Revenu de Base, Revenu de Citoyenneté, Allocation Citoyenne Universelle

Revenons aux idées de fond et à l’avenir de la France. Il y a longtemps déjà j’avais théorisé l’idée que l’idéologie politique devait marcher sur deux jambes :

  1. les outils (programmatiques) à mettre en œuvre pour gérer le quotidien
  2. une « utopie » permettant  de dessiner l’horizon, le cap vers lequel nous devions diriger la société.

Un film dont le lien m’a été envoyé par Laurence (merci à elle), me permet de vous soumettre un sujet de réflexion sur lequel j’avais travaillé avec plusieurs de mes camarades il y a aussi pas mal de temps (c’est le week-end ce qui nous laisse un peu plus de loisirs).

Ce sujet « utopique » a la particularité d’être un sujet discuté et défendu par un large panel de personnes d’opinions très différentes, de droite et de gauche, mais pour des raisons et selon des modalités assez différentes. Il s’agit de l’idée de ce que j’appelle personnellement l’Allocation Citoyenne Universelle, que d’autres nomment Revenu de Citoyenneté en encore dans le film ci-dessous « salaire de base ». Cela consiste (en très synthétique) à assurer à chacun et chacune un revenu minimum soumis à aucune condition particulière.

Pour ma part, le point de départ de cette idée est que pour être citoyen, il faut pouvoir l’être ce qui ne se limite pas à un critère d’âge et de nationalité. Si l’on prend une approche Maslowienne une personne qui vit dans la rue, qui n’a pas de moyens de transport ou de communication, pas d’éducation, est mal nourri ou mal soigné, n’a pas la possibilité dans les faits d’être un citoyen, c’est à dire participer vraiment à la vie de la République et travailler pour un avenir commun. La citoyenneté est un contrat entre la République et un individu, la République lui donnant les moyens nécessaires pour qu’il tienne son rôle, ces moyens pouvant être financiers (le plus facile mais pas forcément le plus efficace) ou en nature (la CMU, l’école gratuite par exemple en sont des exemples).

Il s’agit donc à la fois d’une révolution et d’un prolongement retravaillé de bien des choses qui ont été mises en place, majoritairement d’ailleurs par la gauche.

Je vous invite donc à prendre le temps de voir ce film, de comprendre certains mécanismes ou certaines objections comme ce paradoxe :

Avec le « revenu de base », 90% des gens déclarent qu’ils iraient quand même travailler, 80% pensent que les autres n’iraient plus travailler.

 

Petit instant pédagogique : dette et inflation

Voici trois petits films (d’origines très différentes) expliquant de façon simple quelques aspects des problèmes économiques actuels.

Le ton n’est pas neutre, mais les démarches sont intéressantes.

L’inflation :


L’inflation pour les nuls par la BCE par Dalz

La crise de la dette :

sources :

La dette publique :

sources:

Politique internationale

Ces derniers jours ont été particulièrement intenses en matière de politique internationale.

Commençons par l’entrée de la Palestine à l’UNESCO. La mission de l’organisation internationale est de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples ». Alors je sais bien que certains États n’ont pas apprécié cette reconnaissance, que les États-Unis ont eu la mesquinerie de retirer leur contribution financière, mais pour ma part, je vois là une très bonne nouvelle. Cela ne résout pas le problème de la souveraineté d’un État Palestinien sur un territoire qui reste à préciser, mais cette décision permet de reconnaître l’évidence : il existe bien un peuple palestinien qui a une culture et qui, lui comme les autres, a aussi droit à l’éducation, la science, le respect et la justice. Cette reconnaissance ne va pas faire disparaître le conflit avec Israël, mais cela ne va pas non plus l’aggraver. Quelques instants de considération, de retenue et de recul ne peuvent qu’être salutaires et bénéfiques, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Les valeurs portées par l’Unesco me semblent ouvrir la possibilité d’un tel moment.



