Réforme de l’article 1er de la constitution

François Hollande a promis de réformer la constitution, pour faire disparaître le mot « race » et pour y inscrire la laïcité. Comme c’est un double sujet de réflexion personnelle depuis longtemps, ma contribution dominicale sera donc cette proposition de rédaction constitutionnelle :

Article 1er
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de génotype, de phénotype ou de conviction et croyance spirituelle ou philosophique. Son organisation est décentralisée.

L’identité, la loi, la biométrique et plus encore

Le parlement a adopté début mars une loi sur la nouvelle carte d’identité biométrique, loi qui incluait la création d’un fichier des éléments biométriques de chacun (taille, couleur des yeux, empreintes digitales et photographie).

Fidèle à son idéologie sécuritaire et contre l’avis de la gauche, ce fichier pourra être utilisé dans le cadre des recherches sur une affaire judiciaire en cours ce qui transforme de facto tous les citoyens disposant de la future carte d’identité en suspect potentiel liés de près ou de loin à n’importe quelle affaire.

Au-delà de cette loi, et sans hélas pouvoir aller trop loin dans la réflexion d’un débat aussi technique, que philosophique ou encore culturel, il me semble nécessaire de réfléchir sur ce qu’est l’identité (au sens de la loi) dans ce monde qui subit une mutation gigantesque.

Jusqu’ici, l’identité d’un individu comme vous et moi, était en synthèse liée à trois choses : sa personne, une mention dans un registre officiel (généralement l’acte de naissance) et un lieu physique où l’état pouvait le trouver en cas de besoin. La nouvelle loi  sur la carte d’identité biométrique avait pour but originel de résoudre le problème de l’usurpation d’identité légale (éviction d’une personne au profit d’une autre pour une identité donnée).

Oui et alors me direz-vous ? Et bien je vous dirai tout de go que cette notion d’identité est aujourd’hui totalement obsolète et que cette obsolescence découle directement de l’entrée de notre société dans l’ère de l’information numérique.

Dans le monde numérique, il faut d’abord comprendre que les propriétés de l’identité numérique et physique sont différentes.

D’abord, une personne numérique peut mourir et naître plusieurs fois (avec la charge émotionnelle afférente). La mort numérique est parfois utilisée par certaines vedettes du show biz pour défendre telle ou telle cause (ou juste à des fins marketing personnelles).

La notion d’individu numérique n’a par ailleurs pas réellement de sens, car une personne physique peut avoir plusieurs identités numériques distinctes (sans pour autant être schizophrène). Inversement, une identité numérique peut être liée à plusieurs acteurs physiques, peut-être transmise d’un acteur  physique à un autre, peut survire au-delà de la mort d’un acteur physique.

Une identité numérique a des caractères d’ubiquité, une présence qui n’est pas synchrone avec son pendant physique (vous me lisez alors je je ne suis peut-être pas connecté, certains automates numériques peuvent répondre à ma place).

Tout ceci n’est pas qu’un jeu intellectuel et il serait très hasardeux de considérer que notre définition actuelle de l’identité physique est « supérieure » à l’identité numérique. Ce que chacun laisse paraître à travers son identité numérique a autant de valeur que son identité du monde physique, sinon plus. Elle peut être totalement irréelle certes (« le prince des elfes ») mais aussi bien plus profonde et réelle que ce qui peut transparaître de nos interactions du monde physique. Le numérique transcende les distorsions de notre physique, de notre couleur de peau, de notre timbre de voix, mais aussi des étiquettes culturelles qui nous ont été collées par notre histoire et nos activités.

Enfin, la loi a tout intérêt à s’intéresser de façon précise et pertinente à cette aspect numérique, car le monde numérique a au moins un point en commun avec le monde physique, à savoir la capacité et l’envie de certains de porter préjudice aux autres. Il est nécessaire de réfléchir à ce qu’est la loi est la justice dans cet univers étrange et déstabilisant.

L’identité numérique doit être comprise, pensée, intégrée à la loi de notre société. Mais c’est un monde radicalement nouveau, un choc aussi puissant que celui qu’un aveugle pourrait avoir en acquérant la capacité de voir. Un vaste chantier pour notre futur gouvernement et surtout pour ses futurs législateurs.

Présidentielle 2012 : analyse à la mi-temps

Tous les candidats sont en lice depuis plusieurs semaines, ils ont eu le temps de dévoiler leur stratégie et leurs principales orientations et idées programmatiques.  L’élection n’est pas jouée, mais on peut déjà faire un bilan et un certain nombre de constats.

