Brève de campagne présidentielle 2012 : le sénateur PS François Marc à Milizac

J’étais hier soir au meeting organisé par la section PS Iroise à Milizac. La soirée présidée par François Marc était dédiée aux éléments fiscaux du programme de François Hollande.

La soirée s’est déroulée en trois étapes, le bilan fiscal de l’UMP et de Nicolas Sarkozy, les propositions de François Hollande et enfin des échanges avec la salle.

La droite c’est l’impôt et les taxes… sauf pour les plus riches

Je ne vais pas essayer de lister toutes les mesures à contre-temps et contre-emploi prises par Nicolas Sarkozy, tant elles sont nombreuses. Voici simplement quelques éléments parmi le champ de ruine :

  • la France a été promue grâce à Nicolas Sarkozy au 38ème rang de l’injustice fiscale des pays, juste derrière le Tadjikistan (elle était 16ème au début de son mandat). La fierté nationale en prend un coup…
  • Avec son niveau de dette actuel, la France a 13% de risque de faillite dans les 5 ans.
  • En 2012, le gouvernement Sarko-Fillon appuyé par sa majorité UMP a voté les taxes suivantes (sources le Monde) :
    • Taxe sur les loyers élevés des micro-logements ( taxe de 10 % à 40 % sur le loyer des locations de petites surfaces dont le prix dépasse 40 euros du mètre carré, dès le 1er janvier).
    • Taxe sur les sodas et boissons sucrées
    • Hausse du forfait social sur l’intéressement et la participation de 6 % à 8 %.
    • Hausse de la taxe sur les conventions d’assurance de 3,5 % à 7 % (1,1 milliard d’euros de gain pour l’ Etat). Les mutuelles de santé solidaires et responsables, auparavant exemptées de la taxe, seront taxées à 3,5%.
    • Hausse de la taxe sur le tabac et l’alcool  ( bénéficie pour l’ Etat de 940 millions d’euros).
    • Hausse du barème de la taxe sur les véhicules de société.
    • Hausse de l’assiette de la contribution sociale de solidarité des sociétés et contribution additionnelle dans le secteur financier.
    • Taxe  sur les hauts revenus
  • En 2011 :
    • Taxe sur les nuitées d’hôtel supérieures à 200 euros ( 90 millions d’euros dans les caisses de l’ Etat).
    • Taxe sur la provision pour hausse des prix mise à la charge des entreprises du secteur pétrolier ( taxe sur les entreprises pétrolières, bénéfice de 120 millions d’euros pour l’ Etat).
    • Imposition des plus-values latentes lors du transfert d’un domicile fiscal à l’étranger ( gain pour l’ Etat: 189 millions d’euros).
    • Taxe sur les activités privées de sécurité ( 17 millions d’euros pour l’Etat).
    • Taxe de risque systémique pour les banques ( 809 millions d’euros pour l’ Etat).
    • Taxe de droit de timbre pour l’introduction d’une instance dans le cadre de la réforme de l’aide juridictionnelle ( 88 millions d’euros pour l’Etat).
    • Taxe sur les opérateurs ferroviaires privés autorisés à utiliser le réseau ferré français.
    • Taxe sur la capitalisation boursière ( taxe sur les sociétés détentrices de capitalisations de plus d’ 1 milliard d’euros, bénéfice de 12 millions d’euros dans les caisses de l’ Etat).
    • Taxe de 5 % à 10 % sur les sociétés d’assurances qui constituent une réserve d’argent dans certaines conditions.
    • Surtaxe de 5% sur les entreprises dites « de réseau », qui touchent à l’énergie, au transport ou aux télécommunications.
    • Hausse de 2,5 % à 8 % du taux de la contribution payée par le bénéficiaire sur le gain de la levée d’option sur les stock-options, et de 10 % à 14 % de la contribution patronale sur la valeur de l’option.
    • Hausse de la taxe sur les retraites chapeaux ( 110 millions d’euros de gain pour l’ Etat).
    • Hausse du taux de forfait social sur l’épargne salariale de 4 % à 6 % ( 350 millions d’euros pour l’ Etat).
  • En 2010 :
    • Taxe spéciale d’équipement au profit de la société du grand Paris.
    • Taxe sur les exploitants de centrales nucléaires.
    • Taxe sur les bonus des traders ( bénéfice pour l’ Etat de 270 millions d’euros en 2010).
    • Hausse de 6% de la taxe sur le tabac.
    • Hausse du forfait journalier hospitalier et du « forfait social ».
    • Hausse des prélèvements sociaux sur les « retraites chapeaux » sont doublés.
    • Hausse de la fiscalité sur les plus-values mobilières.
    • Taxe sur les complémentaires santé pour participer aux frais générés par la grippe A ( 300 millions d’euros).
    • Taxe de 9,5% sur le produit des appels à des numéros surtaxés effectués dans le cadre des programmes télévisés et radiodiffusés comportant des jeux et concours.
  • En 2009 :
    • Droit affecté au fonds d’indemnisation de la profession d’avoués près les cours d’appel: Dans la loi de finance rectificative pour 2009, le législateur a voté une indemnisation des avoués et de leurs salariés. Cette taxe, d’un montant forfaitaire de 330 euros est due, lors d’un procès, “par la partie qui interjette appel principal, lorsque l’appelant est tenu de constituer avocat devant la cour d’appel”.
    • Droit de timbre perçu en cas de renouvellement anticipé de la CNI : La loi de finance de 2009 impose à tout citoyen de présenter sa carte nationale d’identité afin de la renouveler. En cas de défaut de présentation de la précédente carte, on doit s’acquitter d’un droit de timbre de 25 euros.
    • Taxe sur le certificat d’immatriculation d’un véhicule neuf ou d’occasion.
    • Eco-taxe poids lourds ( taxe sur le transport des marchandises par la route, gain pour l’ Etat de 1,2 milliard d’euros par an).
    • Hausse de lla taxe sur le chiffre d’affaires de la branche santé des assurances complémentaires de 2,5 % à 5,9 % ( gain pour l’ Etat: 1 milliard d’euros)
    • Doublement de la taxe sur les retraites chapeaux.
    • “Forfait social” pour les employeurs.
    • Taxe minière spécifique applicable à la production d’or en Guyane.
    • Taxe sur les véhicules polluants, en fonction de l’émission de CO2.
    • Taxe fixe sur chaque rapport de certification des comptes.
  • En 2008 :
    • Franchises médicales.
    • Taxe sur les distributeurs de pharmacie.
    • Taxe sur les stock-options et les attributions gratuites d’actions.
    • Taxe sur les indemnités de mise à la retraite d’office.
    • Suppression de l’exonération de la taxe sur les accidents du travail et maladies professionnelles.
  • En 2007 :
    • Taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules ( surtaxe sur les véhicules polluants).