Autre épisode international marquant, l’annonce d’un referendum en Grèce. Voilà une annonce surprise qui remet les choses en perspective. D’abord, oui la Grèce est largement fautive et responsable de sa situation actuelle, et oui les créanciers, États ou sociétés privées, sont tout à fait fondés à être fort mécontents de cette annonce qui a toutes les chances d’aboutir à un rejet des dernières décisions concernant la dette grecque. C’est vrai, comme il est vrai que le peuple grec est souverain et qu’en conséquence, il a parfaitement le droit de prendre ses décisions, fussent-elles a priori mauvaises. Les marchés doivent s’effacer devant la souveraineté des peuples. Je ne crois pas, à titre personnel, que le rejet du plan sur la dette grecque serait une bonne chose, et je souhaite que les Grecs prennent en considération leurs alliances et engagements au sein de l’Europe, et qu’au-delà de leurs malheurs, une mauvaise décision entraînerait toute l’Europe dans un ensemble de problèmes encore plus graves dont ils seraient responsables, mais encore une fois, ils sont souverains et nous sommes nous aussi coupables de pas mal d’erreurs, à commencer par le fait de ne pas avoir réussi à créer une souveraineté européenne commune, une citoyenneté européenne. Je regrette également qu’à force de cupidité et de cynisme, il n’existe plus d’autorité morale exemplaire capable de persuader chacun de faire les efforts nécessaires. Le système financier est largement responsable de la situation actuelle mais passé la tempête de 2008-2009, il a repris le « business as usual« . Les responsables politiques, au premier chef desquels on trouve le gouvernement français actuel, ont, pendant des années et encore jusqu’à il y a peu, joué avec la dette (souvenez-vous de la bonne dette de Sarkozy). Que le plus vertueux s’avance, parle vrai, et les peuples le suivront. Mais qu’entendrons-nous au G20 ?

Décidément, la Méditerranée est en effervescence, et balance depuis un an entre espoirs et craintes. Mon diagnostic n’a pas changé : il se passe à mon sens quelque chose de particulier et de spécifique dans le bassin méditerranéen. Il n’y a pas d’un côté les révolutions tunisiennes, libyennes, égyptiennes, de l’autre des soubresauts syriens, des contestations grecques, des indignés espagnols, et au milieu l’éternel désordre israëlo-palestinien. Non, il y a là un bassin pluri-millénaire qui s’est approprié les moyens modernes de communication et qui cherche à réinventer l’exercice de sa souveraineté. L’ancien monde est à l’agonie, le nouveau cherche à naître. Il nous faut des gouvernements capables de comprendre cet instant particulier et capables de s’engager dans une transition aussi douce et maîtrisée que possible. Vivement 2012 pour qu’en France au moins, on en finisse avec ceux qui nous ont mis dans le mur.

Débat des primaires socialistes : éclairage sur le nucléaire

Le débat d’hier soir a traité la question du nucléaire de façon un peu plus saillante que le reste. Comme c’est une question qu’à titre personnel j’ai travaillé avec mes camarades sociaux-démocrates depuis plusieurs années, je donne ici quelques éléments de réflexion et de choix.

Sortir du nucléaire ? par LCP

Tout d’abord, il faut constater que le corpus idéologique du PS a fondamentalement évolué sur la question écologique, que ce n’est plus un sujet subalterne et aussi que notre vision des choses n’est pas celle des écologistes. Nous avons une approche propre, qui ne conçoit pas la nature d’un point de vue « romantique ». D’ailleurs, le terme même de « nature » est à mon sens inapproprié pour le débat politique.

Par rapport à ce problème, nous devons considérer d’un côté les écosystèmes et de l’autre la société des hommes. Ces deux éléments s’imbriquent, la société des hommes ne peut avoir d’avenir dans des écosystèmes dégradés, mais dans tous les cas, nous plaçons l’homme au cœur de notre idéologie, de nos réflexions, de nos décisions. Nous voulons engager la France dans une démarche de développement durable, ce terme impliquant à la fois une prise en compte des écosystèmes et des paramètres économiques, sociaux et sociétaux de nos sociétés.

A contrario, les écologistes prônant la décroissance mettent d’abord en avant la « nature » puis engage la société dans un processus malthusien. C’est très différent de notre approche puisque nous acceptons d’agir sur les écosystèmes, de les modifier, du moment que ces actions préservent l’avenir à la fois de ces écosystèmes et des sociétés humaines. Nous travaillons pour le bonheur d’hommes et de femmes libres, émancipés, maîtres de leur destin.

