Le chômage sera ton juge !

La seule chose que Nicolas Sarkozy accepte de dire sur son bilan c’est que la crise explique tout est que c’est pire ailleurs.

Les dernières statistiques du chômage nous donnent l’occasion de montrer quelle est la vérité.

Oui, il y a pire ailleurs, la Grèce, l’Espagne. Mais si nous nous comparons aux grands pays qui sont à notre rang économique, qui sont nos partenaires au sein de l’Europe, non, non, mille fois non, nous ne faisons pas mieux que les autres !

Depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la France compte 747.000 chômeurs sans activité de plus en métropole (+35%), 1 million en comptant ceux travaillant à temps partiel.

Politique énergétique en nord Finistère

Le ministère de l’industrie vient d’annoncer en présence du président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, que le site de Landivisiau était retenu pour l’implantation de la future centrale électrique à cycle combiné au gaz dont le démarrage devrait être effectif en 2016. Cette annonce s’inscrit dans le pacte énergétique breton destiné à sécuriser l’approvisionnement en électricité et connu sous le nom Triskell Breton.

Un plan nécessaire et porté par les socialistes bretons

La région Bretagne ne produit qu’un peu plus de 8% de l’électricité qu’elle consomme, et l’on sait que la demande va être croissante dans le futur. Les habitants comme les entreprises demandent plus d’énergie, il faut donc répondre à cette demande par plusieurs moyens.

Produire pour sécuriser

D’abord à court-moyen terme, en augmentant les capacités de production par des moyens qui allient puissance et souplesse. Les centrales au gaz ne sont pas idéales du point de vue rejet de CO2, mais à court terme, elles répondent à l’exigence de notre société et de ses citoyens. C’est pourquoi les élus PS nord finistériens soutiennent le Triskell Breton alors que d’autres partis ou comités le combattent. Il serait bon d’ailleurs que la candidate EELV à la législative dans la troisième circonscription du Finistère (Brest-rural) clarifie sa position sur le sujet et donne sa position aux citoyens d’Iroise.

Produire avec un impact minimal sur les écosystèmes

Mais le programme de production ne se limite pas à cette décision. Le pacte énergétique donne pour objectif principal à terme, la production énergétique à partir de sources renouvelables, solaire, éolien et bien sûr hydrolien dont Brest pourrait devenir un des pôles majeurs pour peu que nos futurs députés puissent s’emparer de façon concertée du dossier pour parler d’une seule voix et défendre un projet stratégique pour le nord Finistère. Une énergie abondante et peu chère est un élément fondamental de compétitivité et de création de richesse.

On notera au passage l’échec de la politique UMP sur le sujet : concernant EDF, on a depuis quelques années longuement entendu parlé de la nomination rocambolesque de M. Proglio, de sa bataille avec la patronne d’Aréva, de l’augmentation des tarifs de l’électricité, des centrales nucléaires à l’arrêt ou mal protégées ou encore des actions EDF en chute libre. Par contre les annonces sur les succès de la compagnie nationale et de l’amélioration du service public de l’énergie ont été plus que rares pour ne pas dire absentes !

Économiser

Le triskell est basé sur trois piliers, sécuriser, produire renouvelable mais aussi économiser. Loin des polémiques autour d’une vision malthusienne du problème énergétique, d’une contestation systématique quelle que soit la proposition (contre le nucléaire, contre le gaz, contre l’éolien, contre l’hydrolien, …) qui reporte hypocritement la responsabilité de produire chez le voisin (le plus lointain possible ce qui est une aberration puisque plus le centre de production est loin et plus on gaspille de l’énergie pour le transport !). Les choix de la région Bretagne en général et des socialistes Bretons en particulier sont faits dans l’intérêt des citoyens, en prenant en compte toutes les contraintes pour aboutir au meilleur compromis possible, compromis qui ouvre les perspectives d’avenir tout en assumant ses responsabilités.

Avec le cas Breton, c’est toute la future politique énergétique du futur gouvernement socialiste qui est concrètement illustrée ici, une politique équilibrée et efficace qui renvoie dos à dos ceux qui soutiennent l’imprévoyance de la politique énergétique UMP et ceux qui soutiennent un replis sur soi égoïste et malthusien.