Les gagnants

Les socialistes ont incontestablement gagné une première bataille sur eux-même. Ce parti qui a failli exploser après 2007 fait aujourd’hui plaisir à voir et à être vu. La mobilisation interne est exemplaire et nos déplacements tant en meeting que sur les marchés sont accueillis très favorablement. Les Finistériens pour ne citer qu’eux, sont manifestement impatients de voter Hollande à la présidentielle, et Richard Ferrand, Chantal Guittet, Gilbert Le Bris, Patricia Adam, Marylise Lebranchu, Annick Le Loc’h et Jean-Jacques Urvoas à la législative. Il ne manque plus qu’une candidature PS en Iroise aux législatives sur la 3ème circonscription pour que le tableau soit parfait !

Autre gagnant, le Frond de Gauche qui a réussi à rassembler la gauche radicale. Il restera à Jean-Luc Mélenchon à construire quelque chose sur la durée en évitant les écueils de certaines dérives et à trouver sa place dans une politique gouvernementale de gauche.

Les perdants

En plus de ceux qui ont jeté l’éponge à gauche (Chevenement) comme à droite (Borloo, Boutin, Morin, Nihous), il y a deux grandes victimes de cette première partie de campagne : la gauche « révolutionnaire » (Arthaud, Poutou qui n’arrivent pas à remplacer Besancenot) et EELV.

L’échec de la gauche révolutionnaire montre clairement, une fois encore, que les Français n’attendent pas le grand soir qui casse tout, mais bien une politique menée par une équipe qui sait où elle va.

Le cas d’EELV est particulièrement singulier puisque les circonstances actuelles (bascule climatique, rupture énergétique, …) auraient dû les aider à capitaliser sur leurs positions. Mais les Français ne les suivent pas, et à l’évidence font même confiance aux autres partis pour mettre en place une politique environnementale cohérente en phase avec leurs attentes et les exigences de l’économie. Le PS en particulier qui a fait l’effort de sa remise en question sur le sujet apparaît plus crédible en matière de politique économique, sociale et environnementale que les écologistes.

Suite à maintes erreurs électorales, à un positionnement politique non approuvé par les Français, à des difficultés financières qui vont être aggravées par cette campagne, l’avenir de ce parti est posé et il risque fort de redevenir ce que finalement il est profondément, une fédération d’associations qui défendent des causes environnementales.

Reste le cas Sarkozy et celui de l’UMP. Quel étrange bonhomme ! Depuis le début de son mandat, il aura vraiment fait tout et n’importe quoi, et depuis ce début de campagne, dit et promis tout et n’importe quoi. Son dernier éclat en date par la voix de son « collaborateur » François Fillon est particulièrement consternant puisqu’il prétend dire à chacun et chacune ce qu’il est politiquement « bon » de mettre dans l’assiette familiale pour résoudre un non-problème d’abattage. On comprend que beaucoup dans les cabinets ministériels ont commencé à chercher un point de chute pour le début de l’été : ils ont bien analysés les sondages et compris que puisque le croisement des courbes d’intention de vote ne s’est pas effectué depuis 15 jours, un vent de sauve-qui-peut s’était levé à l’UMP. Il est d’ailleurs tout à fait incroyable que le staff UMP ait lui-même affirmé qu’il fallait que ces courbes se soient croisées dans les jours suivants la déclaration d’entrée en campagne de Sarkozy sinon c’était « foutu » !

Conclusion

Le combat ne sera terminé qu’au début de l’été, lorsque les Français auront envoyé une majorité PS à l’assemblée nationale. Or ce combat n’est pas du tout gagné actuellement. Sarkozy est mal parti, mais d’une part il n’est pas encore battu et d’autre part le niveau électoral de l’UMP est sans doute supérieur à celui de son calamiteux chef. Nous devons mener de front les deux batailles, avec comme priorité l’élection de François Hollande, mais aussi avec l’idée d’un nécessaire prolongement pour élire une majorité législative PS-PRG. La boucle initiée avec les primaires sera alors bouclée.

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Les Basques chahutent Nicolas Sarkozy

J’arrive :

Je me planque :

Nicolas Sarkozy chahuté à Bayonne par des… par BFMTV

J’accuse les vilains socialistes, les voyous, les terroristes :

Campagne électorale en Iroise : meeting à Landunvez

J’étais hier soir au meeting PS de Landunvez mené par Pierre Maille pour soutenir la campagne de François Hollande et répondre aux questions sur le programme du candidat socialiste. Cette réunion est la première grande rencontre politique depuis la venue de François Hollande à Brest il y a quelques semaines, et elle sera suivie d’une série où interviendront en particulier François Marc et Jean-Jacques Urvoas.