On retiendra que toutes ces taxes n’ont même pas permis d’éviter la dérive du déficit. La droite, non seulement c’est l’impôt et la taxe, mais en plus nous payons en vain !

Le programme de François Hollande

François Hollande veut engager le pays dans une réforme fiscale extrêmement ambitieuse. Et l’actualité étant bien faite, voici la feuille de route de la première année de la future majorité :

François Hollande: « ce que je ferai la première année de mon mandat »

Le 26 janvier dernier, François Hollande présentait son projet pour la France. Aujourd’hui, il partage avec vous les mesures qu’il fera adopter dès la première année du prochain quinquennat. Découvrez la feuille de route qui nous permettra de redresser notre pays.

Du 6 mai 2012 au 29 juin 2012 (fin de la session ordinaire du Parlement)
  1. Réduction de la rémunération du chef de l’Etat et des membres du Gouvernement de 30% – décret signé lors du premier Conseil des Ministres
  2. Signature d’une charte de déontologie et publication des déclarations d’intérêt par les membres du Gouvernement et circulaire du Premier Ministre étendant ces exigences aux membres des cabinets et plafonnant leurs effectifs – lors du premier Conseil des Ministres
  3. Augmentation de l’allocation de rentrée scolaire de 25% – décret sur la base de l’article D543-1 du Code de sécurité sociale après consultation du conseil d’administration de la CNAF.
  4. Blocage des prix des carburants pour 3 mois – décret sur la base de l’article L. 410-2 du code de commerce après consultation du Conseil national de la consommation
  5. Caution solidaire mise en place pour permettre aux jeunes d’accéder à la location – décret pris après concertation avec les partenaires sociaux
  6. Garantie pour l’épargne défiscalisée (livret A et livret d’épargne industrie, successeur du Livret de développement durable) d’une rémunération supérieure à l’inflation et doublement du plafond de ces livrets, pour mieux financer le logement social, le développement des PME et l’innovation
  7. Transmission à nos partenaires européens d’un mémorandum détaillé proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance pour modifier et compléter le Traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance – dès fin mai, en vue du Conseil européen des 28 et 29 juin
  8. Annonce à nos partenaires au sein de l’OTAN du retrait de nos troupes d’Afghanistan d’ici fin 2012 – G8 à Camp David 18-19 mai puis Sommet de l’OTAN à Chicago, 20-21 mai
  9. Abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers
  10. Droit de partir en retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et cotisé 41 annuités – décret sur la base de l’article L351-1-1 du Code de la sécurité sociale après consultation du conseil d’administration de la CNAV
  11. Fixation d’un éventail maximal de 1 à 20 pour les rémunérations dans les entreprises publiques – décret fin mai
  12. Circulaire sur la lutte contre les « délits de faciès » lors des contrôles d’identité
  13. Dans l’attente de la publication par la Cour des comptes du Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques (publication au cours de la semaine du 24 juin), gel conservatoire d’une partie des dépenses
  14. Arrêt de la RGPP et lancement du Projet de refondation et de modernisation de l’action publique (première étape : établissement par chaque ministre avant fin septembre 2012 d’un projet pluriannuel de modernisation et de simplification des services et des opérateurs sous sa tutelle)

 

