Que feriez-vous pour que la politique change ?

La grosse blague de Robert Bourgi accusant Jacques Chirac et surtout Dominique de Villepin (puique lui est dans la course pour 2012) d’avoir reçu de l’argent de la FrançAfrique me paraît aussi pathétique que les diverses réactions qui l’accompagnent.

Que de réactions étonnées de personnes tombées de l’arbre en entendant ces accusations ! Toujours est-il qu’à l’arrivée, cela m’exaspère. Je ne m’apesantirai pas sur le fond et je vous renvoie à ces extraits du film de Patrick Benquet programmé les 9 et 16 décembre 2010 dans « Infrarouge » sur France 2 :



FRANÇAFRIQUE – Extrait 1

Extrait – FRANÇAFRIQUE (O.Bongo et les… par Phares-Balises

Alors oui, il y a très probablement des planches bien pourries dans le bateau qui relie la France à l’Afrique. Mais si on a une idée assez précise du mal, qu’est-ce que vous, citoyens, êtes prêts à faire pour changer les choses ?

Le citoyen lambda n’a a sa disposition que son vote, mais êtes-vous prêts à vous en servir ? Quels éléments permettraient-ils de changer le personnel politique ? Êtes-vous prêts à agir ? Je n’ai sais rien, je n’en suis pas sûr alors j’ai réfléchi à quelques questions qui pourraient éclairer les choses pour les législatives de 2012 (j’ai pris la fonction de député car c’est une fonction plus « ouverte » que celle de président).

Merci d’avance à ceux qui voudront bien y répondre.


Pour que les choses changent et en imaginant que vous allez voter dans une circonscription où vous ne connaissez personne et que l’on vous propose de choisir le profil des candidats…

Si vous avez d’autres critères, n’hésitez pas à les mettre en commentaire. Je publierai les résultats du sondage dans quelques temps.

Mer d’Iroise, Terre Bretonne, énergie et députés

Politique en Iroise - FinistèrePour la campagne des primaires de 2006, j’avais mis en avant trois défis majeurs : la rupture climatique, la rupture énergétique et la bascule démographique. A l’époque, le changement climatique était plus un sujet de contestation qu’un élément profond de réforme politique, les effets de la bascule démographique n’étaient envisagés qu’à travers le déni de l’urgence du financement des retraites, quant à l’énergie, le débat politique se focalisait sur une opposition peu utile pro-nucléaire contre écolos. Militant pour une refondation politique à gauche, je n’ai guère eu de sujets de satisfaction pendant ces longues années d’errements sarkozystes.

Depuis nous avons dû cheminer en affrontant une crise économique majeure et ces thèmes sont devenus une évidence au point d’être le point de départ du projet socialiste pour 2012. Bien qu’il manque à mon sens un quatrième défi (la numérisation de la société), le débat national a progressé, en particulier grâce aux socialistes.  Mais au niveau local, qu’est-ce que cela donne concrètement ? Comment cela impacte-t-il et impactera-t-il nos vies ?  Comment les députés qui seront élus après la présidentielle pourront-ils agir ? Comment le « métier » de député doit-il évoluer pour aider à résoudre nationalement et localement ces défis.

Dans la 3ème circonscription du Finistère, ma députée est UMP (pas de chance pour elle, elle devra assumer 10 années de gestion catastrophique du pays l’année prochaine…). Élue depuis 2002, c’est une politique plutôt de la vieille droite, c’est-à-dire quelqu’un qui est plus assidue aux inaugurations locales et petits fours qu’active au micro de l’assemblée ou au stylo des commissions. Le classement 2010 des députés l’a d’ailleurs classée 319ème sur 575 (le classement a « oublié » 2 députés) avec 39 interventions au total dont 14 en séance et 25 en commission, 3 rapports et avis, pas de loi. Si cette approche a un évident intérêt électoraliste, elle est surtout préjudiciable à l’évolution de l’économie locale (ici en Iroise), car elle ne porte en elle aucun dynamisme de développement pouvant être relayé à Paris.

Un exemple simple peut illustrer cela.

Brest pourrait devenir un pôle énergétique majeur à travers le déploiement en mer d’un projet ambitieux d’éoliennes et d’hydroliennes. Voilà un projet industriel qui représente à mes yeux une fantastique opportunité économique pour le Finistère nord où les acteurs de la mer ont plus l’habitude de se battre contre la peste des algues vertes ou la survie du métier de pêcheur face à la Politique Commune de la Pêche. La « politique du petit four » permet certes de compatir au malheur des pêcheurs en leur servant de jolis discours et de prendre des positions défensives, mais rien de plus. Seule une vision plus large, seule une action au plus haut niveau de l’État relayée efficacement sur le terrain est en mesure de mettre en place une politique globale, cohérente et conquérante de la mer (en nord Finistère comme sur toutes les côtes françaises d’ailleurs). Pour reprendre l’exemple des pêcheurs, nous avons affaire à des professionnels qui certes défendent une vision de leur métier, mais sont aussi tout à fait capable de comprendre les problèmes, de saisir des opportunités et d’évoluer du moment que l’on est en mesure de leur proposer quelque chose de solide. Ce n’est pas à coup de taxe poisson accordée un jour de colère et abandonnée quelques années plus tard pour cause de stupidité contre-productrice que l’on résout un problème structurel. L’outil de travail doit évoluer, le stock halieutique n’est pas infini, Bruxelles légifère : voilà les menaces. Une nouvelle industrie d’énergie maritime est en train de se construire : voilà une opportunité. Il me semble que le rôle du législateur, surtout si c’est le député local, est de proposer et de favoriser un cadre général pour qu’une industrie en difficulté comme la pêche puisse tirer parti d’une industrie naissance comme celle de l’énergie. Et au-delà, c’est tout le bassin de Brest qui doit pouvoir en bénéficier ! Pour cela il faut peser sur les lois, pour cela il faut s’appuyer sur le relais efficace des élus locaux dont c’est le métier d’être tous les jours sur le port, pour cela il faut aider les entrepreneurs à faire évoluer leur modèle d’affaires, pour cela il faut mettre en place des canaux de communication plus souples et efficaces, sortir des interminables réunions et passer à des groupes de travail utilisant les outils numériques modernes par exemple. Pour cela, peut-être aussi faut-il plaider pour une nouvelle vision de l’exécutif et défendre l’idée d’un vrai ministère de la mer.

