Le 4 janvier 2012, Brest a accueilli une conférence débat avec I. Frachon et M. Touraine. Voici la vidéo :
Brêve de campagne (législative) : Marguerite Lamour appelle à voter PS !
… du moins a-t-elle adopté notre discours et nos idées, ce qui est un premier pas fondateur !
Extrait de ses vœux :
«
Je terminerai mon propos en citant cette formule de Jean Jaurès.
Il ne faut avoir aucun regret pour le passe, aucun remord pour le présent et une confiance inébranlable dans l’avenir . Puissions nous chacun nous inspirer.
Bonne année 2012 à tous.
Bloavez mad d’an oll.
Marguerite LAMOUR
Député du Finistère
Maire de PLOUDALMEZEAU »
Citoyens de la troisième circonscription du Finistère, votez donc Jean Jaurès aux législatives de 2012 comme Maguerite Lamour vous le demande, et en attendant, rejoignez-nous sur notre réseau social :
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Économie : s’indigner certes, mais agir surtout
Le texte ci-dessous est le résumé d’un texte plus long que vous trouverez en [ cliquant ici ].
Bonne lecture (et que ceux qui le souhaitent n’hésitent pas à venir discuter sur facebook).
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Sauve-qui-peut
L’idéologie communiste a touché son terme avec l’effondrement du mur de Berlin. L’idéologie purement libérale a touché le sien avec l’effondrement de Lehman Brothers. Depuis les décideurs politiques ou économiques s’agitent en tous sens à la recherche d’un nouveau phare capable de les guider dans leurs décisions. La tentation du replis sur soi est-elle la solution ? Comment se guérir du dysfonctionnement de l’outil financier sans entraîner un effondrement total du système ? Comment restaurer la justice en punissant sans vindicte ceux qui ont eu un comportement délibérément pathogène voire délictueux vis-à-vis des peuples ?
Et in fine, quelles seront les bases d’une nouvelle économie au service des peuples, une économie à même de prendre en compte les défis climatiques, énergétiques, numériques et socio-démographiques ?
Protection ou protectionnisme ?
Personne ne peut construire quelque chose à long terme dans une anxiété et une peur constante du lendemain. Nous devons être rassurés sur la capacité de nous relever en cas d’erreur ou de chute. Aujourd’hui, les citoyens sont mis dans la situation de funambules accrochés à un fil usé dont la rupture ne fait guère de doute. Sous eux l’inconnu.
Il ne fait guère de doute non plus que nous ne pouvons pas à court terme garantir un niveau de protection au niveau de ce que nous avons pu avoir il y a dix ans.
Je crois que nous pouvons remplacer une partie de l’argent que nous n’avons plus par des systèmes de solidarité directe qui ont largement montré leur valeur en d’autres temps. C’est déjà ce que font nombre d’associations et, en attendant de recouvrer son autonomie, l’État doit acter de son indigence et utiliser les moyens qui lui restent pour faciliter et contrôler l’organisation locale de la protection de tous.
De manière plus globale, certains plaident pour la ghettoïsation de notre économie. Cette pensée est issue d’un ancrage dans un monde où la frontière était physique et tangible, où ce que l’on produisait était d’abord matériel. Mais aujourd’hui, les NTIC ont remplacé les frontières géographiques par des frontières linguistiques ou technologies. Ces mêmes moyens de communication apportent des services marchands et la possibilité d’acquérir où bon nous semble sur la planète les biens que l’ont veut. Monter des frontières douanières avait un sens dans l’ancien monde non connecté, pas dans le nôtre.
Les règles d’une nouvelle économie
Si une nouvelle économie devait nous sortir de notre situation, peut-on en tracer quelques contours qui permettent au moins de réfléchir de façon nouvelle (désolé, je n’ai pas la prétention de pouvoir donner la solution à nos problèmes).
Des briques de qualités à faible coût
La première idée est de chercher les briques de base qui servent à construire cette économie et de contrôler au maximum leur coût et leur qualité. A minima, ces briques me semblent être :
- l’énergie
- l’information
- les moyens permettant d’échanger les biens et services (en simplifié l’argent).
L’état doit donc agir et être en mesure de garantir que ces éléments seront toujours abondants et libres d’accès au tarif le plus bas possible. Des nationalisations sont nécessaires. Hors de ces éléments, la production et le commerce de biens et de services doivent se développer au sein d’un marché libre mais aux règles clairement établies et équitables.
Une économie associant biens, services et numérique
La deuxième idée part d’un double constat.
Le prix des biens physiques a décru de façon fantastique grâce aux caractéristiques du commerce mondialisé.