Il ne manque donc plus pour généraliser ce progrès, que d’élire un président qui défend cette orientation, et des députés qui la soutiennent et voteront les lois nécessaires.

La Réunion : après l’indignation, la rébellion

En pleine campagne présidentielle, Nicolas le bafouilleur du Fouquet’s enchaîne déclamations et incantations à qui veut l’entendre. Mais entre deux annonces contradictoires, il ne dit rien des émeutes qui se déroulent depuis plusieurs jours à La Réunion.

La crise économique est évidemment à l’origine de ce mouvement social, mais contrairement à la métropole, le mouvement est en train de prendre une tournure dramatique. Claude Guéant, fidèle serviteur de la sarkozye, voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit là que d’un mouvement de quelques jeunes, s’insurgeant contre des violences «absolument inacceptables», violences qui ne «vont pas permettre de régler les problèmes». Sans blague…


Il est légitime de se demander pourquoi à La Réunion les conséquences de la crise sont arrivées à un niveau inacceptables, et pas sur le continent.

Il y a plusieurs raisons à cela. La crise est d’abord plus aiguë pour les départements et territoires d’outre-mer car du fait de leur isolement maritime, la vie est déjà habituellement plus chère, la République ayant toujours échoué à résoudre cet aspect économique particulier. Et naturellement, les conséquences de l’incurie de 10 années de gouvernement UMP dont 5 particulièrement catastrophiques sont ressenties de façon beaucoup plus dures : le taux de chômage élevé devient explosif (28.9% contre 9% en métropole, et en particulier un taux ahurissant de 53.5% pour les 15-24 ans !), la vie qui était difficile devient alors dramatique (taux de pauvreté de 49% à La Réunion contre 13% en métropole). Pendant que Nicolas Sarkozy bat la campagne en jouant l’illusionniste, sa politique a tout simplement fait entrer ce territoire français dans ce que l’on appelait jadis le tiers monde.

Un dernier élément aggrave la situation réunionnaise, à savoir le fait que la population est jeune (34.4% ont moins de 20 ans), et ce qui pour une société est une formidable promesse d’avenir et un atout économique, est ici un honteux gâchis explosif.

Je ne fais pas partie de ceux qui chantent à tout vent leur amour de la révolution, mais je sais parfaitement voir et comprendre les situations où entre le désespoir et la révolte, les citoyens qui refusent la fatalité et le joug du renoncement créent des barricades et y mettent le feu.

La situation réunionnaise peut-elle s’étendre ? Sans aucun doute. D’abord bien sûr aux territoires dont la situation économique et sociale et très proche de celle de La Réunion, mais également en métropole si la situation devait continuer à s’aggraver. Je l’ai écrit depuis maintenant plus d’un an : ce que l’on a vu en Tunisie, puis en Égypte, puis en Libye, puis en Syrie, ce que l’on voit par épisodes en Grèce, ne sont pas des éléments isolés de quelques États « exotiques ». Ces situations ont en commun des éléments démographiques, des éléments économiques et des éléments liés à la libéralisation des moyens de communication et d’association numériques. La démocratie retarde l’expression violente des peuples car elle porte en son sein la promesse de l’expression de chacun et chacune. Mais en Grèce l’Europe se comporte comme un colonisateur qui refuse l’expression populaire lorsqu’elle ne va pas dans son sens. C’est suicidaire et criminel.

Quant à la France, le cri « dégage » se fait de plus en plus fort, et s’il est envoyé aujourd’hui à l’endroit de celui qui a plongé notre pays dans le puits sans fond de ses erreurs, il est également envoyé comme un rappel impérieux à François Hollande et au PS. Nous ne sommes pas là pour gagner par défaut, mais bien pour redonner à la jeunesse un avenir, à l’économie sa vitalité, à la France sa place et son honneur. Pas une voix ne manquera, mais pas un candidat de notre camp ne doit manquer !

Le numérique pour tous dans Cap Finistère

En recevant mon Cap Finistère ce matin, j’ai été ravi d’y trouver la thématique du numérique en première page (il faut parfois peu de choses pour se sentir moins seul !). Je me suis donc plongé avec gourmandise dans le long article de la couverture et du petit encart sur ACTA qui est une tentative réactionnaire et liberticide de contrôle des échanges d’informations.