Les défis qui s’opposent à nous nous imposent de repenser notre tissu économique et social, nous imposent d’innover et de saisir les opportunités, mais nous imposent également de changer notre façon de faire de la politique, de changer les métiers de la politique et en particulier celui très important de député qui ne peut plus se contenter de faire un peu de présence à Paris et beaucoup dans les soirées festives en ville. L’évolution technologique permet d’avoir des liens journaliers directs (voir le blog de Jean-Jacques Urvoas ou Pierre Moscovici par exemple) entre les citoyens et leur député. Mais au-delà, ils permettent aussi de travailler sur des problèmes à distance et de façon efficace. Il est nécessaire d’évoluer dans ce sens, tout en s’appuyant fortement sur les élus locaux, maires, conseillers cantonaux ou régionaux, ainsi la chaîne démocratique reprend tout son sens au service du citoyen.

En 2012 nous élirons un nouveau président, élisons également une nouvelle façon de servir la démocratie et de faire de la politique !

François Hollande tend la main à DSK et au-delà, à ceux qui portent ses idées

« Sa compétence en matière de finances, en matière internationale, est plutôt recherchée et reconnue (…) Dans la situation que l’on connaît, il fait partie des voix que l’on veut entendre »

Cette déclaration de FH lors du grand jury RTL (04/09) est à la fois sobre, raisonnable et marque une réelle volonté d’ouverture en direction de Dominique et des militants socdems qui l’ont soutenu et le soutiennent toujours. La politique est rarement simple, ici au moins elle est claire.

Après le temps de la réflexion, l’heure du choix

En juin, au moment de la déclaration des différentes candidatures aux primaires socialistes, j’avais souhaité, en accord de pensée avec beaucoup de mes camarades sociaux-démocrates, prendre le temps de la réflexion, à la fois pour laisser l’affaire DSK aller à son terme judiciaire, et également pour que Martine Aubry et François Hollande aient le temps de clarifier leur ligne politique et leur position spécifique vis-à-vis de nous.

Le temps a donc passé, la justice a pu clairement établir le niveau de véracité de l’affaire New-Yorkaise, Martine et François ont pu plus largement s’exprimer.

Attendre plus longtemps ne me paraît pas souhaitable :

  • parce que cela laisserait le débat des primaires se dérouler sans une bonne partie des e-militants socdem,
  • parce que cela laisserait penser que finalement nous ne sommes pas si rationnels que cela et que dans des situations complexes nous restons « coincés » par nos sentiments, incapables de prendre une décision claire parce qu’elle n’irait pas dans le sens de nos émotions,
  • parce que cette attente serait trop focalisée sur une personne ce qui permettrait à certains de nous traiter de fans et non de militants au service de tous,
  • parce que cela n’empêcherait pas chacun et chacune d’aller petit à petit dans un sens ou dans un autre, mais à contre cœur et un peu honteusement.

Mon attachement aux idées sociale-démocrates modernes largement alimentées par la pensée de Dominique, mises en lumière par ses résultats aussi bien au gouvernement qu’au FMI, restent une référence. Mais aujourd’hui j’ai le sentiment de devoir choisir, et de dire avec force et fierté que je suis un socdem, que j’ai toujours défendu loyalement une candidature de Dominique, que je l’ai fait parfois dans des conditions plus que difficiles et à contre-courant de « l’opinion », mais voilà, je suis aussi un militant qui doit et qui sait prendre ses responsabilités, alors je le fais, et je le fais avec force et conviction.

Je rejoints donc les militants qui soutiendront François Hollande dans cette campagne des primaires. Je lui apporte mes convictions, mon énergie, mon espoir des réformes radicales, ma capacité à me battre et à pourfendre les mensonges et les manipulations, celle aussi d’imaginer un avenir meilleur et les outils qui y mènent. Je vous invite à faire de même et quoi qu’il arrive, je vous donne rendez-vous juste après les primaires pour construire ensemble le chemin vers la victoire finale de la gauche et de tous les Français.

Justice : affaires, manipulations et principes

Les affaires judiciaires passées (DSK), présentes (Sarkozy) ou à venir (Guérini, Lagarde, ?) peuvent être (et ont déjà été) traitées de différentes façons. Il y a d’abord la façon cynique et opportuniste de ceux qui y voient un moyen d’éliminer un adversaire sur l’air

chouette, il y a un truc, on va l’exploiter
en disant tout et surtout n’importe quoi
du moment que cela laisse penser à la culpabilité du concerné

le refrain étant :

calomnions, calomnions,
il ou elle y laissera bien son caleçon !

Je laisse aux artistes le soin de mettre cela en musique….

Autant dire que je ne goûte pas vraiment cette approche de la justice, à peine digne du café du commerce, et assurément indigne d’un combat politique, au moins au sens où je l’entends.