Du 3 juillet au 2 août 2012 (session extraordinaire du Parlement)
  1.  Présentation au Parlement du programme de stabilité (avant transmission à Bruxelles) et du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, fixant la trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire en 2017
  2. Réforme fiscale dans le cadre d’une loi de finances rectificative : plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l’impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l’ISF, suppression de l’exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du travail comme ceux du capital, tranche d’imposition à 75% au dessus de 1 million d’euros
  3. Suppression de la « TVA Sarkozy » dans le cadre d’une loi de financement de la sécurité sociale rectificative.
  4. Loi d’assainissement des activités bancaires : séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux
  5. Lancement des principaux chantiers sociaux du quinquennat lors de la Conférence nationale pour la croissance et l’emploi de mi-juillet : politique de l’emploi et de la formation (priorités : emploi des jeunes et des seniors, encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle), qualité de vie au travail, pouvoir d’achat et politique salariale, sécurisation des retraites.
  6. Lancement du Débat national sur la transition énergétique préalable à la loi de programmation : préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, sécurisation de nos filières énergétiques et développement des filières industrielles des énergies nouvelles, plan massif de rénovation thermique des logements.
  7. Réexamen des conditions concrètes de la rentrée scolaire, notamment les RASED ; recrutement (dans le cadre de l’enveloppe quinquennale de 60 000 postes) d’assistants d’éducation, de personnels d’encadrement ; mesures d’urgence pour compléter la formation pratique des professeurs néo-titulaires
  8. Mise en place de la Commission de préparation de l’Acte II de l’exception culturelle
D'août 2012 à juin 2013
  1. Nouvel acte de décentralisation pour donner plus de responsabilités aux Régions en matière de développement économique, d’emploi et de formation et renforcer la cohésion territoriale ; supprimer les doublons Etat/Collectivités ; supprimer le conseiller territorial et démocratiser les élections locales
  2. Loi de développement économique et social : création de la Banque publique d’investissement pour financer les entreprises, notamment les TPE et PME dans les quartiers, et favoriser l’innovation, la production en France et l’export ; lutte contre les licenciements boursiers et les restructurations « sauvages » ; mise en place des « contrats de relocalisation » ; participation des salariés aux conseils d’administration et aux comités de rémunération des grandes entreprises ; notation sociale des entreprises
  3. Loi d’orientation et de programmation pour l’éducation nationale (réforme de la formation des enseignants, réforme des rythmes scolaires, programmation du recrutement de 60 000 postes dans l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur, création de l’École nationale supérieure de formation pratique des maîtres…)Création des emplois d’avenir –150 000, dont100 000 dans l’année qui suit l’entrée en vigueur de la loi- et du contrat de génération, dans une loi pour l’emploi et la cohésion sociale, afin de permettre aux jeunes d’accéder au marché du travail, en particulier dans les quartiers
  4. Création de 1000 postes (dans le cadre de l’enveloppe quinquennale de 5000 postes) pour la sécurité et pour la justice – loi de finances pour 2013
  5. Fin de la convergence tarifaire public-privé à l’hôpital – loi de financement de la sécurité sociale pour 2013
  6. Lancement du Plan de lutte contre le cancer 2013-2016
  7. Négociation avec les partenaires sociaux sur la réforme globale des retraites : âge de départ, pénibilité, carrières fractionnées, financement durable
  8. Loi sur l’accès au logement : encadrement des loyers à la location et à la relocation, renforcement des sanctions prévues par la loi SRU, réforme du régime de cession du foncier de l’Etat pour faciliter la construction de logements par les collectivités territoriales
  9. Dès l’achèvement de la préparation technique, loi sur la tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz
  10. Droit au mariage et à l’adoption pour tous les couples
  11. Droit de finir sa vie dans la dignité
  12. Constitutionnalisation des principes de la loi de 1905 sur la laïcité, réforme du Conseil supérieur de la Magistrature pour garantir l’indépendance de la justice, réforme du statut pénal du Chef de l’Etat pour le rendre responsable des actes commis sans rapport avec sa fonction, suppression de la Cour de Justice de la République pour que les Ministres soient jugés comme des citoyens ordinaires, droit de vote, loi électorale, suppression du cumul des mandats, inscription dans la Constitution du respect de la démocratie sociale.

Conclusion

Le projet porté par les socialistes et François Hollande est précis, chiffré et il est présenté dans une démarche honnête et ouverte pour que tous les Français puissent voter en pleine connaissance de cause.

Nicolas Sarkozy et l’UMP refusent d’assumer leur bilan, ils n’ont à ce jour fait que des effets d’annonces, proposant le lundi une mesure opportuniste contrecarrée le vendredi par une mesure contraire. À un peu plus de 2 semaines du premier tour, ils n’ont toujours pas présenté un programme complet, chiffré et séquencé.

Mais est-ce si étonnant au regard des erreurs passées. Qui a oublié le bouclier fiscal pour les plus riches ? Qui peut oublier le montant épouvantable de la dette laissée par Sarkozy et dix ans d’UMP ?

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ITW d’Antoine Peillon sur l’évasion fiscale de la France vers la Suisse


Toulouse : Le droit de poser les questions

Il semblerait  qu’il soit interdit de poser des questions ou de s’exprimer sur la triste affaire Merah. Et bien tant pis, au risque de m’attirer les foudres de la cellule « riposte » de l’UMP, de ses officines et de son président border line, bien qu’instruit par la vindicte lancée à l’encontre de Jean-Jacques Urvoas hier,  je ne vais pas me limiter à un tweet mais je veux poser des questions, non en qualité de militant mais bien de citoyen qui s’interroge sur le fonctionnement de la police, des renseignements et de l’État Français.