L’article de Cap Finistère met en avant l’ambitieux plan de déploiement d’un réseau de communication haut débit, plan stratégique voulu et en bonne partie financé par la région Bretagne (avec l’aide de l’État et de l’Europe). Particulièrement exigeant sur le sujet, je me permets tout de même d’adresser quelques remarques sur la stratégie numérique de la région Bretagne.

Il faut bien comprendre que c’est un ici projet d’infrastructure, ce qui est très bien et en l’occurrence dans la mission qu’ont reçu les élus bretons. Mais l’outil, aussi puissant soit-il, ne suffira pas à relever les défis imposés par la société et l’économie numériques. Si je devais prendre un exemple pour illustrer le problème, c’est un peu comme si l’on décidait de construire des autoroutes alors que beaucoup de gens ne savaient pas que l’on peut se déplacer autrement qu’à pied.

Le défi majeur n’est pas celui de l’outil, mais bien dans un premier temps celui de l’usage et ensuite celui du modèle (de société ou économique). Un réseau haut-débit est fantastique pour effacer définitivement l’aspect péninsule géographique de la Bretagne car le numérique connecte chacun au monde avec une facilité et une rapidité déconcertante. Cela ouvre des perspectives culturelles, politiques, économiques fantastiques… à condition de savoir comment faire. Le taux d’informatisation des TPE/PME françaises (et la Bretagne ne fait pas exception, voir cette étude de l’INSEE) est très faible en comparaison des autres pays européens. Ce n’est pas en branchant de gros tuyaux aux entreprises qu’elles seront à même de faire évoluer leur modèles d’affaires.

Part des sociétés ayant un site web en janvier 2010 – sources INSEE

Il faudra aussi traiter les problèmes légaux avec plus d’acuité que ceux qui se sont égarés avec HADOPI ou ACTA.

Il est donc impératif de prolonger cet effort remarquable de déploiement d’un réseau à haut débit par une politique d’alphabétisation numérique. Les citoyens, les acteurs économiques ou politiques, maîtrisent généralement mal les outils NTIC, très peu les usages et encore plus rarement la culture numériques. Au défit de l’infrastructure il faut donc ajouter celui de l’instruction : la gauche en particulier, doit être en mesure de former et de déployer de nouveaux hussards de la République numérique, car nous n’avons pas affaire à une simple évolution technologique, mais bel et bien à la redéfinition complète de qui nous sommes, de nos relations au sein de la société, de nos modèles économiques et culturels. C’est un des quatre défis majeurs de ce début de millénaire.

Brest : Manifestation pour la Sobrena

Mon agenda familial ne me permettra hélas pas d’être à Brest cet après-midi pour la manifestation de soutien aux salariés de la Sobrena. Je joints donc ma voix à tous ceux qui y seront par ce canal internet.

D’abord un petit rappel pour ceux qui me lisent d’une région un peu éloignée de Brest. La Sobréna est une société bretonne de réparation navale créée en 1987. Ce chantier s’est taillé une solide réputation sur des marchés de haute technicité (méthaniers, pétrolier, ferries) et est en mesure de travailler sur les plus gros navires du monde (la plus grande cale fait 80 m de large sur 420 m de long). En 2010, la Sobrena affichait un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros avec un peu moins de 250 salariés plus les emplois induits. Or depuis de trop nombreux mois, la société va mal et a été mise en redressement judiciaire avec un appel à repreneurs. Plusieurs se sont déjà fait connaître : le chantier Gibdock de Gibraltar, Eiffage et l’Italien Palumbo et peut-être le Néerlandais Damen. Les dossiers doivent être déposés au tribunal de commerce lundi au plus tard.

Lors de sa visite lundi, François Hollande (qui a déclaré Brest capitale maritime de la France) a rencontré les salariés de la Sobrena en compagnie de François Cuillandre le maire de Brest et Jean-Yves Le-Drian notre président de région. Il a rappelé l’engagement des élus locaux dans ce dossier : « Avec les élus locaux, il y a une volonté de trouver une reprise durable pour cette activité« .