Ces affaires sont perturbantes lorsqu’elles sont révélées, en particulier parce qu’il est difficile d’en connaître le fond et la véracité initialement, et qu’en qualité de politique, le citoyen se retourne vers vous, attendant à la fois une information leur permettant de savoir ce qu’il en est (information que vous avez peu de chance d’avoir) et aussi l’attitude à tenir. La réponse est d’autant plus compliquée à donner que, comme on l’a vu dans l’affaire DSK, internet a supplanté en nombre, en rapidité et en audience les médias classiques, médias qui n’ont pas que des qualités mais qui ont, au moins pour les plus sérieux, des règles éditoriales qui empêchent de publier n’importe quelle imbécilité. Or une fois la machine à dire n’importe quoi enclenchée, alimentée qui plus par la chanson des cyniques, ces médias en sont réduits au mieux à suivre, au pire à en rajouter. Bien courageux ceux qui cherchent la vérité, qui s’en tiennent aux principes de la justice, qu’ils se préparent à être lynchés…

Instruit par l’expérience, je maintiens pourtant ma position de principe en matière de mise en cause d’une personnalité politique :

  1. ne pas rendre de verdict, l’accusé n’est ni (présumé) coupable ou (présumé) innocent, il est accusé, point barre.
  2. fonder son opinion sur des faits avérés, faire confiance à l’enquête pour cela, même si elle nécessite du temps.
  3. si les éléments retenus par la justice sont suffisants pour effectivement passer d’une enquête préalable à une procédure judiciaire plus lourde, la personnalité politique doit démissionner, ce qui ne doit pas valoir preuve de culpabilité, mais au contraire dénote le niveau de responsabilité vis-à-vis du mandat de l’intéressé
  4. comprendre que les moyens modernes de communication impliquent une évolution des procédures policières et judiciaires. Même si nous ne sommes plus vraiment sous le code Napoléon, les textes apparaissent en fort déphasage avec la réalité d’aujourd’hui.

L’affaire DSK a aussi démontré un certain nombre de choses dont il faut tirer les conséquences :

  1. d’abord l’inanité des jurys populaires pour tous les types de jugement ; juger est un acte complexe, qui demande une formation et induit une responsabilité potentiellement écrasante. Sans ce cadre pédagogique préalable, les jurys populaires ont de fortes chances de se transformer en justice très aléatoires et arbitraires. La gauche a bien raison de combattre les idées sarkozystes sur ce sujet.
  2. le fonctionnement de la justice américaine montre également les contraintes liées à des agents élus, soumis à l’intérêt de leur propre réélection.
  3. l’intérêt d’associer les citoyens à l’enquête et à la diffusion de l’information vérifiée. Là, c’est une découverte que j’ai pu faire à travers les divers groupes internet auxquels j’ai participés pendant l’affaire DSK. Malgré quelques difficultés ponctuelles, les meilleures sources d’information, les éléments vérifiables, ont été obtenus et diffusés à travers ces groupes qui se sont spontanément constitués. Autant certains médias ont été lamentables, autant l’information de ces groupes internet a été de qualité.

Je pense, et je souhaite, qu’une réflexion s’ouvre sur ces éléments : les outils de la justice doivent s’ouvrir à de nouvelles approches.

Dernier élément qui est introduit par la récente (re)mise en accusation de Nicolas Sarkozy pour une suspicion de financement illégal de sa campagne. Mon propos n’est pas de traiter du fond de l’affaire, parce que je ne veux pas rendre de verdict, parce que le seul fait avéré est qu’une magistrate a porté une accusation, parce que la justice n’est pas (encore) saisie. Non, mon propos est de considérer ce cas particulier parce qu’unique : l’argument actuel de l’UMP pour répondre à ces accusations est de dire « portez plainte, on verra ensuite », ce qui a priori rejoint ce que je viens de dire. Or c’est très hypocrite car le président de la République ne dépend pas du droit commun : quelqu’un peut bien porter plainte, cela ne changera rien, tôt ou tard l’enquête sera bloquée à cause de son immunité, sans oublié que le parquet n’est pas indépendant du pouvoir politique. Je comprends tout à fait que la fonction présidentielle doive être protégée de n’importe quelle manipulation, l’affaire DSK a été édifiante là-dessus. Mais cela doit aussi signifier que le président doit être justiciable dans des temps compatibles avec un bon rendu de la justice. Là aussi, un autre cas est édifiant, celui de Jacques Chirac ; même s’il devait être condamné, quel sens cela aurait-il aujourd’hui ? Je pense qu’il est nécessaire de protéger la fonction par une procédure plus stricte, par des peines particulièrement lourdes en cas de manipulation ou de diffamation, mais on doit, hors cas spécifiques à spécifier, rentrer dans une procédure judiciaire la plus commune possible.

J’espère que ces quelques éléments permettront une réflexion non partisane sur ce que doit être une justice adaptée à notre temps.

Affaire Dreyfus Strauss-Kahn : justice des medias, verdict du peuple

C’est dans les moments troubles et la solitude que l’on teste ses convictions et que l’on se révèle à soi-même.