Le deuxième constat est qu’en économie numérique ce processus de baisse des coûts s’accentue jusqu’à introduire une entrée de gamme totalement et réellement gratuite (modèle dit freemium).
Ce double constat état fait, il est possible de construire une deuxième règle : l’économie que nous devons construire doit être une économie qui associe un ou plusieurs biens matériels à un service, le tout étant fortement lié à des mécanismes d’économie numérique (dont le freemium). Ce modèle économique a été baptisé « économie quaternaire » par Michèle Debonneuil je l’étends un peu ici en y accrochant des mécanismes d’économie numérique.
Une telle économie présente de très gros avantages :
- elle continue d’utiliser les bénéfices apportés par la mondialisation, à savoir produire des biens de consommation à bas coût
- elle associe des éléments non délocalisables à valeur ajoutée, à savoir la production de services
- si en plus on réussit à introduire une entrée gratuite avec un modèle freemium, alors c’est l’économie marchande elle-même qui gère directement le problème de la pauvreté d’une partie de la société.
Faisabilité
La réalisation de la première règle ne dépend que de la volonté politique. La réalisation de la seconde est plus complexe car elle nécessite la participation d’entrepreneurs dont la culture est pour la grande majorité très éloignée d’un tel univers. Il en est de-même d’ailleurs pour la majorité des politiques.
Nous devons entrer dans un nouveau monde avec de nouvelles règles qui ne sont pas celles de l’ancien monde. C’est une opération intellectuellement et opérationnellement complexe, ce n’est ni naturel ni inné, cela s’apprend et doit être accompagné.
Conclusion
Il faut acter de la mort des modèles économiques et sociaux qui ont prévalu jusqu’au début de ce troisième millénaire.
Il est nécessaire et impératif que les États répondent au besoin de sécurité et de protection économique et sociale des citoyens mais, au moins temporairement suite à la faillite de l’ancien système financier, il faut réorganiser le système actuel vers plus de solidarité et d’entre-aide directe et moins d’allocation financière. L’État doit jouer un rôle plein et entier dans ce nouveau système et ne pas se retrancher derrière la charité privée.
Le recours au protectionnisme ou au malthusianisme économique n’a pas de sens.
Une nouvelle économie numérique peut être bâtie en alliant le volontarisme étatique et l’esprit entrepreneurial privé. Cette économie doit s’appuyer sur des briques fondamentales dont la qualité est garantie par le service public et le coût le plus faible possible : énergie, information et système financier.
Cette nouvelles économie numérique associe des biens à bas coût à des services à valeur ajoutée, le tout rendu cohérent et économiquement viable grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Le passage à une telle économie doit être accéléré en déployant un plan d’alphabétisation numérique ambitieux.
Réserve fédérale US : un casse contre la démocratie de… 7770 milliards de dollars !
Le 28 novembre dernier, l’agence Bloomberg a publié un article qui aurait dû avoir un retentissement cataclysmique. Le silence qui s’en est en fait suivi est fort instructif…
Les faits.
Dans cet article Bloomberg révélait qu’à côté du plan Paulson officiel de la Fed (700 milliard de $), la banque centrale américaine ( la Fed) avaient mis en œuvre entre 2007 et 2009 un second plan hors de toutes procédures et de tous contrôles démocratiques. Ce second plan s’élève à 7 770 milliards de $US ! Pour donner un ordre d’idée, la dette publique de la France est de l’ordre de 2300 milliards de $.
L’information n’a pu être trouvée puis révélée qu’à l’issue d’un procès intenté par Bloomberg et Fox news contre la Fed et Clearing House (lobbyistes bancaires) pour obtenir la publication des comptes de ce plan jusque là secret.
Les principaux bénéficiaires de ce plan sont six des plus grosses banques américaines qui ont reçu 460 milliards de dollars de prêts de la Réserve fédérale (qui représente à peu près trois fois ce qui leur ont été versés avec par le plan Paulson) à un taux extraordinairement avantageux (0.01%).
L’analyse.
Depuis le printemps, la finance mondiale pilonne les États Européens, aidée en cela par la nouvelle gouvernance du FMI, l’impéritie coupable des gouvernements et le manque « d’impertinence » des médias. Il est vrai qu’aux États Unis Bloomberg et Fox ont dû aller jusqu’au procès pour faire leur enquête, mais ils ont eu le courage de faire leur job. On attend des médias français en particulier, qu’ils s’émancipent, osent, contestent au nom de la vérité, au nom de la démocratie.
À la lumière de l’affaire Fed, il apparaît clairement que ce pilonnage n’est qu’une opération de déstabilisation destinée à laisser aux EU le temps de les sauver du naufrage financier.