Ces questions ne remettent pas en cause les fonctionnaires de la DCRI ou du RAID dont l’engagement et le courage a été démontré une fois encore dans cette affaire.

La DCRI

Le gouvernement Sarkozy a restructuré les renseignements français. Cette restructuration a-t-elle atteint ses objectifs, à savoir au minimum assurer aux Français d’avoir de meilleurs renseignements pour une meilleure sécurité ?

Il apparaît que la DCRI a eu, avant les tueries et durant la période de cette série d’assassinats, en sa possession beaucoup d’éléments qui pouvaient lui permettre au minimum d’appliquer une surveillance particulière à une personne dont les condamnations multiples montraient sa dangerosité, dont le discours, ses fréquentations,  ses voyages et les diverses plaintes contre lui montraient sa détermination. Pourquoi tous ces éléments n’ont-ils pas pu être assemblés à temps ? Est-ce un problème de moyens techniques ? Est-ce une conséquence de la baisse des effectives liée à la politique de non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux ? Autre chose ?

Le RAID

Le RAID comme le GIGN ont toujours prouvé aux Français qu’ils étaient des policiers et des gendarmes d’élites dont les missions ont été à de multiples reprises des succès. Or à Toulouse, la mort de Merah, les policiers blessés et le risque encouru par les habitants à cause d’une évacuation tardive conduisent à constater que c’est un échec. Les explications données par le responsable de l’opération laissent penser que Merah a été sous-estimé et que les choix tactiques n’ont pas été les bons. Je ne suis pas en mesure d’en juger précisément, mais qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi l’arrestation n’a-t-elle pas pu être faite au premier assaut ? Quels moyens ont réellement été engagés ?

Le ministre de l’intérieur

Eva Joly a évoqué la possibilité d’une faute de procédure concernant la présence et les actions menées par Guéant à Toulouse. A-t-il oui ou non outre-passé son rôle de ministre du pouvoir exécutif et privé le pouvoir judiciaire local de ses prérogatives ? Sa présence explique-t-elle en partie les dysfonctionnements de l’opération ? Sa politique du chiffre explique-t-elle que la police nationale n’a pas pu se concentrer sur ses actions de fond en matière de sécurité au profit d’actions permettant plus facilement de remplir les « quotas ». Ses multiples prises de position de stigmatisation communautaire (les roms, la viande halal pour les derniers en date) ont-elles contribué à renforcer le climat général qui a conforté Merah dans sa dérive vers la folie meurtrière ?

Conclusion

Si nous n’étions pas en campagne, ces questions seraient normales et chacun chercherait ensuite à en tirer les leçons pour améliorer le fonctionnement des renseignements, de la police et de l’État. Ne laissons donc pas des gens comme Copé essayer de faire diversion. A gauche, au centre, comme à droite avec Alain Juppé qui se montre comme un homme d’État responsable, nous demandons à comprendre où sont les failles actuelles des services assurant la sécurité des Français.

Toulouse : après l’émotion l’analyse politique

Une des conséquences de la série de meurtres à laquelle nous venons d’assister, est de remettre les choses en perspective, le combat politique en particulier.

Il y a une semaine, le débat sur l’avenir de la France se résumait dans les médias à savoir si Sarkozy dépasserait Hollande dans les sondages. Or ces tragiques événements nous ramènent à d’autres réalités, à d’autres choix.

La laïcité a perdu une bataille

Je suis d’abord frappé de voir combien le communautarisme est triomphant dans cette actualité. Les médias n’ont pas relaté une série d’assassinats odieux contre des citoyens, non, dans leur grande majorité ils ont relatés des assassinats contre des juifs, des militaires, musulmans, des antillais. Étrange amalgame en vérité que celui-ci. « Antillais » serait-il une nouvelle religion ? « Militaire » serait-il un sacerdoce ?

Même dans leur volonté de bien faire et d’apaiser, beaucoup de ceux qui sont intervenus n’ont fait que renforcer l’esprit communautaire en appelant à la fraternité entre les communautés ! C’est tout de même extraordinaire : en quoi les convictions spirituelles ont-elles à intervenir dans la compassion que l’on ressent pour la famille d’une fillette assassinée !

La seule fraternité qui vaille est celle de la République dans son ensemble, sans aucune distinction directe ou indirecte, positive ou discriminatoire ! Il n’existe dans notre pays qu’une seule communauté : la France !

Alors oui il faut redonner à la laïcité sa place, dans la constitution, dans les esprits, dans les faits. Et le travail est immense !

La politique étrangère de la France

Le parcours du ou des tueurs présumés leur est à la fois personnel et très lié à nos choix en matière de politique étrangère. Que ce soit de leur part un prétexte à leur folie ou un vrai raisonnement, ces actes s’appuient sur notre présence en Afghanistan et sur la position française dans le conflit israelo-palestinien. J’ai à de multiples reprises, hélas, rencontré ce genre de positions sur internet, positions tout à la fois défendues par l’extrême droite et par l’extrême gauche. Que le courage politique manque face à ces extrêmes aussi détestables l’un que l’autre !