Lorsqu’en ce dimanche irréel j’ai allumé ma radio et que j’ai entendu l’incroyable nouvelle de l’arrestation de DSK, je me suis senti tout à la fois troublé et bien seul. Les informations qui se succédaient tout au long de la journée semblaient plus accablantes les unes que les autres, leur rythme et leur caractère mondial ne semblaient laisser la place à aucun doute et la construction médiatique qui avait atteint son paroxysme avec le perp walk auraient dû annihiler tout questionnement : vous qui entrez dans l’arène médiatique, abandonner tout espoir d’autre vérité que celle qui vous est donnée

Et pourtant, plusieurs choses m’ont fait douter. Le souvenir de la médiatisation de Timişoara et de Ceauşescu a laquelle je n’avais pas cru à l’époque, les premières incohérences de l’enquête de la police de NY (les heures, les téléphones portables, la rumeur de la fuite,  les caméras, le scénario de l’entrée de la femme de ménage, …) et le regard de Dominique Strauss-Kahn à sa sortie du poste de police ont réveillé en mot la méfiance des conclusions trop rapides et non prouvées, la nécessité de ne croire que ce j’ai pu vérifier, ne serait-ce qu’en partie. Je ne savais pas ce qui s’est effectivement passé, mais à l’évidence ce que je voyais n’avait pas grand chose à voir avec une justice équitable et sereine. Je me suis alors tourné vers ma communauté internet où j’ai là-aussi trouvé des gens troublés, mais où la solitude n’était plus.

Les semaines qui ont suivi ont été malgré tout extraordinairement enrichissantes.

J’y ai découvert ce que le mot justice signifiait vraiment, ce qu’il impliquait dans sa démarche de recherche de la preuve et de la vérité. Comprendre, trouver les faits, résister à la vindicte qui pourrait faire de vous un lâche, qui vous incite au mieux à vous taire en attendant l’exécution finale. Résister aussi à ses propres sentiments qui seraient plus satisfaits de l’innocence que de la culpabilité. Fonder son jugement sur les faits d’abord, sur la raison, et au bout arriver à la conclusion la plus probable.

J’y ai découvert aussi l’incroyable puissance de ces réseaux mondiaux de gens anonymes qui finissent par être plus proches de vous que certaines de vos fréquentations habituelles, puissance qui explique comment les gouvernements autoritaires méditerranéens ont pu être vaincus si facilement, puissance qui permet de combattre les manipulations médiatiques les plus sournoises, puissance qui permet d‘obtenir les documents que les médias refusent de donner ou pire, cachent car non conformes à ce qu’ils veulent démontrer. Il paraît que certaines rédactions ont eu des états d’âme après avoir publié des choses fort peu glorieuses, pour dire le moins. Je crois à la lumière de ces derniers mois que certains ont perdu leur âme, noyés dans le fiel d’une manipulation de la vérité faite en toute connaissance de cause parce qu’il fallait qu’il soit coupable !

sources : Fabrice Epelboin
sources : Fabrice Epelboin http://wordpress.bloggy-bag.fr/2011/07/13/affaire-dreyfus-strauss-kahn-la-chronologie-des-faits/

Que de fois me suis-je dit que j’avais l’impression d’être dans une nouvelle affaire Dreyfus, où l’accusé devait être forcément coupable, parce qu’il était riche, parce qu’il était juif, parce qu’il perturbait l’image de la morale ou d’un intérêt « supérieur » cachant des intérêts vils et très privés… Tant de monde avait intérêt à la culpabilité de Strauss-Kahn, la culpabilité plutôt que la vérité. De fait, sa démission forcée du FMI a permis la reprise en main de l’institution par les ultra-libéraux puis de lancer la curée sur la Grèce en moins de deux semaines, le projet d’un nouveau système monétaire mondial a fini dans les oubliettes de Riker Island, l’horizon des présidentielles françaises a singulièrement changé. Si la gauche non marxiste s’est d’ailleurs à peu près bien comportée (voire de façon positivement surprenante comme avec S. Royal), que dire de l’UMP ? L’ump qui avec Lefebvre et consorts avait annoncé le feu nucléaire si Dominique Strauss-Kahn se présentait aux présidentielles, l’ump que l’on retrouve au tout début de l’affaire avec un tweet diffusé avant même la première communication de la police, avec Debré éructant sur tous les médias lui tendant un micro, avec des médias plus que partisans relayant des informations dont certaines ne tenaient à l’évidence pas debout.

Et que dire de la position officielle de la France ? Dès le tout début de l’affaire, les services de l’État ne pouvaient pas ignorer que certaines informations diffusées étaient fausses, ne serait-ce que parce que l’État et la direction du Sofitel avaient des liens directs et étroits ; l’État savait que la chronologie annoncée des faits était fausse parce qu’il avait accès à l’historique du badgeage, il savait qu’aucune vidéo n’avait pris de film de DSK en train de fuir car les caméras en question n’existaient pas dans l’hôtel et qu’il avait normalement rendu ses clés, il savait que le billet d’avion de DSK n’avait pas été pris au dernier moment parce qu’une réunion européenne avec entre autre Angela Merkel était planifiée, l’État Français avait la possibilité, sans prendre parti, juste au nom de la Vérité et de la Justice, d’empêcher l’emballement et la construction d’une culpabilité médiatique, l’État français avait les moyens de protéger notre image internationale en évitant la condamnation expéditive d’un de ses ressortissant occupant un poste international majeur, l’État Français avait la possibilité de se placer aux côtés de la justice américaine pour (r)établir la vérité des faits dans une affaire délicate. Or le gouvernement français n’a pas fait ce choix, préférant laisser ternir notre image et notre réputation plutôt que de montrer l’exemple d’une France qui défend les valeurs et les principes, même dans un cas difficile. Pire que cela, les grands hommes d’État tels Robert Badinter qui ont osé prendre une telle position se sont fait conspuer. Pourquoi une telle attitude indigne ?

Je demande à nouveau à ce qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise sur pied pour enquêter dès septembre sur le rôle des acteurs de l’État dans cette affaire, avant et pendant l’affaire. Que chaque Français se sentant bafoué, blessé, manipulé par les choix irresponsables qui ont été faits dans cette affaire, par leurs conséquences sur notre pays, relaie cette demande auprès de leurs élus ; nous exigeons la vérité ! Le peuple de France en tirera les conclusions.