Lorsque l’on arrive à ce genre d’événements, la première question qui vient souvent à l’esprit est de savoir s’il y aura beaucoup de monde, si ce sera un succès de participation. Question d’autant plus forte que nous nous trouvions à un jet de bulletin de vote du fief de la députée UMP sortante. Tout le monde a rapidement été rassuré en voyant qu’il a fallu trouver de la place en fond de salle pour installer de nouvelles chaises pour les derniers arrivants. Oui, les citoyens d’Iroise ont bien répondu présent, ils montrent un réel intérêt pour le candidat socialiste.

Les échanges avec la salle furent à la fois cordiaux (on est loin dans notre circonscription pourtant forte en caractère des échanges au piment d’espolette servi hier à Nicolas Sarkozy) mais aussi teintés d’une vraie inquiétude sur les difficultés du quotidien, de la précarité ressentie par chacune et chacun lorsqu’un accident de la vie arrive et que l’on s’aperçoit que les services publics ont tellement été mis à mal, que les budgets ont tellement été coupés, que l’État commence à être aux abonnés absents.

Prise en charge des personnes âgées, handicapées, aides aux veuves et veufs, petite enfance, chômage, … les 10 années de politique de l’UMP touchent durement les Français dans leur quotidien, et malgré la retenue et la pudeur des gens d’ici, on sent plus qu’une attente envoyée en direction de la gauche. Cette élection n’est pas simplement l’expression d’un espoir de changement de couleur gouvernementale, il s’agit vraiment je crois d’une injonction de remettre les choses dans l’ordre, de reconstruire la société française détruite par le sarkozysme. Nous avons le devoir d’y répondre, dans les promesses de notre programme aujourd’hui, mais surtout dans les actes dès le début de l’été.

Si nous ne le faisons pas, si la situation devait s’aggraver, alors je craints fort que les émeutes de la Réunion ne soient que le présage de ce qui pourrait se passer en métropole. Le PS mène une campagne réfléchie, bien construite, tant mieux. Il faut cependant maintenant monter en puissance de combat, allier le refus viscéral de la destruction sarkozyste à la construction rationnelle du futur. Les Basques l’ont manifesté avec force, les Bretons d’Iroise le font paraître avec plus de retenue : ces élections présidentielles et législatives ne sont pas seulement un enjeux de remplacement d’un personnel politique qui a échoué, ce sont des élections pour panser les plaies de 10 ans d’incurie et pour reconstruire notre société, notre pays.

Voilà ce que j’ai ressenti et entendu hier soir à Landunvez, voilà pour quoi je veux me battre aujourd’hui et demain.

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Politique énergétique en nord Finistère

Le ministère de l’industrie vient d’annoncer en présence du président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, que le site de Landivisiau était retenu pour l’implantation de la future centrale électrique à cycle combiné au gaz dont le démarrage devrait être effectif en 2016. Cette annonce s’inscrit dans le pacte énergétique breton destiné à sécuriser l’approvisionnement en électricité et connu sous le nom Triskell Breton.

Un plan nécessaire et porté par les socialistes bretons

La région Bretagne ne produit qu’un peu plus de 8% de l’électricité qu’elle consomme, et l’on sait que la demande va être croissante dans le futur. Les habitants comme les entreprises demandent plus d’énergie, il faut donc répondre à cette demande par plusieurs moyens.

Produire pour sécuriser

D’abord à court-moyen terme, en augmentant les capacités de production par des moyens qui allient puissance et souplesse. Les centrales au gaz ne sont pas idéales du point de vue rejet de CO2, mais à court terme, elles répondent à l’exigence de notre société et de ses citoyens. C’est pourquoi les élus PS nord finistériens soutiennent le Triskell Breton alors que d’autres partis ou comités le combattent. Il serait bon d’ailleurs que la candidate EELV à la législative dans la troisième circonscription du Finistère (Brest-rural) clarifie sa position sur le sujet et donne sa position aux citoyens d’Iroise.

Produire avec un impact minimal sur les écosystèmes

Mais le programme de production ne se limite pas à cette décision. Le pacte énergétique donne pour objectif principal à terme, la production énergétique à partir de sources renouvelables, solaire, éolien et bien sûr hydrolien dont Brest pourrait devenir un des pôles majeurs pour peu que nos futurs députés puissent s’emparer de façon concertée du dossier pour parler d’une seule voix et défendre un projet stratégique pour le nord Finistère. Une énergie abondante et peu chère est un élément fondamental de compétitivité et de création de richesse.