La politique étrangère de la France doit être fondée sur les valeurs universelles que nous prétendons porter, sur l’intérêt de la France et des Français, de l’Europe et de nos alliés. Il arrive parfois que nous ayons à défendre une politique qui nous coûte douloureusement, mais tel est le prix que nous devons assumer. Par contre, en ce qui concerne l’Afghanistan, plus rien ne justifie notre présence là-bas depuis longtemps et il y a des mois que notre retrait aurait dû être engagé. Nous sommes fautifs, en dehors de cette actualité, de ne pas l’avoir fait.

En ce qui concerne le conflit israelo-palestinien (qui soit dit en passant risque fort de repartir lorsque la Syrie sera tombée si on n’avance pas sur le sujet), la France a eu tord de louvoyer. Les Palestiniens, comme les Israéliens ont droit à un pays libre, indépendant et sûr. Aucune autre position n’est moralement défendable. Aucune autre position n’amènera à la paix. Ce problème concerne tout le bassin méditerranéen, il nous concerne.

La sécurité en France

Sentiment partagé sur le sujet. On ne peut que regretter que la police n’ait pas réussi à arrêter cette tuerie à temps, mais on ne peut pas dire qu’elle ait été inefficace, loin de là. Notre police vaut mieux que son ministre de l’intérieur qui il y a peu encore s’occupait plus de créer une polémique sur la viande halal que de régler les problèmes. Trop d’armes circulent en France, en particulier d’armes de guerre, et elles ne servent pas qu’à assassiner des voyous dans les bas quartiers de Marseille. On voit aussi que les statistiques dont on nous rebat régulièrement les oreilles ne disent rien du danger ou du niveau de sécurité réel. La politique du chiffre, en matière de sécurité comme ailleurs, est totalement inappropriée. C’est une politique de gribouille qui permet de maquiller la réalité, une politique de petit chef incompétent.

Conclusion

Puisse un bien sortir d’un mal absolu. Laîcité, politique étrangère, sécurité et naturellement économie, voilà de quoi remplir la deuxième phase de la campagne présidentielle. Que chacun s’avance avec son bilan, ses idées, son programme et que tous soient jugés là-dessus à l’heure du vote.

Elections législatives 2012 : un candidat divers gauche pour Brest Rural

Nous avons relayé plusieurs fois sur ce blog le malaise que provoquait auprès des militants et sympathisants, l’absence d’un candidat socialiste, radical de gauche ou proche de ces deux partis qui avaient participé aux primaires à l’automne dernier.

La politique comme la nature ayant horreur du vide, Jean-Luc Bleunven maire de Plabennec s’est donc déclaré cette semaine.

Nulle doute que nous reviendrons sur le parcours de ce candidat.


Victoire de Jean Luc Bleunven et de sa liste… par VivrePlabennec

Brêve de campagne en Finistère : l’histoire de « cons » de la semaine

La campagne électorale continue de battre son plein à gauche et nous préparons toujours activement la venue de Benoit Hamon mercredi prochain.

J’ai également remarqué que les militants du FN étaient de sortie pour coller les affiches de leur candidate qui a mis un point final à l’interminable drame familial rejoué à toute les élections présidentielles : la famille LePen aura-t-elle ses 500 signatures pour pouvoir se présenter ?

Et une fois encore, le « miracle » s’est produit, la fille comme son père pourra concourir. Ouf, on a eu peur pour la démocratie !

Côté UMP, cela semble également se préciser puisqu’ils se sont décidés à présenter leurs candidats à la législatives. Et j’ai peut être également trouvé pourquoi l’UMP finistérienne en général et Marguerite Lamour en particulier mettaient si peu d’entrain à entrer en campagne.

Il y a certes un bilan apocalyptique qui peut difficilement être défendu sinon avec une incroyable dose de mauvaise foi et de cynisme, mais il y a aussi une gêne certaine à représenter l’UMP et le sarkozysme lorsque l’on est Breton avec un peu de mémoire. En effet, il n’y a pas que les Basques qui aient quelques sujets de récriminations envers le naufrageur de la France, il n’y a qu’à se souvenir de ses déclaration de mai 2007 alors qu’il devait venir en terre Bretonne : « Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte! ».

Et qui l’accompagnait pour cette mémorable lecture des cartes du Corsen ? Notre députée sortante Marguerite Lamour qui depuis 10 ans vote sans broncher les lois des pirates de la République ! Il est plus que temps pour Messire Hervé de Porzmoguer de reprendre la mer et d’aller faire exploser les vaisseaux ump en mai puis en juin !

L’art de la manipulation politique numérique

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de faire une étude de cas sur le sujet. Nous avons tous pu constater que depuis 1 bon mois, l’UMP dépensait des sommes assez faramineuses pour permettre à son candidat sortant d’une part de passer sous silence la montagne d’erreurs et de résultats catastrophiques de son mandat et d’autre part d’atteindre le Graal sondagier supposé lui permettre de rattraper le retard accumulé sur François Hollande et l’empêcher d’être avalé par Marine LePen.