L’affaire DSK a eu un impact personnel pour Dominique Strauss-Kahn et sa famille, mais au-delà, un impact sur le déroulement démocratique de l’élection à venir. Une part de la vérité a été établie par la justice américaine, nous devons aller jusqu’au bout pour ce qui concerne la République Française.

Nucléaire, éolien et gaz, le défi énergétique : illustration en Iroise (Bretagne)

Dans mon texte des défis, j’avais mis en avant quatre obstacles majeurs à traiter pour les politiques d’avenir de la France  :

  • la rupture climatique et ses conséquences écologiques (dont j’ai traité un aspect concret avec mon post sur les algues vertes en Bretagne)
  • la bascule démographique
  • la dématérialisation numérique de nos sociétés(c) creative commons : Otourly
  • et enfin la rupture énergétique.

C’est une illustration concrète de ce dernier point que je voudrais aborder dans cet article, en prenant pour illustration l’Iroise (où j’habite). Pour ceux qui localisent mal ce pays breton, c’est le bout de la pointe nord du trident Breton (là où se trouve d’ailleurs la pointe la plus à l’ouest de la France continentale, qui n’est pas la pointe du Raz comme on le croit trop souvent, mais le cap Corsen).

La Bretagne dans son ensemble et l’Iroise en particulier, illustrent très bien les ambiguïtés et incohérences des choix énergétiques Français.

De part sa situation géographique, l’Iroise, comme la Bretagne, est déficitaire en énergie et sa situation en bout de ligne fragilise la distribution, à tel point qu’il n’est pas exceptionnel d’avoir une ou deux coupures de courant dans l’année. Et à chaque pointe de consommation réapparaît le spectre de la coupure de délestage. Comme les prévisions de consommation sont plutôt largement à la hausse (imaginez ce qui se passera lorsque chacun rentrant chez lui entre 18h et 19h avec sa voiture tout électrique et la branchera pour la recharger…), la question de construire des générateurs se posent avec force.

On le sait, l’énergie en France est d’abord nucléaire. La Bretagne a deux singularités concernant ce mode de production : Brennilis et Plogoff. Brennilis nous instruit sur la difficulté à démanteler une centrale nucléaire (le nucléaire ne pose que deux petits problèmes : on ne sait pas quoi faire lorsque cela explose, pas plus qu’on ne sait gérer correctement les déchets). Quant à Plogoff, cela montre le rejet et la peur, plus ou moins rationnels, que représente culturellement le nucléaire.

Pour les sociaux-démocrates, le nucléaire est tout à la fois la seule solution actuelle pour produire à grande échelle l’énergie qui nous est indispensable, et une solution technologique dont il est souhaitable de sortir, mais selon une démarche rationnelle qui prend en compte aussi bien les aspects de sécurité, économique, et sociaux. Fermer les centrales sans rien proposer qui soit au minimum équivalent est une tartufferie, continuer sur le tout nucléaire inacceptable. La démarche proposée est que pour chaque centrale que l’on serait amené à construire parce que c’est nécessaire, on en ferme au moins autant en fermant les plus dangereuses (Chinon, Fessenheim par exemple au démarrage de Flamanville), et que l’énergie supplémentaire manquante soit produite par des moyens complémentaires (éolien, hydrolien, …). Ouvrons à chaque étape une négociation : ce dont on a besoin et ce qui peut permettre de répondre à ces besoins. Ce processus aboutira plus ou moins rapidement à la disparition complète du nucléaire en fonction des meilleures solutions à une époque donnée et des efforts communs que chacun consentira à faire.

La notion d’effort commun n’est pas un vain mot et c’est peut-être la principale difficulté. En matière d’énergie, chacun est prompt à exiger de consommer sans restriction, et tout aussi prompt à refuser de produire près de chez lui de quelque façon que ce soit. On pourrait croire que la production d’énergie par éolienne est plébiscité dans une région qui a refusé avec tant de fougue le nucléaire. Hélas, le champ d’éoliennes que j’aperçois de ma fenêtre rencontre son lot d’opposants, avec des arguments qui tiennent parfois plus du fantasme que d’autre chose. Si les éoliennes dans les champs posent problèmes, alors construisons-les en mer. Mais là aussi, des collectifs contestent immédiatement les projets d’implantation. Soit, construisons alors une centrale classique au gaz. Patatras, un nouveau comité anti-centrale au gaz se met en place.

Non à une Centrale Gaz/Fuel à Guipavas

Reste donc les efforts d’économie et de production domestique. Hélas, si on peut espérer à terme équilibrer les besoins des foyers, cela n’est absolument pas suffisant pour les entreprises, même lorsque la plupart sont des TPE/PME comme en Iroise. Que dire alors des bassins industriels lourds ?
On sait produire toute l’énergie nécessaire, on sait même en produire une bonne partie d’une façon qui respecte les écosystèmes. Mais quel que soit le mode de production, l’obstacle principal est l’acceptation locale. Nous sommes dans un système où le citoyen se sent systématiquement agressé lorsqu’il s’agit de construire une centrale. Or on peut facilement deviner que cette opposition n’est pas forcément rationnellement fondée, et qu’il est possible que cette opposition soit plus le résultat d’une approche qui donne le sentiment que l’on imposera une solution coûte que coûte, fruit d’une erreur de méthode, fruit d’une incompréhension, peut-être aussi d’une administration d’État qui apparaît trop arrogante.