Enfin, oui, mais pas tous les élus du bassin brestois manifestement si l’on en croit cette déclaration de Patricia Adam (députée de Brest – même -) à propos de la députée UMP de la troisième circonscription d’Iroise (Brest rural) : « Souhaitons que sur ce dossier Mme Lamour mettra bien plus d’énergie qu’elle en a démontrée jusqu’à présent pour défendre le tissu industriel et les emplois du bassin brestois, poursuit l’élue socialiste. Depuis son élection en 2002, cela aurait été bien utile pour l’économie locale que Mme Lamour affiche autant de détermination, aux côtés de François Cuillandre et moi-même, pour essayer de sauver la construction navale militaire, défendre le choix de Brest comme port d’entretien des futurs sous-marins d’attaque, ou dénoncer la perte de plus de 2 000 emplois civils et militaires, conséquences des réformes votées par sa majorité à l’Assemblée nationale. » (décembre 2011). En fait, il faut retourner bien loin dans le temps pour trouver trace de quelques actions marquantes de madame la députée Lamour, la plus « significative » étant une intervention d’octobre 2011 en séance à l’assemblée nationale à l’endroit d’Eric Besson. Voilà un engagement pour le moins limité sur un dossier qui aurait pu être la priorité numéro un de sa fin de mandat. Il est vrai que ces derniers temps Marguerite Lamour a préféré s’engager pour la marche Jansatyagraha des Indiens plutôt que pour les ouvriers des cales de Brest !

Madame Lamour est à l’image des différents gouvernements UMP qu’elle a soutenu : l’artisan obstinée d’échecs successifs. Comme Nicolas Sarkozy elle est prompte à se montrer en public et à gratifier l’auditoire d’un discours qui flatte (le petit hommage à telle ou tel, la petite phrase en breton pour la culture locale, la petite citation – même celle de Jean Jaurès !) tout y est sauf le fond. Les salaries de la Sobrena sont il me semble peu sensibles aux discours petits fours, ce qu’ils attendent c’est un projet industriel pour leur entreprise, du travail pour leur avenir. Là est le travail d’un député, et il est vrai que Patricia Adam n’a pas pu faire grand chose d’autre que dénoncer l’inaction de Marguerite Lamour dans le passé. Mais à partir de juin, il serait plus que souhaitable qu’elle puisse défendre le savoir-faire brestois en force, appuyée par d’autres députés, en particulier celui de la 3ème circonscription de Brest rural.

Il y a tellement de possibilités d’avenir pour la Sobréna, il y a de nouveaux marchés à aller chercher sur le pôle énergie marine brestois ou encore en matière de commerce et l’industrie maritime qui ne manqueront pas eux aussi d’être impactés par la rupture énergétique pétrolière. Projetons-nous sur l’avenir, imaginons, inventons, innovons ! Il faut des députés capables de comprendre l’industrie, l’économie, de voir a minima les évolutions profondes. Marguerite Lamour a montré qu’elle en était bien incapable et que son ambition se bornait à faire de la présence dans une circonscription qui vote traditionnellement à droite. Ce qui était un cynisme en temps normal devient une imposture politique à l’heure où frappent à nos portes la rupture énergétique, le changement climatique, la bascule démographique et le bouleversement numérique de notre société. Il faut envoyer à l’assemblée nationale des députés ancrés dans leur territoire et capables de comprendre et d’orienter les grands choix nationaux. Il faudra à François Hollande une majorité forte et particulièrement aiguisée, presque visionnaire pour éviter le chaos. L’UMP nous lègue 10 années d’erreurs et de fiasco, il nous faudra le réparer, mais il faudra être aussi particulièrement forts pour affronter des défis plus que dangereux. Or, pour l’heure, l’appareil du PS, contre l’avis des militants de la troisième circonscription, a imposé une candidate EELV qui ont le sait, ne votera pas certaines lois du futur gouvernement de gauche. Comment une candidate EELV pourrait-elle défendre une politique économique de décroissance et prétendre développer l’industrie de la réparation navale de pétroliers ou de méthaniers géants ?