À la lumière de ces révélations, il apparaît clairement qu’une partie au moins du système financier ne tient plus que par des négociations d’arrière-court. En conséquence, la nationalisation des sociétés qui ont le plus fauté ou sont les plus fragiles, doit être actée dans les statuts puisqu’à l’évidence elle l’est dans les faits !
Il faut accepter d’annuler les remboursements des dettes des états les plus fragiles pour les 2 ou 3 années à venir.
Il faut accepter de ré-échelonner la dette des états solvables mais en difficulté.
Il faut accepter que les banques centrales des états reprennent le total contrôle de création monétaire et le rachat de créances.
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sources :
Petit instant pédagogique : dette et inflation
Voici trois petits films (d’origines très différentes) expliquant de façon simple quelques aspects des problèmes économiques actuels.
Le ton n’est pas neutre, mais les démarches sont intéressantes.
L’inflation :
L’inflation pour les nuls par la BCE par Dalz
La crise de la dette :
sources : azyx1986
La dette publique :
sources: MrQuelquesMinutes
François Hollande : französisch Freund des deutschen Volkes
Le discours de François Hollande à Berlin le 5 décembre illustre avec force la générosité et l’ampleur de la vision de l’amitié franco-allemande, à mille lieues des gesticulations de l’opérette sarkozyste.
La synthèse :
François Hollande au congrès du SPD à Berlin par PartiSocialiste
Le discours complet :
François Hollande au congrès du SPD par PartiSocialiste
Verbatim :
Chers amis, chers camarades,
Je suis conscient de l´honneur que vous me faites en m´invitant à votre congrès. Je remercie Sigmar Gabriel d´en avoir pris l´initiative et je vous salue fraternellement.
Je viens devant vous comme socialiste, j´ai été pendant 10 ans le premier dirigeant de mon parti. Mais je viens devant vous désormais comme candidat à la présidence de la République francaise, conscient des responsabilités qui sont les miennes, dans un moment d´une considérable gravité pour l´euro et pour l´Europe.
Comme socialiste je veux rappeler l´amitié entre nos deux partis depuis le belle relation qu´entretenaient deux hommes d´Etat exceptionnels, Willy Brandt et Francois Mitterrand. Amitié qui n´a cessé de se poursuivre et de s´enrichir au sein du Parti socialiste européen et dans nos relations bilatérales. Et c´est encore le cas aujourd´hui, aussi bien entre Martine Aubry et Sigmar Gabriel qu´entre nos deux groupes parlementaires avec Franck Walter Steinmeier et Jean Marc Ayrault, ici présent.
Nous avons à proposer ensemble l´alternative. Nous avons à changer le centre de gravité de l´Europe. Le ramener davantage vers la gauche.
Comme candidat à la plus haute fonction de mon pays je veux affirmer devant vous, et à travers vous à tous les allemands, la force que j´accorde au lien entre nos deux Etats.
Au-delà des gouvernements et des majorités qui se sont succédés dans nos deux pays depuis 1945, l´Allemagne et la France ont été capables de dépasser les blessures de l´Histoire et les douleurs des affrontements meurtriers pour donner l´exemple de la réconciliation et de la paix. Le traité de l´Elysée signé en janvier 1963 par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle fonde encore les rapports entre nos deux nations.
Mieux que cela, nos deux pays ont puissamment contribué à l´édification de l´Europe. Ils en ont été les moteurs. A chaque étape, ils ont montré la voie, sans dominer, sans obliger, sans contraindre. C´est ainsi que fut bâti le marché commun, puis le grand marché et la monnaie unique. C´est ainsi qu´a été possible, après la chute du mur de Berlin, l´unification de l´Allemagne et l´élargissement de l´Europe.
Je pense aux grands bâtisseurs de notre Europe issus de nos rangs, qui ont fait l´Histoire : Helmut Schmidt, , de notre côté Francois Mitterrand, Jacques Delors. Je n´oublie pas que cette grande aventure dépasse les clivages politiques et que des conservateurs ont pu y jouer leur rôle. Je pense notamment à Helmut Kohl.
Cette amitié franco-allemande nous l´avons toujours voulue dans l´égalité et le respect. Non pas dans l´imitation, la copie, mais dans la reconnaissance de nos atouts mutuels. Non pas dans le déséquilibre mais dans la poursuite d´une ambition commune. Non pas dans la méfiance mais dans la franchise.
C´est ainsi que cette amitié a pu se perpétuer par delà les sensibilités politiques, les frontières partisanes et les caractères parfois tumultueux de nos dirigeants respectifs. Et j´entends bien, si les Français en mai prochain m´en donnent la responsabilité, préserver et même renforcer ce partenariat au service de l´Europe.