Je n’approuve pas cette opposition systématique, pas plus que je n’approuve les passages en force. Face à un problème objectif d’une consommation électrique qui n’est pas satisfaite par une production suffisante, il me semble possible de trouver des solutions sans déclencher à chaque fois une guerre picrocholine.

Où est passée la bonne dette ? Qui doit-on ruiner maintenant ?

Autant prévu que redouté, les États Unis ne sont plus un pays où l’on peut acheter des bons du trésor les yeux fermés. La perte de leur meilleure note est plus psychologique qu’autre chose, mais la finance mondiale qui faisait gris mine ces dernières semaines s’offre un plongeons supplémentaire en eau froide.

La cause de la défiance : la dette bien évidemment. Fini de s’amuser avec la « petite » dette grecque de 350 milliards d’euros, on s’intéresse maintenant aux plus de 14 000 milliards de dollar américains (soit environ 10 000 milliards d’euro). Nulle doute qu’avec nos près de 1600 milliards et une progression toujours pas maîtrisée, notre tour ne devrait pas tarder. Alors oui la crise y est bien pour quelque chose car il était nécessaire de soutenir l’économie et certaines sociétés qui se sont trouvées temporairement à court de liquidité. Oui, mais cela ne doit pas nous faire oublier la faute originelle de la droite qui a délibérément choisi de se financer à crédit, sans chercher d’autres voies. Rappelons-nous la théorie de Nicolas Sarkozy de « la bonne et mauvaise dette ».

Contrairement au PS dont les théories keynésiennes posent comme postulat que la dette est l’ennemie de la gauche, le gouvernement sarkofillon et l’ump ont délibérément choisi cette voie de la dette, pour nous amener là où nous sommes actuellement, ignorant par incompétence ou aveuglement idéologique que cette voie n’offrait aucun échappatoire en cas de problème. L’accident était inévitable.

Aujourd’hui, il est urgent de répondre à une double question :

  • comment payer ce que l’on doit ?
  • comment reprendre sa liberté financière vis-à-vis des marchés ?

Augmenter les taxes et impôts ou leur assiette (c’est-à-dire le nombre de personnes qui les paient), diminuer les dépenses, « manger » la dette par une inflation importante, refuser purement et simplement de payer. Le panel de solutions est connu, plutôt que de nier le problème il faut soit que ce gouvernement fasse pour une fois ce qu’il faut ou qu’il démissionne et rende rapidement les clés, reconnaissant son incroyable incompétence, abandonnant une politique vieille de presque 10 ans, politique qui à l’exception d’une année n’a jamais réussi à remettre la dette de notre pays dans la bonne direction.

La gauche est décidée à faire ce qu’il faut, et à la différence de la droite, l’expérience passée (1997-2002) montre qu’on peut lui faire confiance pour que cela soit aussi juste que possible et surtout, efficace.

Mais second point, comment reprendre sa liberté vis-à-vis des marchés, car on peut bien tempêter contre les financiers, si l’ump avait fait le choix d’avoir le choix, le rapport de force serait différent. En 1997 le gouvernement Jopin sous la direction de Dominique Strauss-Kahn a qualifié la France pour l’euro et nous avons choisi l’intégration européenne : il est temps d’achever le travail massacré par la droite : l’Europe doit se doter d’un organe de gouvernance dont le rôle est de veiller à harmoniser les éléments financiers structurants de l’Union, et cet organe doit pouvoir relever le défit d’agir selon des choix politiques démocratiques au niveau européen. Par ailleurs, on remarquera que des pays comme le Japon sont beaucoup plus endettés que nous mais sont moins « chahutés » par les marchés ; il y a une raison simple à cela : ces pays financent majoritairement leur dette en interne. Il me paraît donc souhaitable de réfléchir sur la possibilité d’un emprunt national forcé : transformer une partie de l’épargne des Français en emprunt remboursable à court terme (moins de 5 ans) à un taux d’intérêt à fixer. Cela me paraît être une des formes les moins douloureuses de contribution au sauvetage financier de notre pays.

La droite sarkozyste a échoué parce qu’elle a choisi depuis 10 ans une très mauvaise politique économique. Que les mois avant l’élection vont être longs et douloureux pour les Français ! Si Nicolas Sarkozy veut réussir ne serait-ce qu’une chose dans son épouvantable mandat, que ce soit sa démission.

Les mensonges de Nafissatou Diallo

Voici une traduction d’un document du bureau du procureur de NY, Cyrus Vance, à propose des mensonges proférés sous serment par Nafissatou Diallo.


Traduction :

Messieurs Taylor et Brafman,
Le ministère public divulgue les présentes informations à la défense, conformément au code de procédure criminelle 240.20 et la jurisprudence Brady c/ Maryland, et la doctrine induite.

Entrée aux USA avec un faux visa, la plaignante (Nafissatou Diallo), a obtenu le statut de réfugiée par de fausses déclarations.