Le dernier meeting de Villepinte a en effet coûté aux alentours de 3  millions d’euros (sur un budget maximal au premier tour de 16,8 millions d’euros, soit 20%), ce qui fait cher de la journée…

Le point de départ de notre analyse est un coup classique en matière de sondage lié à un grand meeting, à savoir le faire au bon moment. En 2007, l’ump avait commandé un sondage juste avant le meeting d’investiture de la candidate socialiste, ce qui correspondait à une période où ses intentions de vote baissaient, le meeting devant stopper cette baisse. Mais, timing futé, le résultat de sondage obtenu avant le meeting fut publié juste après, faisant croire à un mauvais impact de l’événement.

La manip se répète aujourd’hui d’une façon un peu différente puisque l’objectif visé est de présenter comme une victoire décisive le croisement des courbes d’intention de vote au 1er tour (enfin d’un seul sondage en l’occurrence). Depuis plusieurs semaines, NS et FH ont un score proche, avec un léger avantage à François Hollande (ce qui au passage n’a aucun précédent dans la Vème République pour un candidat socialiste). L’UMP s’est donc débrouillé pour mettre en avant un sondage effectué juste après le meeting de Villepinte qui fut un extraordinairement coûteux exercice de communication. Objectif sondagier atteint mais l’opération ne pourra certes pas être refaite 2 fois et le risque est grand pour la droite de voir les choses s’arrêter là, voir être infirmées par les futurs sondages, à commencer par le « rolling ifop – Ficucial – Paris Match« … d’aujourd’hui :

Visitez le QG de François Hollande Visitez le QG de Nicolas Sarkozy Visitez le QG de Marine Le Pen Visitez le QG de François Bayrou Visitez le QG de Jean-Luc Melenchon

    FH : 28.5%        NS : 28%       MLP : 16.5%      FB : 12%       J-LM : 9.5%

L’Ifop publie donc 2 sondages contradictoires le même jour alors que la Sofres annonce… une chute de 2 points de Sarkozy !

Et le numérique dans tout cela me direz-vous ? Ces derniers temps, on constate une augmentation de la présence des petites mains sur les blogs, ce qui n’est pas étonnant. Mais il y a mieux. Avez-vous entendu parler de l’institut électionscope ? En fait d’institut, on trouve surtout un site internet (mal fichu d’ailleurs) dont les archives remontent toutes au… 17/02/2012 (toutes publiées à la même date très récente, certaines pages du site remontent cependant à 2011). Ce site n’a pas de mentions légales et semble être dirigé en tout et pour tout par deux personnes qui sont par ailleurs très actives sur internet et sur les ondes, la radio d’opinion BFM Business en tête. Et que nous dit cet institut ? Que leurs dernières analyses montrent que Nicolas Sarkozy va gagner, c’est sûr, leur simulation politico-économique (?) le démontre. J’ai bien cherché la description de leur méthodologie, leurs hypothèses, leur modèle de simulation, que nenni, il faut nous contenter de quelques tableaux de chiffres, des courbes ou leur écrire ce qui est une façon de procéder un peu étrange et méthodologiquement peu scientifique. Difficile d’y voir définitivement malice, mais clairement, si on ne creuse pas la question, la reprise d’éléments ponctuels hors contexte et la répétition à haute dose de ce genre d’affirmation peut passer pour une vérité ce qui arrangerait bien les affaires très mal engagées de l’UMP…

Résumons. Pour une bonne manipulation d’opinion il faut :

  • des sous (beaucoup si on est vraiment dans les choux)
  • un gros meeting relayé largement par les médias (d’où l’intérêt d’y avoir des amis)
  • l’art du bon timing dans la publication de sondage
  • un argument d’autorité comme une étude non ou difficilement vérifiable issue d’un site internet que vous baptisez institut (augmentation de l’argument d’autorité) et qui vous permet de renforcer l’effet sondage en faisant croire que c’était écrit, inévitable, etc…
  • en utilisant massivement les médias numériques (facile, rapide et assez peu coûteux)
  • et… ne pas vous faire prendre par la patrouille !

Conclusion

Comme je le répète souvent, les sondages ne sont pas en eux-même bidonnés, mais le diable se cache généralement dans leur timing, leur construction et la capacité à imposer une interprétation. Internet est à la fois un canal de liberté, d’émancipation, d’information, mais aussi de coercition et de formatage des esprits et du jugement. Ne tenez pour vrai que ce que vous pouvez vérifier ou à défaut recouper.

Présidentielle 2012 : analyse à la mi-temps

Tous les candidats sont en lice depuis plusieurs semaines, ils ont eu le temps de dévoiler leur stratégie et leurs principales orientations et idées programmatiques.  L’élection n’est pas jouée, mais on peut déjà faire un bilan et un certain nombre de constats.

Les gagnants

Les socialistes ont incontestablement gagné une première bataille sur eux-même. Ce parti qui a failli exploser après 2007 fait aujourd’hui plaisir à voir et à être vu. La mobilisation interne est exemplaire et nos déplacements tant en meeting que sur les marchés sont accueillis très favorablement. Les Finistériens pour ne citer qu’eux, sont manifestement impatients de voter Hollande à la présidentielle, et Richard Ferrand, Chantal Guittet, Gilbert Le Bris, Patricia Adam, Marylise Lebranchu, Annick Le Loc’h et Jean-Jacques Urvoas à la législative. Il ne manque plus qu’une candidature PS en Iroise aux législatives sur la 3ème circonscription pour que le tableau soit parfait !