C’est à partir de cet éclairage qu’il faut comprendre notre orientation nucléaire. François Hollande fixe un cap de sortie du nucléaire car cette technologie pose des problèmes de sécurité et a potentiellement un impact très fort sur nos écosystèmes (ceux qui ont oublié Tchernobyl ont eu la mémoire rafraîchie avec Fukushima). Cependant, cette sortie du nucléaire doit être faite en gardant à l’esprit l’intérêt des citoyens qui est de façon immédiate d’avoir de l’énergie, puis de diminuer l’empreinte carbone de nos sociétés, puis de passer à des énergies plus satisfaisantes pour les écosystèmes. Ces différents aspects pouvant d’ailleurs être traités de façon complémentaire. Par ailleurs, nous sommes sociaux-démocrates et la négociation est notre outil de travail. Nous fixons donc un cap, nous mettons sur la table les besoins (le besoin énergétique augmente, le parc de production vieillit, certaines énergies deviennent obsolètes, certaines technologies changent la donne), et à chaque étape nous voulons engager une discussion, ferme mais ouverte, pour trouver la meilleure solution. Certains ont une vision plus dirigiste et étatiste, les sociaux-démocrates privilégient des choix plus concertés et consensuels.

Flamanville est un excellent exemple. Une nouvelle technologie arrive. Que vaut-elle ? C’est une technologie nucléaire et nous voulons en sortir : si on ajoute une centrale alors pour progresser sur la voie de sortie du nucléarie, il faut en fermer au moins deux (Fessenheim et Chinon sont de bons candidats pour cela). Est-ce que cela a un sens ? Comme on ne comblera pas le déficit de production d’énergie, par quoi complète-t-on ? Des éoliennes ? Des hydroliennes ? Du solaire ? Des économies d’énergie ? De l’intelligence dans la consommation ? Le débat est ouvert, menons-le sereinement et reprenons-le à chaque étape.

La voie est claire : on veut sortir d’une filière dangereuse et impactant trop les écosystèmes. Les outils sont clairs : on affiche les buts, les contraintes, et on négocie les choix en cherchant le consensus, ce qui n’empêche pas d’être ferme sur la nécessité d’atteindre les buts. A chacun de voir s’il est d’accord ou pas avec cette approche, c’est la notre, et François Hollande l’incarne très bien dans cette primaire.


Textes de réflexion :

 

Les primaires socialistes en Iroise

 


Primaires Citoyennes: mode d’emploi par PartiSocialiste
Le temps passe vite et nous sommes à moins d’un mois du premier tour des primaires socialistes. Il est temps de faire le point et de donner quelques informations à ceux qui jusqu’ici ont regardé les choses d’un peu loin.

D’abord, rappelons qui sont les candidats (sources : http://www.lesprimairescitoyennes.fr/).

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  • Arnaud MontebourgArnaud Montebourg

    La nouvelle France

    La candidature d’Arnaud Montebourg est celle de la transformation de la gauche.

  • Martine AubryMartine Aubry

    «Pour sortir de la crise»

    Martine Aubry propose mardi, dans une tribune publiée dans Les Echos, des solutions pour sortir de la crise. Elle préconise notamment la création d’une Lire la suite

  • Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet

    Discours de Seignosse

    Discours de clôture de l’université d’été du PRG à Seignosse le 4 septembre 2011.

Qui peut voter et où ?

Vous pouvez voter si vous êtes inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010 ou si vous êtes membre du PS. Dans tous les cas, il faudra signer « l’engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche » et de s’acquitter d’une participation au frais d’organisation de 1 € minimum (vous pourrez donner plus, jusqu’à 150 € en liquide ou 7500 en chèque – dans le cas du paiement par chèque vous recevrez ultérieurement un recipicé de dépôt) .