Dans sa demande d’asile en date du 30 décembre 2004, la plaignante (Nafissatou Diallo), a informé le Ministère de la justice, de l’immigration et des naturalisations, de son expérience personnelle (de son vécu personnel) dans son pays, la Guinée.
Ces informations ont été confirmées par une note manuscrite jointe à la demande et ont servi de base à la demande d’asile.
Dans ce formulaire, Nafissatou Diallo déclare, à peine de parjure, que sa déclaration est sincère et véritable.
En substance, la déclaration indique que la plaignante et son époux ont été persécutés et harcelés par le régime dictatorial qui était au pouvoir en Guinée.
Entre autres choses, la plaignante (Nafissatou Diallo), déclare que sa maison a été détruite par la police et les soldats agissant pour le compte du régime Guinéen et que son couple a été battu.
Quand son mari a tenté de retourner voir ce qui restait de leur bien le lendemain, elle déclare qu’il a été à nouveau battu, arrêté et emprisonné par la police et les soldats.
Elle déclare qu’elle a été battue lorsqu’elle a tenté de venir en aide à son époux.
Dans sa déclaration, elle attribue les violences dont son couple fut victime, à leur opposition au régime.
Elle déclare que pendant l’incarcération de son époux, celui-ci a été torturé, privé de soins médicaux et qu’il est mort en succombant à ses blessures.
Après la mort de son époux, d’après elle, la plaignante (Nafissatou Diallo), a commencé à dénoncer le régime et a finalement fuit son pays craignant pour sa vie, arrivant aux Etats-Unis en janvier 2004 pour demander l’asile (elle a indiqué au procureur qu’elle a utilisé un faux visa).
L’énoncé de ces faits a été réitéré verbalement lors de sa demande d’asile.
Dans les interrogatoires relatifs à l’enquête de la présente affaire, la plaignante a admis que les faits qu’elle a indiqué à l’appui de sa demande d’asile étaient faux.
La plaignante a indiqué avoir fabriqué ses informations à l’aide d’un homme qui lui a fourni une cassette enregistrée avec les faits contenus dans la déclaration.
Elle a mémorisé les informations en écoutant la cassette en boucle.
Dans plusieurs interrogatoires avec les enquêteurs elle a réitéré le caractère mensonger de ces faits en indiquant qu’elle avait menti pour ne pas contredire les éléments de sa demande d’asile.
En outre, à la faveur de deux interrogatoires distincts avec l’avocat général (le procureur Cyrus Vance), la plaignante (Nafissatou Diallo) avait affirmé avoir été la victime d’un viol en réunion en Guinée et a fourni des détails de l’agression.
A la faveur de chacun des deux interrogatoires la plaignante a pleuré et est apparue profondément en état de choc lorsqu’elle se remémorait l’incident.
Dans d’autres interrogatoires, la plaignante (Nafissatou Diallo), s’est rétractée en indiquant que le viol collectif n’avait pas eu lieu.
À cet égard, la plaignante (Nafissatou Diallo), admet qu’elle a menti à propos de cet incident et reconnait avoir inventé et fabriqué les détails explicatifs qui étaient un élément narratif qu’elle avait été entraînée à mémoriser pour le succès de sa demande d’asile.
La plaignante (Nafissatou Diallo), ajoute à présent qu’elle témoignera d’un viol en Guinée mais dans des circonstances différentes des premiers interrogatoires.

Dans les semaines qui ont suivi l’incident poursuivi dans la prévention, la plaignante (Nafissatou Diallo), a indiqué en de nombreuses occasions qu’après avoir été agressée sexuellement par le défendeur (Dominique Strauss Kahn), le 14 mai 2011, dans la suite 2806 (de l’hôtel Sofitel de New-York), elle se serait enfuie dans le couloir principal de l’hôtel au 28ème étage et aurait attendu jusqu’à ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn) quitte sa suite en entrant dans l’ascenseur.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a prétendu que c’est après s’être assurée de ce que le défendeur (Dominique Strauss Kahn), était entré dans l’ascenseur, qu’elle aurait alerté son superviseur de l’incident qui arriva (selon elle) au 28è étage, quelques instants après.
Dans l’intervalle jusqu’à l’arrivée de son superviseur elle assure être demeurée au même endroit du couloir où elle avait fuit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a certifié ces faits au Grand Jury qui la questionnait sur les évènements après l’incident de la suite 2806.
Depuis lors, la plaignante a admis qu’elle avait d’abord nettoyé une chambre voisine puis s’en était retournée dans la suite 2806 qu’elle a commencé à nettoyer avant que d’alerter son superviseur (après que le défendeur, Dominique Strauss Kahn a quitté l’hôtel).
En outre, la plaignante (Nafissatou Diallo), a admis que pour les deux précédents exercices fiscaux elle a inclu l’enfant d’un ami sur sa déclaration d’impôts afin d’accroître ses déductions d’impôt au-delà du plafond auquel elle avait droit.
La plaignante (Nafissatou Diallo), a également admis de fausses déclarations fiscales afin de continuer de bénéficier d’une subvention de logement.
Au final, il ressort des éléments de l’enquête que la plaignante a menti aux enquêteurs sur de nombreux faits concernant son histoire personnelle, les circonstances de l’espèce (le prétendu viol) et ses relations personnelles.

N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour toutes questions,
Sincèrement

Pour copie conforme : L’honorable Michael J Obus, Cour Suprême, New York

Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)

 À l’évidence, même en ignorant ce qui a été ensuite découvert sur les relations de N. Diallo avec des individus peu recommandables, jamais aucun enquêteur n’aurait dû conclure à la véracité des faits sans prolonger l’enquête, or les policiers de NY l’ont fait, jamais aucun juge n’aurait dû incarcérer un accusé sur un témoignage si sujet à caution, or la juge de NY l’a fait.

Le Sofitel de NY avait également les moyens de fournir très rapidement le parcours des entrées / sorties de N. Diallo dans les différentes chambres, et donc de « questionner » le récit initial de cette dernière. À l’évidence, soit il ne l’ont pas fait, soit ces informations factuelles et non-récusables ont été passées sous silence. Enfin, eut égard aux relations étroites entre certains services de l’État Français et la direction du Sofitel, ces mêmes informations auraient pu être diffusées par la France, ne serait-ce que pour défendre l’image de la France, ceci n’a pas été fait, au contraire pendant plusieurs jours des informations allant dans le sens d’un lynchage médiatique ont été diffusées par des personnes et des médias politiquement proches du pouvoir français pour des raisons de politiques intérieures malgré les dégâts que cela générait pour notre pays en terme d’image.