Autre gagnant, le Frond de Gauche qui a réussi à rassembler la gauche radicale. Il restera à Jean-Luc Mélenchon à construire quelque chose sur la durée en évitant les écueils de certaines dérives et à trouver sa place dans une politique gouvernementale de gauche.

Les perdants

En plus de ceux qui ont jeté l’éponge à gauche (Chevenement) comme à droite (Borloo, Boutin, Morin, Nihous), il y a deux grandes victimes de cette première partie de campagne : la gauche « révolutionnaire » (Arthaud, Poutou qui n’arrivent pas à remplacer Besancenot) et EELV.

L’échec de la gauche révolutionnaire montre clairement, une fois encore, que les Français n’attendent pas le grand soir qui casse tout, mais bien une politique menée par une équipe qui sait où elle va.

Le cas d’EELV est particulièrement singulier puisque les circonstances actuelles (bascule climatique, rupture énergétique, …) auraient dû les aider à capitaliser sur leurs positions. Mais les Français ne les suivent pas, et à l’évidence font même confiance aux autres partis pour mettre en place une politique environnementale cohérente en phase avec leurs attentes et les exigences de l’économie. Le PS en particulier qui a fait l’effort de sa remise en question sur le sujet apparaît plus crédible en matière de politique économique, sociale et environnementale que les écologistes.

Suite à maintes erreurs électorales, à un positionnement politique non approuvé par les Français, à des difficultés financières qui vont être aggravées par cette campagne, l’avenir de ce parti est posé et il risque fort de redevenir ce que finalement il est profondément, une fédération d’associations qui défendent des causes environnementales.

Reste le cas Sarkozy et celui de l’UMP. Quel étrange bonhomme ! Depuis le début de son mandat, il aura vraiment fait tout et n’importe quoi, et depuis ce début de campagne, dit et promis tout et n’importe quoi. Son dernier éclat en date par la voix de son « collaborateur » François Fillon est particulièrement consternant puisqu’il prétend dire à chacun et chacune ce qu’il est politiquement « bon » de mettre dans l’assiette familiale pour résoudre un non-problème d’abattage. On comprend que beaucoup dans les cabinets ministériels ont commencé à chercher un point de chute pour le début de l’été : ils ont bien analysés les sondages et compris que puisque le croisement des courbes d’intention de vote ne s’est pas effectué depuis 15 jours, un vent de sauve-qui-peut s’était levé à l’UMP. Il est d’ailleurs tout à fait incroyable que le staff UMP ait lui-même affirmé qu’il fallait que ces courbes se soient croisées dans les jours suivants la déclaration d’entrée en campagne de Sarkozy sinon c’était « foutu » !

Conclusion

Le combat ne sera terminé qu’au début de l’été, lorsque les Français auront envoyé une majorité PS à l’assemblée nationale. Or ce combat n’est pas du tout gagné actuellement. Sarkozy est mal parti, mais d’une part il n’est pas encore battu et d’autre part le niveau électoral de l’UMP est sans doute supérieur à celui de son calamiteux chef. Nous devons mener de front les deux batailles, avec comme priorité l’élection de François Hollande, mais aussi avec l’idée d’un nécessaire prolongement pour élire une majorité législative PS-PRG. La boucle initiée avec les primaires sera alors bouclée.

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Campagne électorale en Iroise : meeting à Landunvez

J’étais hier soir au meeting PS de Landunvez mené par Pierre Maille pour soutenir la campagne de François Hollande et répondre aux questions sur le programme du candidat socialiste. Cette réunion est la première grande rencontre politique depuis la venue de François Hollande à Brest il y a quelques semaines, et elle sera suivie d’une série où interviendront en particulier François Marc et Jean-Jacques Urvoas.

Lorsque l’on arrive à ce genre d’événements, la première question qui vient souvent à l’esprit est de savoir s’il y aura beaucoup de monde, si ce sera un succès de participation. Question d’autant plus forte que nous nous trouvions à un jet de bulletin de vote du fief de la députée UMP sortante. Tout le monde a rapidement été rassuré en voyant qu’il a fallu trouver de la place en fond de salle pour installer de nouvelles chaises pour les derniers arrivants. Oui, les citoyens d’Iroise ont bien répondu présent, ils montrent un réel intérêt pour le candidat socialiste.

Les échanges avec la salle furent à la fois cordiaux (on est loin dans notre circonscription pourtant forte en caractère des échanges au piment d’espolette servi hier à Nicolas Sarkozy) mais aussi teintés d’une vraie inquiétude sur les difficultés du quotidien, de la précarité ressentie par chacune et chacun lorsqu’un accident de la vie arrive et que l’on s’aperçoit que les services publics ont tellement été mis à mal, que les budgets ont tellement été coupés, que l’État commence à être aux abonnés absents.