Avec les salariés de la Sobrena, nous défendons la politique industrielle et énergétique de François Hollande parce que c’est un cas concret où l’on constate que nos combats sont bien en phase avec la réalité du terrain. Les militants d’Iroise sont mobilisés pour ce combat qui devra aboutir à une première victoire à l’élection présidentielle. Mais cette victoire devra impérativement être prolongée par une seconde à la législative. Les sympathisants qui nous ont fait confiance à la primaire socialiste, et au-delà tous les citoyens de la troisième circonscription, méritent d’être représentés à Paris par un député capable de comprendre la réalité industrielle nord Finistérienne, capable de comprendre les menaces profondes que nous allons affronter, capable de défendre une politique puissante et audacieuse. Les militants ont exprimés leurs désaccords avec des choix d’appareil qui n’ont rien à voir avec de tels enjeux. Il n’est pas trop tard, ni pour la Sobrena, ni pour l’Iroise.

Indignez-vous, mobilisez-vous !

Militants, sympatisants ou simplement citoyens voulant le changement maintenant, rejoignez-nous au PS et sur notre réseau social :

Free Mobile dans ma boule de cristal numérique

J’adore lorsque ma boule de cristal me permet de deviner l’avenir !

J’essaie régulièrement d’alterner les articles d’humeur (politique) et les articles plus fouillés. Il y a quelques temps, j’ai écrit deux articles concernant l’économie numérique, un sur la faillite de Paru Vendu, et un sur l’arrivée de l’économie numérique. Dans ce dernier, j’écrivais en particulier ceci « si en plus on réussit à introduire une entrée gratuite avec un modèle freemium, alors c’est l’économie marchande elle-même qui gère directement le problème de la pauvreté d’une partie de la société. »

Même en ayant fait quelques efforts de pédagogie, je me doute bien que le fond n’était pas forcément d’une clarté à toute épreuve et accessible à tous. Heureusement, le patron de Free, Xavier Niel vient aujourd’hui de rendre public l’offre de téléphonie mobile de sa société, et comme c’est un grand professionnel qui connaît parfaitement l’économie numérique, il a bâti une stratégie incluant un tel modèle freemium et comme en plus il est commercialement malin, ce freemium cible particulièrement les gens les moins fortunés à travers l’offre de téléphonie « RSA ».

Or cette offre illustre parfaitement ma citation précédente.

Récapitulons :

  1. l’économie numérique permet naturellement de créer une entrée de gamme réellement gratuite
  2. si le modèle économique est correctement bâti, l’offre globale gratuite et payante (premium) est rentable (modèle freemium) et permet aux entrepreneurs de prendre à leur charge et sans impact financier une partie de l’aide sociale
  3. ce modèle n’est a priori possible qu’avec du numérique pur ou au mieux en associant bien physique et services numériques (économie dite quaternaire)
  4. c’est ce qu’à réussi semble-t-il à faire ici Xavier Niel avec la téléphonie mobile, il ne reste plus qu’un dernier effort à faire pour rendre gratuite la box.

Alors que certains en sont encore à chercher à arrêter la mondialisation, à parler ré-industrialisation sans en expliquer ni le coût ni la faisabilité, des entrepreneurs bien français sont en train de construire l’économie capable de résoudre nos problèmes et de nous sortir du trou de la meilleure des façons possibles. Mais il nous faut encore et toujours expliquer ce qu’est cette révolution numérique, ce qu’elle apporte de bien et de mal, et préparer nos concitoyens à un des plus grands changements intellectuels, économiques et philosophiques que nous ayons jamais eu à appréhender.

Économie : s’indigner certes, mais agir surtout

Le texte ci-dessous est le résumé d’un texte plus long que vous trouverez en [ cliquant ici ].

Bonne lecture (et que ceux qui le souhaitent n’hésitent pas à venir discuter sur facebook).
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Sauve-qui-peut
L’idéologie communiste a touché son terme avec l’effondrement du mur de Berlin. L’idéologie purement libérale a touché le sien avec l’effondrement de Lehman Brothers. Depuis les décideurs politiques ou économiques s’agitent en tous sens à la recherche d’un nouveau phare capable de les guider dans leurs décisions. La tentation du replis sur soi est-elle la solution ? Comment se guérir du dysfonctionnement de l’outil financier sans entraîner un effondrement total du système ? Comment restaurer la justice en punissant sans vindicte ceux qui ont eu un comportement délibérément pathogène voire délictueux vis-à-vis des peuples ?

Et in fine, quelles seront les bases d’une nouvelle économie au service des peuples, une économie à même de prendre en compte les défis climatiques, énergétiques, numériques et socio-démographiques ?