L’affaire DSK n’est pas une affaire privée, mais confirme être une affaire politique, au minimum nationale.

Sources :

http://www.nycourts.gov/press/index.shtml#dsk
Request for Adjournment (July 11; 4:45 PM)
Letter Filed By District Attorney’s Office (July 1; 12:30 PM)
Voluntary Disclosure Form (June 16; 5:00 PM)
Demand for Discovery (June 6; 11:15 AM)
Letter From District Attorney’s Office (May 26; 2:30 PM)
Letter From Defendant’s Counsel (May 26; 10:45 AM)
Affidavit of Defendant (May 23; 5:00 PM)
Release Order (May 20; 4:15 PM)
Bail Undertaking (May 20; 2:30 PM)
File Documents (May 20; 12:45 PM)
Indictment (May 19; 1:00 PM)

 

Algues vertes et tambouille politique

Les algues vertes de Bretagne sont tout à la fois le résultat d’une rupture de l’équilibre de quelques écosystèmes de bord de mer et de l’absence de courage politique.

On le sait sans l’ombre d’un doute, ces algues sont la conséquence directe d’un excès cumulé d’épandage agricole, les problèmes de rejets en nitrates urbains ayant trouvé leur solution à travers les stations d’épuration depuis longtemps. Or d’un constat très clair et factuel, personne ne semble avoir été en mesure de proposer et de mettre en œuvre une solution efficace. Pourquoi ?

A mon sens, essentiellement parce qu’en Bretagne comme ailleurs, la culture de la négociation et du compromis dans l’intérêt de tous n’est pas très développé (l’autre ayant par définition et a priori tord) et aussi parce qu’à l’image d’un Nicolas Sarkozy de passage, il est plus facile de brosser le cochon dans le sens du poil en se cachant derrière une idée fumeuse comme la méthanisation que de réunir des pugilistes dans une salle pour qu’ils fassent des concessions (l’idée que l’on peut transformer dans un réacteur un problème nauséabond en or énergétique est fort séduisante, mais elle n’est qu’industriellement très hypothétique et financièrement plus proche du plomb de l’investissement que de l’or des revenus espérés). Au passage on notera que la compassion affichée par le refus « de désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs» n’est qu’une gentille hypocrisie électorale (les agriculteurs votant a priori plutôt à droite) tant que les bords de mer seront là pour montrer aux yeux et aux nez de tous l’immensité du problème, désignant de facto la source du problème.

Mais alors si les agriculteurs sont de vilains pollueurs qui gazent les sangliers à coup de sulfure d’hydrogène, c’est donc que la vérité se trouve en face, dans le camp aussi vert que les algues. Supprimons le cochon est tout redeviendra bon, c’est d’une logique imparable ! Sauf que cette logique se heurte directement à la réalité du tissu économique et social breton, sans oublier l’intérêt par définition vital de produire de la viande de porc, facile à fabriquer à des coûts très faibles.

L’équation à résoudre est en fait la suivante :

  • diminuer la pression sur les écosystèmes en rejetant moins de nitrates, donc soit en diminuant la quantité de lisier (i.e. le nombre de cochons), soit en le traitant (à court terme, on ne sait pas bien le faire)
  • maintenir globalement une industrie (qui n’est pas que porcine) capable de nourrir les français à moindre coût pour une qualité acceptable
  • maintenir un emploi pour ces agriculteurs qui font vivre leur famille et l’économie locale par leur travail
  • ne pas oublier de financer collectivement et de façon équitable tout cela
  • arrêter d’attiser les passions

La solution de facilité consistant à vouloir « tuer » les agriculteurs en même temps que leurs cochons est inacceptable, individuellement et collectivement, tout autant que celle qui consiste à fermer les yeux et à se boucher le nez dans certaines zones littorales et à continuer comme avant.

Le bon sens voudrait me semble-t-il que l’on commence très rapidement par se doter d’un outil objectif permettant de détecter les endroits où la pression agricole sur les écosystèmes dépasse ce qui est assimilable par ces derniers, puis de chercher par tous les moyens techniques et organisationnels à diminuer cette pression pour la ramener à un niveau acceptable, et enfin pour tous les agriculteurs qui n’auront d’autres solutions que de diminuer leur production, à trouver et financer une reconversion partielle de leur production en répartissant les efforts de chacun. Je ne doute d’ailleurs pas qu’un certain nombre d’acteurs soient déjà dans une telle démarche, je préfèrerais que ce soit leurs voix qui soient entendus et que la parole politique vienne les renforcer plutôt que de procéder par effet de manches devant les caméras.

Je suis militant social-démocrate, je n’ai pas un rapport romantique à l’écologie (je préfère d’ailleurs parler d’écosystème), je suis attaché comme tout un chacun à vivre dans un environnement sain, riche et diversifié. Mais je n’oublie en aucun cas que je fais partie d’une société d’hommes et de femmes qui a ses propres contraintes et qui elle aussi à l’impératif besoin de trouver un équilibre sain, socialement et économiquement dans la dynamique de son histoire. L’écosystème de nos sociétés interagit avec l’écosystème naturel, nous ne pouvons pas détruire ce dernier, nous ne sommes pas (plus ?) soumis à celui-ci, mais nous avons l’impérative nécessité de le gérer avec sagesse pour l’avenir. Le problème des algues vertes en est une bonne illustration, résolvons-le avec sagesse.