Elle requiert confiance et constance. L´Europe pour avancer a besoin d´une relation franco-allemande équilibrée. Elle doit être sans exclusive et banir tout directoire, doit pouvoir constituer la force d´entraînement. Nos deux pays représentent la moitié de la production de la zone euro et le tiers de la population de l´Union.
Nous pouvons avoir des différends. Car nous avons nos traditions. Je sais combien la lutte contre l´inflation est primordiale ici. Vous connaissez notre préoccupation en France à l´égard du chômage. Vous avez fait des réformes importantes ici en Allemagne. En France elles ont trop tardé. Mais nous sommes conscients qu´aucun pays n´a de lecons à donner à l´autre et que l´isolement ou l´entêtement seraient la pire attitude. Nous avons besoin d´un compromis dynamique.
Car l´Europe et d´abord la zone euro affrontent une situation exceptionnelle. Confrontée à la défaillance de la Grèce il y a dix huit mois, elle s´est montrée incapable de réagir avec rapidité et efficacité à la pression des marchés.
Chaque sommet européen a été conclu par des communiqués de victoire, à chaque fois démentis quelques jours plus tard par les doutes des places financières.
Les instruments qui ont été introduits, notamment le Fonds européen de stabilisation financière, sont apparus insuffisants et tardifs. Les euro-bonds ont été écartés. Les gouvernements de nos deux pays portent une responsabilité dans ces atermoiements, ces frilosités, ces hésitations. Le résultat est que la spéculation, loin de fléchir, s´est amplifiée. D´où la tentation de la fuite en avant. Les uns appelant à un recours plus direct de la Banque centrale européenne pour l´achat des dettes souveraines. Les autres à une révision des traités pour mettre de la discipline dans les politiques budgétaires. Avec l´idée d´un troc pour trouver un improbable et inavouable arrangement.
Cette fuite en avant est périlleuse. Pour plusieurs raisons, d´abord parce que l´élaboration d´un nouveau traité prendra du temps. Des mois pour le négocier. Des mois pour le faire ratifier. Durant cette longue période, les marchés seront toujours ouverts et n´attendront pas la conclusion de nos travaux. Parce que des transferts de souveraineté sur l´acte essentiel d´un parlement – le vote du budget – et l´éventuelle censure de la Cour de Justice des Communautés européennes accentuera la crainte d´une dépossession démocratique que bien des peuples n´acceptent plus.
Enfin parce que l´Europe ne peut se réduire à une organisation de l´austérité alors que le chômage progresse et que la récession menace.
C´est maintenant qu´il faut agir. Car la crise de l´euro si elle se propage risque de tout emporter. Ce sont de grandes économies qui sont désormais exposées : l´Espagne, l´Italie. Le début de l´année 2012 va correspondre à une levée de nombreux emprunts dont nul ne sait s´ils trouveront preneurs et à quels taux d´intérêt. Le système bancaire n´a plus confiance en lui-même. Les agences de notation sont une menace permanente. Bref, il y a urgence. L´euro est notre patrimoine commun. Il est bien plus que notre monnaie. Il nous lie les uns aux autres. Il nous assure la stabilité et nous protége.
Nous ne pouvons pas prendre le risque de l´éclatement. Ce serait une régression au détriment de chacun de nos Etats membres. Il n´y aurait que des perdants, aucun vainqueur, sauf ceux qui loin d´ici n´ont jamais voulu de l´euro. Ce serait l´effacement de l´Europe.
Alors il faut se donner immédiatement les moyens d´en finir avec cette crise de la zone euro.
C’est pourquoi je propose un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.
Sans responsabilité budgétaire, il n’y aura pas de sortie de crise. Et ici devant vous, comme devant les Français, je tiens un discours de vérité. Je réduirai les déficits en France: 3% du PIB de déficit budgétaire en 2013, l’équilibre en 2017. Nous maîtriserons ainsi la dette publique. Et nous en terminerons avec les politiques d´allégements fiscaux qui ont été aussi injustes socialement qu´inefficaces économiquement.
Il nous faut aussi une autre gouvernance de la zone euro. Elle ne peut se limiter à quelques réunions de chefs d’Etat et de gouvernement. Elle devra comporter un véritable pilotage des politiques économiques dans la zone euro.
Nous devons aussi créer les conditions de la croissance. Le budget de l’Union européenne, les interventions de la Banque Européenne d´Investissement et un dispositif d’euro-obligations pour des grands projets doivent permettre de développer de nouvelles activités et l’emploi dans l’industrie, les infrastructures et notamment la conversion écologique ou les nouvelles technologies.