 

Protection ou protectionnisme ?

Personne ne peut construire quelque chose à long terme dans une anxiété et une peur constante du lendemain. Nous devons être rassurés sur la capacité de nous relever en cas d’erreur ou de chute. Aujourd’hui, les citoyens sont mis dans la situation de funambules accrochés à un fil usé dont la rupture ne fait guère de doute. Sous eux l’inconnu.

Il ne fait guère de doute non plus que nous ne pouvons pas à court terme garantir un niveau de protection au niveau de ce que nous avons pu avoir il y a dix ans.
Je crois que nous pouvons remplacer une partie de l’argent que nous n’avons plus par des systèmes de solidarité directe qui ont largement montré leur valeur en d’autres temps. C’est déjà ce que font nombre d’associations et, en attendant de recouvrer son autonomie, l’État doit acter de son indigence et utiliser les moyens qui lui restent pour faciliter et contrôler l’organisation locale de la protection de tous.

De manière plus globale, certains plaident pour la ghettoïsation de notre économie. Cette pensée est issue d’un ancrage dans un monde où la frontière était physique et tangible, où ce que l’on produisait était d’abord matériel. Mais aujourd’hui, les NTIC ont remplacé les frontières géographiques par des frontières linguistiques ou technologies. Ces mêmes moyens de communication apportent des services marchands et la possibilité d’acquérir où bon nous semble sur la planète les biens que l’ont veut. Monter des frontières douanières avait un sens dans l’ancien monde non connecté, pas dans le nôtre.

Les règles d’une nouvelle économie
Si une nouvelle économie devait nous sortir de notre situation, peut-on en tracer quelques contours qui permettent au moins de réfléchir de façon nouvelle (désolé, je n’ai pas la prétention de pouvoir donner la solution à nos problèmes).

Des briques de qualités à faible coût

La première idée est de chercher les briques de base qui servent à construire cette économie et de contrôler au maximum leur coût et leur qualité. A minima, ces briques me semblent être :

  • l’énergie
  • l’information
  • les moyens permettant d’échanger les biens et services (en simplifié l’argent).

L’état doit donc agir et être en mesure de garantir que ces éléments seront toujours abondants et libres d’accès au tarif le plus bas possible. Des nationalisations sont nécessaires. Hors de ces éléments, la production et le commerce de biens et de services doivent se développer au sein d’un marché libre mais aux règles clairement établies et équitables.

Une économie associant biens, services et numérique

La deuxième idée part d’un double constat.

Le prix des biens physiques a décru de façon fantastique grâce aux caractéristiques du commerce mondialisé.
Le deuxième constat est qu’en économie numérique ce processus de baisse des coûts s’accentue jusqu’à introduire une entrée de gamme totalement et réellement gratuite (modèle dit freemium).

Ce double constat état fait, il est possible de construire une deuxième règle : l’économie que nous devons construire doit être une économie qui associe un ou plusieurs biens matériels à un service, le tout étant fortement lié à des mécanismes d’économie numérique (dont le freemium). Ce modèle économique a été baptisé « économie quaternaire » par Michèle Debonneuil je l’étends un peu ici en y accrochant des mécanismes d’économie numérique.
Une telle économie présente de très gros avantages :

  • elle continue d’utiliser les bénéfices apportés par la mondialisation, à savoir produire des biens de consommation à bas coût
  • elle associe des éléments non délocalisables à valeur ajoutée, à savoir la production de services
  • si en plus on réussit à introduire une entrée gratuite avec un modèle freemium, alors c’est l’économie marchande elle-même qui gère directement le problème de la pauvreté d’une partie de la société.

Faisabilité
La réalisation de la première règle ne dépend que de la volonté politique. La réalisation de la seconde est plus complexe car elle nécessite la participation d’entrepreneurs dont la culture est pour la grande majorité très éloignée d’un tel univers. Il en est de-même d’ailleurs pour la majorité des politiques.
Nous devons entrer dans un nouveau monde avec de nouvelles règles qui ne sont pas celles de l’ancien monde. C’est une opération intellectuellement et opérationnellement complexe, ce n’est ni naturel ni inné, cela s’apprend et doit être accompagné.