On notera au passage l’échec de la politique UMP sur le sujet : concernant EDF, on a depuis quelques années longuement entendu parlé de la nomination rocambolesque de M. Proglio, de sa bataille avec la patronne d’Aréva, de l’augmentation des tarifs de l’électricité, des centrales nucléaires à l’arrêt ou mal protégées ou encore des actions EDF en chute libre. Par contre les annonces sur les succès de la compagnie nationale et de l’amélioration du service public de l’énergie ont été plus que rares pour ne pas dire absentes !

Économiser

Le triskell est basé sur trois piliers, sécuriser, produire renouvelable mais aussi économiser. Loin des polémiques autour d’une vision malthusienne du problème énergétique, d’une contestation systématique quelle que soit la proposition (contre le nucléaire, contre le gaz, contre l’éolien, contre l’hydrolien, …) qui reporte hypocritement la responsabilité de produire chez le voisin (le plus lointain possible ce qui est une aberration puisque plus le centre de production est loin et plus on gaspille de l’énergie pour le transport !). Les choix de la région Bretagne en général et des socialistes Bretons en particulier sont faits dans l’intérêt des citoyens, en prenant en compte toutes les contraintes pour aboutir au meilleur compromis possible, compromis qui ouvre les perspectives d’avenir tout en assumant ses responsabilités.

Avec le cas Breton, c’est toute la future politique énergétique du futur gouvernement socialiste qui est concrètement illustrée ici, une politique équilibrée et efficace qui renvoie dos à dos ceux qui soutiennent l’imprévoyance de la politique énergétique UMP et ceux qui soutiennent un replis sur soi égoïste et malthusien.

Il ne manque donc plus pour généraliser ce progrès, que d’élire un président qui défend cette orientation, et des députés qui la soutiennent et voteront les lois nécessaires.

La Réunion : après l’indignation, la rébellion

En pleine campagne présidentielle, Nicolas le bafouilleur du Fouquet’s enchaîne déclamations et incantations à qui veut l’entendre. Mais entre deux annonces contradictoires, il ne dit rien des émeutes qui se déroulent depuis plusieurs jours à La Réunion.

La crise économique est évidemment à l’origine de ce mouvement social, mais contrairement à la métropole, le mouvement est en train de prendre une tournure dramatique. Claude Guéant, fidèle serviteur de la sarkozye, voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit là que d’un mouvement de quelques jeunes, s’insurgeant contre des violences «absolument inacceptables», violences qui ne «vont pas permettre de régler les problèmes». Sans blague…


Il est légitime de se demander pourquoi à La Réunion les conséquences de la crise sont arrivées à un niveau inacceptables, et pas sur le continent.

Il y a plusieurs raisons à cela. La crise est d’abord plus aiguë pour les départements et territoires d’outre-mer car du fait de leur isolement maritime, la vie est déjà habituellement plus chère, la République ayant toujours échoué à résoudre cet aspect économique particulier. Et naturellement, les conséquences de l’incurie de 10 années de gouvernement UMP dont 5 particulièrement catastrophiques sont ressenties de façon beaucoup plus dures : le taux de chômage élevé devient explosif (28.9% contre 9% en métropole, et en particulier un taux ahurissant de 53.5% pour les 15-24 ans !), la vie qui était difficile devient alors dramatique (taux de pauvreté de 49% à La Réunion contre 13% en métropole). Pendant que Nicolas Sarkozy bat la campagne en jouant l’illusionniste, sa politique a tout simplement fait entrer ce territoire français dans ce que l’on appelait jadis le tiers monde.

Un dernier élément aggrave la situation réunionnaise, à savoir le fait que la population est jeune (34.4% ont moins de 20 ans), et ce qui pour une société est une formidable promesse d’avenir et un atout économique, est ici un honteux gâchis explosif.

Je ne fais pas partie de ceux qui chantent à tout vent leur amour de la révolution, mais je sais parfaitement voir et comprendre les situations où entre le désespoir et la révolte, les citoyens qui refusent la fatalité et le joug du renoncement créent des barricades et y mettent le feu.