Le pacte que je propose comporte quatre évolutions décisives:
1. Le fonds européen de stabilité financière doit être beaucoup plus fortement doté pour être à la hauteur des enjeux et désarmer durablement la spéculation. Il doit pouvoir travailler avec la Banque centrale européenne et se refinancer auprès d’elle.
2. La Banque Centrale Européenne doit pleinement jouer son rôle. Je respecte son indépendance, je la voudrais plus attentive à la situation de notre économie réelle, je souhaite qu´elle puisse élargir son rôle de prêteur et intervenir de facon mesurée contre la spéculation dans le cadre de ses actuels statuts.
3. La taxe sur les transactions financières doit être introduite sans délai. Elle réduira la volatilité des capitaux et permettra de dégager une ressource précieuse pour le budget européen.
4. La dette européenne doit être partiellement mutualisée par la mise en place d’euro-obligations.
Chers amis, chers camarades, je suis convaincu que rien ne peut se faire, que rien ne se fera sans la démocratie. Je sais que c’est une préoccupation commune à nos deux pays, chacun avec ses modes d’organisation propre. Le renforcement des contrôles démocratiques en Europe est indissociable d’un renforcement de l’action commune. Je veux saluer le rôle du Parlement et le travail de notre ami et futur Président Martin Schultz.
Autant j´accepte une vigilance sur les budgets nationaux à l´égard des Etats qui ne respectent pas leurs engagements, autant je refuse qu´une instance judiciaire décide à la place des Parlements. Je partage les craintes de votre grand philosophe Jurgen Habermas devant le fossé qui s´élargit entre les citoyens et une élite dirigeante. Il a recours à propos de la gouvernance européenne actuelle le terme de « post-démocratie ».
Or, là où la démocratie régresse, où la politique recule, c´est le marché qui avance.
Au-delà de l´urgence, nous devons définir ensemble le projet européen pour la prochaine décennie.
Ce ne peut être simplement une union budgétaire qui, après l´union monétaire, doit être un moyen et non une fin.
Ce que je propose ce n´est pas un fédéralisme de marchés mais un fédéralisme de projets.
L´Europe c´est une somme de volontés pour affronter les défis globaux. Avant hier c´était la paix, hier c´était l´élargissement, aujourd´hui c´est l´investissement dans la connaissance, les nouvelles technologies, la lutte contre le réchauffement climatique, la croissance verte. Une véritable politique commune de l´énergie pourrait trouver sa place dans une Communauté européenne de l´énergie refondée.
La vision que nous devons offrir de notre continent c´est de rester la première puissance économique du monde grâce à l´excellence de nos productions, de nos formations et de nos modes de vie.
Ce qui doit conduire à porter ensemble de nouveaux projets industriels et de nouvelles ambitions en matière d´enseignement supérieur et de recherche. Car depuis Galileo aucune nouvelle frontière technologique n´a été repoussée par l´Europe. Et les générations futures – la jeunesse – doivent être nos grandes priorités.
Le fédéralisme des projets pour la prochaine décennie ne réussira qu´à plusieurs conditions :
• de nouvelles ressources : taxes européennes (contribution carbone), emprunts d´avenir (euro-obligations),
• une simplification des structures de décision dans le cadre des coopérations renforcées ; l´Europe d´avant-garde,
• une régulation financière efficace,
• une harmonisation sociale et fiscale,
• une démocratisation plus forte de l´Europe.
Voilà l´Europe de demain : claire dans ses objectifs, démocratique dans son fonctionnement, mobilisatrice dans ses engagements.
C´est sur ces bases que je vous propose de travailler ensemble à une alternative.
C´est sur ces bases que j´entends engager dès le lendemain de mon élection, si les Français en décident ainsi, la discussion avec les représentants du peuple allemand au-delà des attaches partisanes.
Je veux conclure en revenant à l´amitié franco-allemande. En 2013, sera célébré le 50e anniversaire du Traité de l’Elysée. Ce doit être l´occasion d´enrichir notre lien. Je veux en donner quelques illustrations:
• la jeunesse, avec l’accélération de la mise en place du service civique franco-allemand et la création en partenariat avec l’université franco-allemande d’un Office franco-allemand de la recherche ;
• notre sécurité commune, avec la mise en place d’un état-major pour coordonner les opérations menées dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense ;
• la politique industrielle avec la mise sur pied d’un fonds industriel franco-allemand destiné à faciliter la création de pôles industriels communs, entre autres dans le secteur des transports et de l’environnement.
Je veux rebâtir une alliance forte avec l’Allemagne, fruit d’un rapport entre partenaires égaux, pour porter une vision commune de la réponse à la crise et de l’avenir de l’Europe, face à un monde en mutation. C’est ce que les citoyens, les salariés, les ouvriers, les agriculteurs de nos deux pays attendent. Nous devons répondre à leur aspiration à davantage de protection face aux dégâts de la mondialisation.
