bien se retrouver sortie dimanche prochain.

Les résultats locaux complets sur Le Télégramme.

Les résultats nationaux sur le nouvel obs.

Brest, l’Iroise et la défense nationale

Cette semaine de début d’activité intense de notre nouveau président a été largement consacrée à l’international, avec un volet particulier sur les aspects militaires. Alors que la droite UMP nous annonçait combien il était irréalisable de faire passer l’idée du retrait anticipé de nos forces armées en Afghanistan, François Hollande et son tout nouveau ministre des armées Jean-Yves Le Drian ont manifestement réussi sans trop de soucis à faire passer la position de la France.

Notre circonscription de Brest rural occupe une place particulière dans la campagne législative actuelle car c’est la circonscription de la députée UMP qui a soutenu pendant 10 le gouvernement Sarkozy et qui de plus était rapporteuse du budget des armées. Voilà donc quelqu’un qui est particulièrement comptable du bilan des armées, en particulier sur le bassin brestois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela n’est pas brillant si l’on en juge par l’affaiblissement de la place militaire de Brest au profit de Toulon, ou encore l’affaiblissement de l’industrie liée à l’armée. A moins de considérer que la désaffection des cales de Brest est une chance pour la pisciculture des sardines, il faut bien constater l’échec de la politique militaire UMP en général, et l’échec de l’action de Madame Lamour en particulier.

Il nous faut donc maintenant nous préparer à choisir un nouveau député capable de soutenir une politique qui redonne à nos militaires en général et aux marins brestois en particulier la place d’excellence qui est la leur.

À gauche, entre les deux prétendants que sont M. Deval et JL Bleunven, on connaît la position anti-militariste et anti-nucléaire d’EELV qui a même voulu introduire dans « l’accord sur les désaccords » un article qui affaiblissait très officiellement la position internationale de notre pays ! Quant à l’industrie navale et militaire, je ne suis pas sûr que cela apparaisse dans les priorités de développement écologique d’EELV.

La position de JL Bleunven est nettement plus simple et claire : il est en phase avec les choix de François Hollande en matière de défense nationale et défendra sans arrière pensée toute politique économique favorable au pays d’Iroise.