Tous les bureaux de votes habituels ne seront pas ouverts. En Iroise (3ème circonscription du Finistère), les bureaux de vote seront dans les villes de :

  • Molène
  • Plabennec
  • Plouarzel
  • Ploudalmézeau
  • Plougonvelin
  • Ploumoguer
  • Plourin
  • Plouzané (2 bureaux)
  • Porspoder
  • Saint-Pabu
  • Saint-Renan
  • Trébabu
  • Tréouergat

Vous pouvez retrouver votre bureau de vote en le recherchant sur le site des primaires citoyennes.

Participation

Ces primaires peuvent également être pour vous l’occasion de vous impliquer dans la vie républicaine : si vous voulez participer à la tenue du bureau de vote, vous serez les bienvenus !

De même si vous aimeriez changer la politique de l’intérieur mais que vous voulez en discuter avant, laissez-nous un commentaire. Le PS essaie d’améliorer les procédures démocratique, à vous de nous aider à changer la politique !

Que feriez-vous pour que la politique change ?

La grosse blague de Robert Bourgi accusant Jacques Chirac et surtout Dominique de Villepin (puique lui est dans la course pour 2012) d’avoir reçu de l’argent de la FrançAfrique me paraît aussi pathétique que les diverses réactions qui l’accompagnent.

Que de réactions étonnées de personnes tombées de l’arbre en entendant ces accusations ! Toujours est-il qu’à l’arrivée, cela m’exaspère. Je ne m’apesantirai pas sur le fond et je vous renvoie à ces extraits du film de Patrick Benquet programmé les 9 et 16 décembre 2010 dans « Infrarouge » sur France 2 :



FRANÇAFRIQUE – Extrait 1

Extrait – FRANÇAFRIQUE (O.Bongo et les… par Phares-Balises

Alors oui, il y a très probablement des planches bien pourries dans le bateau qui relie la France à l’Afrique. Mais si on a une idée assez précise du mal, qu’est-ce que vous, citoyens, êtes prêts à faire pour changer les choses ?

Le citoyen lambda n’a a sa disposition que son vote, mais êtes-vous prêts à vous en servir ? Quels éléments permettraient-ils de changer le personnel politique ? Êtes-vous prêts à agir ? Je n’ai sais rien, je n’en suis pas sûr alors j’ai réfléchi à quelques questions qui pourraient éclairer les choses pour les législatives de 2012 (j’ai pris la fonction de député car c’est une fonction plus « ouverte » que celle de président).

Merci d’avance à ceux qui voudront bien y répondre.


Pour que les choses changent et en imaginant que vous allez voter dans une circonscription où vous ne connaissez personne et que l’on vous propose de choisir le profil des candidats…

Si vous avez d’autres critères, n’hésitez pas à les mettre en commentaire. Je publierai les résultats du sondage dans quelques temps.

Education : un petit film remarquablement iconoclaste

Voici un film américain (traduit en français) qui donne un éclairage du formatage de nos modes d’éducation scolaire. L’expérience du trombone est particulièrement instructive et rejoint nombre de tests d’économie comportementale.

A visionner, à méditer…

Nucléaire, éolien et gaz, le défi énergétique : illustration en Iroise (Bretagne)

Dans mon texte des défis, j’avais mis en avant quatre obstacles majeurs à traiter pour les politiques d’avenir de la France  :

  • la rupture climatique et ses conséquences écologiques (dont j’ai traité un aspect concret avec mon post sur les algues vertes en Bretagne)
  • la bascule démographique
  • la dématérialisation numérique de nos sociétés(c) creative commons : Otourly
  • et enfin la rupture énergétique.

C’est une illustration concrète de ce dernier point que je voudrais aborder dans cet article, en prenant pour illustration l’Iroise (où j’habite). Pour ceux qui localisent mal ce pays breton, c’est le bout de la pointe nord du trident Breton (là où se trouve d’ailleurs la pointe la plus à l’ouest de la France continentale, qui n’est pas la pointe du Raz comme on le croit trop souvent, mais le cap Corsen).

La Bretagne dans son ensemble et l’Iroise en particulier, illustrent très bien les ambiguïtés et incohérences des choix énergétiques Français.