En France et en Allemagne nous allons connaître dans les 18 prochains mois des rendez vous électoraux majeurs. Si nous réussissons – nous les socialistes et les sociaux démocrates – à l´emporter dans nos pays respectifs, c´est le cœur de l´Europe qui s´en trouve modifié
Nous pourrons alors travailler dans le sens de nos idées : la croissance, l´emploi, la formation, le développement durable, la justice sociale.
Et c´est un nouveau cycle que nous pourrons ouvrir. Alors travaillons ensemble, dès à présent, unifions nos positions, portons ensemble des propositions. Notre cohésion, notre solidarité, seront sources de confiance et d´espoir.
Et comme je suis le premier à rencontrer le suffrage universel, en mai prochain, je ferai tout pour poser le premier acte en attendant que vous ne posiez le second en septembre 2013.
Peplum contre Fin du monde
J’ai relevé deux évènements marquants cette semaine. L’un est d’importance planétaire, l’autre ressemble fort à un montage de mauvais film.
Le fait qui me semble le plus important, c’est le nouveau rapport du GIEC dont le niveau de constat alarmiste s’est élevé d’un cran. Jusqu’ici, nous pouvions espérer limiter la casse climatique par une gestion rigoureuse de nos émissions de gaz à effet de sert. Il n’en sera rien et la limite d’une élévation moyenne de température de 2°C ne tient plus, nous nous dirigeons droit vers 4°C. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Voici quelques vidéos extraits d’une émission de ARTE en août 2008 :
Vu son importance, cette nouvelle aura dû faire la une de tous les médias et devenir rapidement le sujet dont les politiques devaient débattre. Le PS a sur le sujet une position qui n’est pas celle de la droite mais qui n’est pas non plus celle des écologistes. Nous pouvons et nous devons agir directement sur le climat et pas seulement nous contenter de « moins polluer » et de laisser faire mère nature. Mais qui l’a entendu ?
Au lieu de cela, nous avons eu droit à un mauvais show qui aurait pu être issu d’un péplum de Cinnecita. Nicolas Sarkozy à Toulon voulait que revienne à nos mémoires ce qu’il considère comme un grand discours, celui de 2008 où il dénonçait urbi et orbi l’inanité de la finance mondiale. Depuis, infiniment plus d’eau que de décisions utiles ont coulé sous les ponts et le mauvais remake sur fond de campagne électorale qui s’annonce aura au mieux convaincu les lecteurs du Figaro, et encore ce n’est pas sûr.
Pendant du discours sakozyste, Angela Merkel est elle aussi montée à la tribune. Le message n’est pas exactement le même mais essaie globalement d’aller dans le même sens. Ce qui diffère le plus, c’est la position relative des deux dirigeants. D’un côte le président de la « bonne et de la mauvaise dette » qui a échoué sur absolument tout ce qu’il a entrepris au point de se renier et de devoir annuler des lois qu’il avait présentées comme irréversibles, de l’autre une dirigeante qui ne recueille pas forcément un soutien sans faille dans son pays, mais qui a au moins à son actif un pays dont la solidité économique lui permet d’avoir le verbe haut et d’imposer ses vues. Dire qu’en 2000 avec le gouvernement socialiste la situation était exactement inverse ! Le procès en impérialisme version néo-bismarkisme est cependant tout à fait excessif à mon sens. Contrairement à la situation de Napoléon III avec qui Nicolas Sarkozy fait écho aujourd’hui, il n’y a pas de piège de l’Allemagne pour assoir sa domination. Nous sommes faibles et l’Allemagne forte parce que depuis 10 ans ils ont fait de bons choix (merci d’ailleurs aux sociaux démocrates de Schröder) et nous de mauvais (aucun merci à donner aux libéraux de l’UMP). Sur ce point, je trouve le discours de Merkel particulièrement respectueux de notre souveraineté.
Ces deux discours ont leur importance, mais ils ne peuvent nous satisfaire. D’abord parce que les choix avancés sont très techniques, liés à un monde qui a montré tout le mépris qu’il portait aux peuples, ce que nous voyons d’ailleurs en filigrane lorsqu’on nous explique que nous allons converger vers une intégration budgétaire. Sans doute est-ce censé, et on peut donner quitus aux Allemands de savoir ce qu’il faut faire en matière de rigueur (contrairement à l’UMP qui n’a en 10 ans juré que par la dette), le problème étant que l’on refuse aux peuples un autre choix que l’accord définit par l’Allemagne. Pas sûr que cela se passe bien…
La question de la dette européenne est une question de banqueroute ou de non banqueroute. C’est une question de technicien qui ne doit pas occulter le libre choix des peuples, c’est surtout une question qui mériterait qu’elle ne soit pas dévoyée par le candidat Sarkozy au profit d’une mauvaise dramatisation.