 

Conclusion

Il faut acter de la mort des modèles économiques et sociaux qui ont prévalu jusqu’au début de ce troisième millénaire.

Il est nécessaire et impératif que les États répondent au besoin de sécurité et de protection économique et sociale des citoyens mais, au moins temporairement suite à la faillite de l’ancien système financier, il faut réorganiser le système actuel vers plus de solidarité et d’entre-aide directe et moins d’allocation financière. L’État doit jouer un rôle plein et entier dans ce nouveau système et ne pas se retrancher derrière la charité privée.

Le recours au protectionnisme ou au malthusianisme économique n’a pas de sens.

Une nouvelle économie numérique peut être bâtie en alliant le volontarisme étatique et l’esprit entrepreneurial privé. Cette économie doit s’appuyer sur des briques fondamentales dont la qualité est garantie par le service public et le coût le plus faible possible : énergie, information et système financier.
Cette nouvelles économie numérique associe des biens à bas coût à des services à valeur ajoutée, le tout rendu cohérent et économiquement viable grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Le passage à une telle économie doit être accéléré en déployant un plan d’alphabétisation numérique ambitieux.

Réserve fédérale US : un casse contre la démocratie de… 7770 milliards de dollars !

Le 28 novembre dernier, l’agence Bloomberg a publié un article qui aurait dû avoir un retentissement cataclysmique. Le silence qui s’en est en fait suivi est fort instructif…

Les faits.

Dans cet article Bloomberg révélait qu’à côté du plan Paulson officiel de la Fed (700 milliard de $), la banque centrale américaine ( la Fed) avaient mis en œuvre entre 2007 et 2009 un second plan hors de toutes procédures et de tous contrôles démocratiques. Ce second plan s’élève à 7 770 milliards de $US ! Pour donner un ordre d’idée, la dette publique de la France est de l’ordre de 2300 milliards de $.

L’information n’a pu être trouvée puis révélée qu’à l’issue d’un procès intenté par Bloomberg et Fox news contre la Fed et Clearing House (lobbyistes bancaires) pour obtenir la publication des comptes de ce plan jusque là secret.

Les principaux bénéficiaires de ce plan sont six des plus grosses banques américaines qui ont reçu 460 milliards de dollars de prêts de la Réserve fédérale (qui représente à peu près trois fois ce qui leur ont été versés avec par le plan Paulson) à un taux extraordinairement avantageux (0.01%).

 

L’analyse.

Depuis le printemps, la finance mondiale pilonne les États Européens, aidée en cela par la nouvelle gouvernance du FMI, l’impéritie coupable des gouvernements et le manque « d’impertinence » des médias. Il est vrai qu’aux États Unis Bloomberg et Fox ont dû aller jusqu’au procès pour faire leur enquête, mais ils ont eu le courage de faire leur job. On attend des médias français en particulier, qu’ils s’émancipent, osent, contestent au nom de la vérité, au nom de la démocratie.

À la lumière de l’affaire Fed, il apparaît clairement que ce pilonnage n’est qu’une opération de déstabilisation destinée à laisser aux EU le temps de les sauver du naufrage financier.

À la lumière de ces révélations, il apparaît clairement qu’une partie au moins du système financier ne tient plus que par des négociations d’arrière-court. En conséquence, la nationalisation des sociétés qui ont le plus fauté ou sont les plus fragiles, doit être actée dans les statuts puisqu’à l’évidence elle l’est dans les faits !

Il faut accepter d’annuler les remboursements des dettes des états les plus fragiles pour les 2 ou 3 années à venir.

Il faut accepter de ré-échelonner la dette des états solvables mais en difficulté.

Il faut accepter que les banques centrales des états reprennent le total contrôle de création monétaire et le rachat de créances.

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sources :

Petit instant pédagogique : dette et inflation

Voici trois petits films (d’origines très différentes) expliquant de façon simple quelques aspects des problèmes économiques actuels.

Le ton n’est pas neutre, mais les démarches sont intéressantes.

L’inflation :


L’inflation pour les nuls par la BCE par Dalz

La crise de la dette :

sources :

La dette publique :

sources:

Peplum contre Fin du monde

J’ai relevé deux évènements marquants cette semaine. L’un est d’importance planétaire, l’autre ressemble fort à un montage de mauvais film.