De part sa situation géographique, l’Iroise, comme la Bretagne, est déficitaire en énergie et sa situation en bout de ligne fragilise la distribution, à tel point qu’il n’est pas exceptionnel d’avoir une ou deux coupures de courant dans l’année. Et à chaque pointe de consommation réapparaît le spectre de la coupure de délestage. Comme les prévisions de consommation sont plutôt largement à la hausse (imaginez ce qui se passera lorsque chacun rentrant chez lui entre 18h et 19h avec sa voiture tout électrique et la branchera pour la recharger…), la question de construire des générateurs se posent avec force.

On le sait, l’énergie en France est d’abord nucléaire. La Bretagne a deux singularités concernant ce mode de production : Brennilis et Plogoff. Brennilis nous instruit sur la difficulté à démanteler une centrale nucléaire (le nucléaire ne pose que deux petits problèmes : on ne sait pas quoi faire lorsque cela explose, pas plus qu’on ne sait gérer correctement les déchets). Quant à Plogoff, cela montre le rejet et la peur, plus ou moins rationnels, que représente culturellement le nucléaire.

Pour les sociaux-démocrates, le nucléaire est tout à la fois la seule solution actuelle pour produire à grande échelle l’énergie qui nous est indispensable, et une solution technologique dont il est souhaitable de sortir, mais selon une démarche rationnelle qui prend en compte aussi bien les aspects de sécurité, économique, et sociaux. Fermer les centrales sans rien proposer qui soit au minimum équivalent est une tartufferie, continuer sur le tout nucléaire inacceptable. La démarche proposée est que pour chaque centrale que l’on serait amené à construire parce que c’est nécessaire, on en ferme au moins autant en fermant les plus dangereuses (Chinon, Fessenheim par exemple au démarrage de Flamanville), et que l’énergie supplémentaire manquante soit produite par des moyens complémentaires (éolien, hydrolien, …). Ouvrons à chaque étape une négociation : ce dont on a besoin et ce qui peut permettre de répondre à ces besoins. Ce processus aboutira plus ou moins rapidement à la disparition complète du nucléaire en fonction des meilleures solutions à une époque donnée et des efforts communs que chacun consentira à faire.

La notion d’effort commun n’est pas un vain mot et c’est peut-être la principale difficulté. En matière d’énergie, chacun est prompt à exiger de consommer sans restriction, et tout aussi prompt à refuser de produire près de chez lui de quelque façon que ce soit. On pourrait croire que la production d’énergie par éolienne est plébiscité dans une région qui a refusé avec tant de fougue le nucléaire. Hélas, le champ d’éoliennes que j’aperçois de ma fenêtre rencontre son lot d’opposants, avec des arguments qui tiennent parfois plus du fantasme que d’autre chose. Si les éoliennes dans les champs posent problèmes, alors construisons-les en mer. Mais là aussi, des collectifs contestent immédiatement les projets d’implantation. Soit, construisons alors une centrale classique au gaz. Patatras, un nouveau comité anti-centrale au gaz se met en place.

Non à une Centrale Gaz/Fuel à Guipavas

Reste donc les efforts d’économie et de production domestique. Hélas, si on peut espérer à terme équilibrer les besoins des foyers, cela n’est absolument pas suffisant pour les entreprises, même lorsque la plupart sont des TPE/PME comme en Iroise. Que dire alors des bassins industriels lourds ?
On sait produire toute l’énergie nécessaire, on sait même en produire une bonne partie d’une façon qui respecte les écosystèmes. Mais quel que soit le mode de production, l’obstacle principal est l’acceptation locale. Nous sommes dans un système où le citoyen se sent systématiquement agressé lorsqu’il s’agit de construire une centrale. Or on peut facilement deviner que cette opposition n’est pas forcément rationnellement fondée, et qu’il est possible que cette opposition soit plus le résultat d’une approche qui donne le sentiment que l’on imposera une solution coûte que coûte, fruit d’une erreur de méthode, fruit d’une incompréhension, peut-être aussi d’une administration d’État qui apparaît trop arrogante.

Je n’approuve pas cette opposition systématique, pas plus que je n’approuve les passages en force. Face à un problème objectif d’une consommation électrique qui n’est pas satisfaite par une production suffisante, il me semble possible de trouver des solutions sans déclencher à chaque fois une guerre picrocholine.