La question du climat est une question de survie des peuples. Il est urgent de s’en emparer, avec gravité et responsabilité. L’objectif n’est pas de provoquer la panique, mais de se choisir en connaissance de cause des hommes et des femmes politiques qui comprennent profondément cette question et ses enjeux et qui sont prêts à se battre pour l’intérêt collectif. Manifestement la droite ne nous propose pas cela, alors que je sais que la gauche a en son sein des hommes et des femmes de cette qualité.
Il est temps de changer !
Législatives : les indignés d’Iroise
Mardi soir, le Bureau National du PS a validé l’accord a minima avec EELV. On retiendra que si cet accord permettra aux écologistes d’avoir probablement un groupe à l’assemblée, il ne brille pas par la puissance du signal envoyé à la gauche. Mais dont acte pour cet accord électoral, François Hollande aura besoin des 5% de voix d’Eva Joly.
Il n’en reste pas moins que, comme je le décrivais dans mon dernier article, la troisième circonscription du Finistère est un cas singulier et le fait que la décision de Solférino refuse aux citoyens de notre circonscription le droit de voter pour un candidat PS provoque des réactions indignées. On peut avancer beaucoup d’arguments qui expliquent cette indignation, mais je me contenterai de reprendre celui que j’avançais la semaine dernière :
« Le succès des dernières primaires a montré que les électeurs d’Iroise étaient en attente d’un changement profond, qu’ils faisaient confiance au PS, qu’ils attendaient de nous que nous apportions et incarnions ce changement. Ne pas présenter un candidat PS au profit d’un candidat EELV qui a refusé de participer à ces primaires citoyennes risquerait au minimum de créer de l’incompréhension, et peut-être même un sentiment de trahison par rapport à l’espoir et l’enthousiasme des primaires. »
Devra-t-on demander aux électeurs d’Iroise de voter Modem au deuxième tour de la législative pour faire battre la députée UMP sortante ? Si c’est le cas, mieux valait alors négocier avec le Modem directement ! Il est d’ailleurs troublant de constater que les positions de Corinne Lepage (ex Modem) sur le nucléaire sont plus proches de nos positions que celles d’EELV. Au-delà du non-sens de cette décision de gel, on se sent saisi d’un étrange sentiment de schizophrénie idéologique dans notre situation.
Il est de notre devoir de respecter l’appel des 7114 sympathisants qui se sont déplacés au second tour des primaires pour nous envoyer un message très fort d’espoir et d’attente.
Il est de notre devoir de conserver un sens à notre engagement politique. Nous avons fait une campagne des primaires pour un engagement politique qui n’est pas celui des écologistes. Nous avons depuis des années sillonné le territoire pour rendre possible la victoire de nos idées. Une absence de candidature PS au profit d’une candidature EELV dans la 3ème circonscription est un acte de capitulation vis-à-vis de nos électeurs face à une adversaire UMP très affaiblie. Et je le redis, cette position serait radicalement différente si une candidature écologiste avait l’ombre d’une chance de victoire en Iroise.
Le socle du programme du parti socialiste reprend trois des quatre défis que j’avais décrit il y a déjà si longtemps :
- Face à une rupture climatique sans précédent dans notre Histoire, il faut au pays des députés ayant une vision des chemins capables de nous éloigner de la catastrophe, pouvant traiter les problèmes écologiques rencontrés par notre société sans tomber dans des débats et des schémas caricaturaux. Des députés capables de faire prendre conscience des périls tout en rassurant sur la voie à suivre.
- Face à une rupture énergétique en cours, il faut en Iroise un député permettant à notre circonscription de saisir, avec raison et pragmatisme, les opportunités qui s’ouvrent à nous grâce aux ressources marines, cette mer si importante pour notre tissu économique et notre culture.
- Enfin, face aux déséquilibres socio-démographiques qui ont été un moteur à la fois enthousiasmant et effrayant des révolutions méditerranéennes, il faut un candidat à la députation en mesure de comprendre le trouble et les bouleversements sociétaux, sociaux et générationnels qui traversent nos sociétés.
- Et je ne parle même pas du bouleversement numérique en cours qui reste incompréhensible à nos décideurs.