Prise en charge des personnes âgées, handicapées, aides aux veuves et veufs, petite enfance, chômage, … les 10 années de politique de l’UMP touchent durement les Français dans leur quotidien, et malgré la retenue et la pudeur des gens d’ici, on sent plus qu’une attente envoyée en direction de la gauche. Cette élection n’est pas simplement l’expression d’un espoir de changement de couleur gouvernementale, il s’agit vraiment je crois d’une injonction de remettre les choses dans l’ordre, de reconstruire la société française détruite par le sarkozysme. Nous avons le devoir d’y répondre, dans les promesses de notre programme aujourd’hui, mais surtout dans les actes dès le début de l’été.

Si nous ne le faisons pas, si la situation devait s’aggraver, alors je craints fort que les émeutes de la Réunion ne soient que le présage de ce qui pourrait se passer en métropole. Le PS mène une campagne réfléchie, bien construite, tant mieux. Il faut cependant maintenant monter en puissance de combat, allier le refus viscéral de la destruction sarkozyste à la construction rationnelle du futur. Les Basques l’ont manifesté avec force, les Bretons d’Iroise le font paraître avec plus de retenue : ces élections présidentielles et législatives ne sont pas seulement un enjeux de remplacement d’un personnel politique qui a échoué, ce sont des élections pour panser les plaies de 10 ans d’incurie et pour reconstruire notre société, notre pays.

Voilà ce que j’ai ressenti et entendu hier soir à Landunvez, voilà pour quoi je veux me battre aujourd’hui et demain.

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Politique énergétique en nord Finistère

Le ministère de l’industrie vient d’annoncer en présence du président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, que le site de Landivisiau était retenu pour l’implantation de la future centrale électrique à cycle combiné au gaz dont le démarrage devrait être effectif en 2016. Cette annonce s’inscrit dans le pacte énergétique breton destiné à sécuriser l’approvisionnement en électricité et connu sous le nom Triskell Breton.

Un plan nécessaire et porté par les socialistes bretons

La région Bretagne ne produit qu’un peu plus de 8% de l’électricité qu’elle consomme, et l’on sait que la demande va être croissante dans le futur. Les habitants comme les entreprises demandent plus d’énergie, il faut donc répondre à cette demande par plusieurs moyens.

Produire pour sécuriser

D’abord à court-moyen terme, en augmentant les capacités de production par des moyens qui allient puissance et souplesse. Les centrales au gaz ne sont pas idéales du point de vue rejet de CO2, mais à court terme, elles répondent à l’exigence de notre société et de ses citoyens. C’est pourquoi les élus PS nord finistériens soutiennent le Triskell Breton alors que d’autres partis ou comités le combattent. Il serait bon d’ailleurs que la candidate EELV à la législative dans la troisième circonscription du Finistère (Brest-rural) clarifie sa position sur le sujet et donne sa position aux citoyens d’Iroise.

Produire avec un impact minimal sur les écosystèmes

Mais le programme de production ne se limite pas à cette décision. Le pacte énergétique donne pour objectif principal à terme, la production énergétique à partir de sources renouvelables, solaire, éolien et bien sûr hydrolien dont Brest pourrait devenir un des pôles majeurs pour peu que nos futurs députés puissent s’emparer de façon concertée du dossier pour parler d’une seule voix et défendre un projet stratégique pour le nord Finistère. Une énergie abondante et peu chère est un élément fondamental de compétitivité et de création de richesse.

On notera au passage l’échec de la politique UMP sur le sujet : concernant EDF, on a depuis quelques années longuement entendu parlé de la nomination rocambolesque de M. Proglio, de sa bataille avec la patronne d’Aréva, de l’augmentation des tarifs de l’électricité, des centrales nucléaires à l’arrêt ou mal protégées ou encore des actions EDF en chute libre. Par contre les annonces sur les succès de la compagnie nationale et de l’amélioration du service public de l’énergie ont été plus que rares pour ne pas dire absentes !

Économiser

Le triskell est basé sur trois piliers, sécuriser, produire renouvelable mais aussi économiser. Loin des polémiques autour d’une vision malthusienne du problème énergétique, d’une contestation systématique quelle que soit la proposition (contre le nucléaire, contre le gaz, contre l’éolien, contre l’hydrolien, …) qui reporte hypocritement la responsabilité de produire chez le voisin (le plus lointain possible ce qui est une aberration puisque plus le centre de production est loin et plus on gaspille de l’énergie pour le transport !). Les choix de la région Bretagne en général et des socialistes Bretons en particulier sont faits dans l’intérêt des citoyens, en prenant en compte toutes les contraintes pour aboutir au meilleur compromis possible, compromis qui ouvre les perspectives d’avenir tout en assumant ses responsabilités.

Avec le cas Breton, c’est toute la future politique énergétique du futur gouvernement socialiste qui est concrètement illustrée ici, une politique équilibrée et efficace qui renvoie dos à dos ceux qui soutiennent l’imprévoyance de la politique énergétique UMP et ceux qui soutiennent un replis sur soi égoïste et malthusien.

Il ne manque donc plus pour généraliser ce progrès, que d’élire un président qui défend cette orientation, et des députés qui la soutiennent et voteront les lois nécessaires.