Le fait qui me semble le plus important, c’est le nouveau rapport du GIEC dont le niveau de constat alarmiste s’est élevé d’un cran. Jusqu’ici, nous pouvions espérer limiter la casse climatique par une gestion rigoureuse de nos émissions de gaz à effet de sert. Il n’en sera rien et la limite d’une élévation moyenne de température de 2°C ne tient plus, nous nous dirigeons droit vers 4°C. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Voici quelques vidéos extraits d’une émission de ARTE en août 2008 :

Vu son importance, cette nouvelle aura dû faire la une de tous les médias et devenir rapidement le sujet dont les politiques devaient débattre. Le PS a sur le sujet une position qui n’est pas celle de la droite mais qui n’est pas non plus celle des écologistes. Nous pouvons et nous devons agir directement sur le climat et pas seulement nous contenter de « moins polluer » et de laisser faire mère nature. Mais qui l’a entendu ?

Au lieu de cela, nous avons eu droit à un mauvais show qui aurait pu être issu d’un péplum de Cinnecita. Nicolas Sarkozy à Toulon voulait que revienne à nos mémoires ce qu’il considère comme un grand discours, celui de 2008 où il dénonçait urbi et orbi l’inanité de la finance mondiale. Depuis, infiniment plus d’eau que de décisions utiles ont coulé sous les ponts et le mauvais remake sur fond de campagne électorale qui s’annonce aura au mieux convaincu les lecteurs du Figaro, et encore ce n’est pas sûr.

Pendant du discours sakozyste, Angela Merkel est elle aussi montée à la tribune. Le message n’est pas exactement le même mais essaie globalement d’aller dans le même sens. Ce qui diffère le plus, c’est la position relative des deux dirigeants. D’un côte le président de la « bonne et de la mauvaise dette » qui a échoué sur absolument tout ce qu’il a entrepris au point de se renier et de devoir annuler des lois qu’il avait présentées comme irréversibles, de l’autre une dirigeante qui ne recueille pas forcément un soutien sans faille dans son pays, mais qui a au moins à son actif un pays dont la solidité économique lui permet d’avoir le verbe haut et d’imposer ses vues. Dire qu’en 2000 avec le gouvernement socialiste la situation était exactement inverse ! Le procès en impérialisme version néo-bismarkisme est cependant tout à fait excessif à mon sens. Contrairement à la situation de Napoléon III avec qui Nicolas Sarkozy fait écho aujourd’hui, il n’y a pas de piège de l’Allemagne pour assoir sa domination. Nous sommes faibles et l’Allemagne forte parce que depuis 10 ans ils ont fait de bons choix (merci d’ailleurs aux sociaux démocrates de Schröder) et nous de mauvais (aucun merci à donner aux libéraux de l’UMP). Sur ce point, je trouve le discours de Merkel  particulièrement respectueux de notre souveraineté.

Ces deux discours ont leur importance, mais ils ne peuvent nous satisfaire. D’abord parce que les choix avancés sont très techniques, liés à un monde qui a montré tout le mépris qu’il portait aux peuples, ce que nous voyons d’ailleurs en filigrane lorsqu’on nous explique que nous allons converger vers une intégration budgétaire. Sans doute est-ce censé, et on peut donner quitus aux Allemands de savoir ce qu’il faut faire en matière de rigueur (contrairement à l’UMP qui n’a en 10 ans juré que par la dette), le problème étant que l’on refuse aux peuples un autre choix que l’accord définit par l’Allemagne. Pas sûr que cela se passe bien…

La question de la dette européenne est une question de banqueroute ou de non banqueroute. C’est une question de technicien qui ne doit pas occulter le libre choix des peuples, c’est surtout une question qui mériterait qu’elle ne soit pas dévoyée par le candidat Sarkozy au profit d’une mauvaise dramatisation.

La question du climat est une question de survie des peuples. Il est urgent de s’en emparer, avec gravité et responsabilité. L’objectif n’est pas de provoquer la panique, mais de se choisir en connaissance de cause des hommes et des femmes politiques qui comprennent profondément cette question et ses enjeux et qui sont prêts à se battre pour l’intérêt collectif. Manifestement la droite ne nous propose pas cela, alors que je sais que la gauche a en son sein des hommes et des femmes de cette qualité.