La situation réunionnaise peut-elle s’étendre ? Sans aucun doute. D’abord bien sûr aux territoires dont la situation économique et sociale et très proche de celle de La Réunion, mais également en métropole si la situation devait continuer à s’aggraver. Je l’ai écrit depuis maintenant plus d’un an : ce que l’on a vu en Tunisie, puis en Égypte, puis en Libye, puis en Syrie, ce que l’on voit par épisodes en Grèce, ne sont pas des éléments isolés de quelques États « exotiques ». Ces situations ont en commun des éléments démographiques, des éléments économiques et des éléments liés à la libéralisation des moyens de communication et d’association numériques. La démocratie retarde l’expression violente des peuples car elle porte en son sein la promesse de l’expression de chacun et chacune. Mais en Grèce l’Europe se comporte comme un colonisateur qui refuse l’expression populaire lorsqu’elle ne va pas dans son sens. C’est suicidaire et criminel.

Quant à la France, le cri « dégage » se fait de plus en plus fort, et s’il est envoyé aujourd’hui à l’endroit de celui qui a plongé notre pays dans le puits sans fond de ses erreurs, il est également envoyé comme un rappel impérieux à François Hollande et au PS. Nous ne sommes pas là pour gagner par défaut, mais bien pour redonner à la jeunesse un avenir, à l’économie sa vitalité, à la France sa place et son honneur. Pas une voix ne manquera, mais pas un candidat de notre camp ne doit manquer !

Le numérique pour tous dans Cap Finistère

En recevant mon Cap Finistère ce matin, j’ai été ravi d’y trouver la thématique du numérique en première page (il faut parfois peu de choses pour se sentir moins seul !). Je me suis donc plongé avec gourmandise dans le long article de la couverture et du petit encart sur ACTA qui est une tentative réactionnaire et liberticide de contrôle des échanges d’informations.

L’article de Cap Finistère met en avant l’ambitieux plan de déploiement d’un réseau de communication haut débit, plan stratégique voulu et en bonne partie financé par la région Bretagne (avec l’aide de l’État et de l’Europe). Particulièrement exigeant sur le sujet, je me permets tout de même d’adresser quelques remarques sur la stratégie numérique de la région Bretagne.

Il faut bien comprendre que c’est un ici projet d’infrastructure, ce qui est très bien et en l’occurrence dans la mission qu’ont reçu les élus bretons. Mais l’outil, aussi puissant soit-il, ne suffira pas à relever les défis imposés par la société et l’économie numériques. Si je devais prendre un exemple pour illustrer le problème, c’est un peu comme si l’on décidait de construire des autoroutes alors que beaucoup de gens ne savaient pas que l’on peut se déplacer autrement qu’à pied.

Le défi majeur n’est pas celui de l’outil, mais bien dans un premier temps celui de l’usage et ensuite celui du modèle (de société ou économique). Un réseau haut-débit est fantastique pour effacer définitivement l’aspect péninsule géographique de la Bretagne car le numérique connecte chacun au monde avec une facilité et une rapidité déconcertante. Cela ouvre des perspectives culturelles, politiques, économiques fantastiques… à condition de savoir comment faire. Le taux d’informatisation des TPE/PME françaises (et la Bretagne ne fait pas exception, voir cette étude de l’INSEE) est très faible en comparaison des autres pays européens. Ce n’est pas en branchant de gros tuyaux aux entreprises qu’elles seront à même de faire évoluer leur modèles d’affaires.

Part des sociétés ayant un site web en janvier 2010 – sources INSEE

Il faudra aussi traiter les problèmes légaux avec plus d’acuité que ceux qui se sont égarés avec HADOPI ou ACTA.

Il est donc impératif de prolonger cet effort remarquable de déploiement d’un réseau à haut débit par une politique d’alphabétisation numérique. Les citoyens, les acteurs économiques ou politiques, maîtrisent généralement mal les outils NTIC, très peu les usages et encore plus rarement la culture numériques. Au défit de l’infrastructure il faut donc ajouter celui de l’instruction : la gauche en particulier, doit être en mesure de former et de déployer de nouveaux hussards de la République numérique, car nous n’avons pas affaire à une simple évolution technologique, mais bel et bien à la redéfinition complète de qui nous sommes, de nos relations au sein de la société, de nos modèles économiques et culturels. C’est un des quatre défis majeurs de ce début de millénaire.

Révolutions en Méditerranée : la Syrie

Le grand n’importe quoi de la sortie de Claude Guéant cette semaine me donne l’occasion de faire un post, trop court assurément, sur la révolution Syrienne en cours.

Dans la lignée des révolutions méditerranéennes, la Syrie, tout à la fois pays stratégique car un des verrous du Moyen Orient et pays de grande culture, cherche sa voie vers un renouveau de liberté et si possible de démocratie.

Même si ce n’est pas grand choses, que ces combattants de la liberté reçoivent ici mon amitié et mon soutien.