Or EELV et nous sommes en désaccord profond sur la gestion de la rupture énergétique, on l’a clairement vu avec Flamanville. Nous n’avons pas les mêmes priorités concernant la gestion de la rupture climatique. Quant aux déséquilibres socio-démographiques, j’ai l’impression que les enseignements fondamentaux des révolutions méditerranéennes n’ont pas été retenus. Lorsque le peuple n’est pas entendu, il a désormais les moyens de se faire entendre, d’envoyer de façon éclatante son propre message politique. Nos primaires ont été un magnifique succès démocratique, quoi qu’il arrive, le message envoyé par les électeurs d’Iroise ne se perdra pas dans un accord sans queue ni tête. Nous répondrons à leurs attentes !
Je ne suis pas militant socialiste par plaisir ou pour me passer le temps. Je me suis un jour décidé à sortir du café du commerce pour élaborer et défendre des idées parce que je ne voulais pas laisser à mes filles une France dans l’état où elle était à l’époque. Cet état est aujourd’hui encore pire, 10 ans de gouvernement UMP étant passés par là !
C’est pourquoi je joints avec force ma voix à celle de tous ceux que l’absence d’un candidat PS aux futures législatives en Iroise indigne. Je vous appelle solennellement à refuser la défaite locale annoncée par cet accord, je vous appelle à ne pas abdiquer. Nous devons présenter une candidature PS à cette législative, c’est le sens de notre engagement, c’est ce qu’attendent de nous les plus de 7114 sympathisants qui sont venus nous apporter leur soutient et leurs encouragements lors des primaires.
Législatives en Iroise : la troisième circonscription aura-t-elle un candidat PS ?
Le Parti Socialiste a lancé son appel à candidature pour les élections législatives des 10 et 17 juin 2012. Ces candidatures devront être déposées entre le 18 et le 21 novembre.
La 3ème circonscription du Finistère (correspondant grosso modo au pays d’Iroise – Brest rural) est actuellement dans une situation très singulière puisque pour l’heure elle a été abandonnée à EELV suite à des négociations nationales et à une logique dont la clarté n’apparaît pas immédiatement même aux esprits les plus affutés.
Cette situation est d’autant plus étrange qu’elle ne va ni dans l’intérêt des électeurs d’Iroise, ni du PS, ni même d’EELV !
- L’électorat local est historiquement plutôt favorable à la droite (la circonscription n’a envoyé qu’une seule fois en 1997 un élu à l’Assemblée Nationale – François Cuillandre), mais la gauche est en net progrès ces dernières années et le PS a une chance de gagner cette élection.
- En plus d’être plutôt à droite, l’électorat est également très lié à l’agriculture et à la pêche, électorat qui est le plus souvent en opposition frontale avec les positions écologistes. Autant dire que si un candidat PS devra être rigoureux et pertinent pour convaincre ces électeurs, un candidat EELV n’a lui aucune chance d’être écouté. Une candidature EELV n’a strictement aucun espoir de victoire en Iroise.
- Concernant les relations entre PS et EELV, les réactions épidermiques des écologistes suite à la réaffirmation de notre position sur le nucléaire par François Hollande montrent bien que nous défendons des idées qui ne se confondent pas avec celles d’EELV en matière d’écologie. Nous allons globalement dans le même sens, mais ni avec les mêmes priorités, ni avec les mêmes outils. Il me semble donc essentiel de défendre auprès de nos électeurs un message politique qui est le notre et pas celui de notre voisin.
- Le succès des dernières primaires a montré que les électeurs d’Iroise étaient en attente d’un changement profond, qu’ils faisaient confiance au PS, qu’ils attendaient de nous que nous apportions et incarnions ce changement. Ne pas présenter un candidat PS au profit d’un candidat EELV qui a refusé de participer à ces primaires citoyennes risquerait au minimum de créer de l’incompréhension, et peut-être même un sentiment de trahison par rapport à l’espoir et l’enthousiasme des primaires.
- Enfin, il serait normal de suivre le schéma habituel, à savoir laisser chaque parti présenter un candidat au premier tour, de laisser les électeurs exprimer leur choix, et de prévoir un accord de désistement sincère et impliquant au second. C’est le sens même d’une élection à deux tours. Les primaires ont été un exercice fantastique de rénovation de la démocratie, on ne va quand même pas faire marche arrière pour les législatives au profit d’un accord électoraliste qui n’a ni queue ni tête et qui mènerait à coup sûr à l’échec !
Voilà où nous en sommes à une semaine de l’ouverture des candidatures. Ma boule de cristal semble me dire que la situation pourrait évoluer dans le sens d’une solution plus rationnelle et respectueuse des attentes des citoyens de la 3ème circonscription.
N’hésitez pas à dire ce que vous pensez de cette situation et quelles sont vos attentes.